En 2009, trois amis qui ne connaissaient rien à la restauration ont décidé d’ouvrir un petit café culturel. Ils l’ont baptisé Kazamaza, l’équivalent arabe de l’expression «et patati, et patata». Le succès a été immédiat, si bien que le menu s’est étoffé. Mais l’âme de l’établissement, elle, est demeurée intacte puisque tous les employés sont des artistes. La chef Janina Bunjamin, une ancienne graphiste d’origine indonésienne, a notamment abandonné une brillante carrière pour vivre sa seconde passion derrière les fourneaux. «Ce mélange des genres, c’est ce qui fait notre force, affirme Fadi Sakr, lui-même comédien. Les gens ne viennent pas juste manger ici, ils viennent vivre une expérience.»
Il ne faut cependant pas sous-estimer le pouvoir de séduction de la cuisine moyen-orientale. Plus parfumée que relevée, complexe et sensuelle, héritière de la route des épices, elle semble se décliner à l’infini – on compte jusqu’à 90 mezze, de petites entrées, sur les tables libanaises! – et, surtout, elle se partage. Fadi Sakr avoue en souriant: «L’individualisme, ça n’existe pas là-bas. Quoi que tu fasses, il y a toujours plusieurs personnes autour de toi, y compris pour manger.»
Les spécialités au menu du Kazamaza sont judicieusement choisies. De la rafraîchissante salade fattouche au moutabbal, une suave purée de betteraves rôties, en passant par le jarret d’agneau braisé, qui fond sous la dent, chaque assiette déborde de couleurs et de saveurs. Un régal pour les yeux comme pour les papilles, surtout si on accompagne ces plats de vin libanais ou, pour les plus audacieux, d’arak, l’alcool anisé local.
Le Kazamaza accueille les gourmands les soirs de semaine, ainsi que pour le brunch «à l’orientale» les samedis et dimanches, une initiative à saluer. Si, en plus, on sait que d’ici peu figureront sur sa carte des plats signature de Racha Bassoul, ancienne chef des restaurants Anise et Bazaar, on n’hésite plus et on court l’essayer!
Kazamaza
4629, avenue du Parc, Montréal
514 844-6292