Montréal en lumière
Tous à vos agendas! Le festival gastronomique le plus attendu de l’année à Montréal débute aujourd’hui même! Et cette 14e édition promet d’être aussi mémorable que les précédentes.
Du 21 février au 3 mars, Montréal sera sous le signe de la fête. Fête des arts de la scène, bien sûr, mais aussi fête des papilles, avec quelque 268 activités à l’horaire du volet gastronomique. Au menu de cette programmation gourmande, trois thèmes majeurs: la ville de Buenos Aires, en Argentine; celle de Philadelphie, aux États-Unis; et enfin, plus près de nous, la région du Saguenay−Lac-Saint-Jean. Des destinations dont nous pourrons déguster les meilleures spécialités, traditionnelles ou nées de la fructueuse rencontre de la trentaine de chefs invités ici par les meilleures tables montréalaises. Cela sans compter toutes les initiatives délectables que Montréal en lumière nous réserve chaque année. Alors, par où commencer?
Les événements majeurs
La gastronomie argentine brillera de mille feux pendant le festival, avec notamment Francis Mallmann, un de ses plus prestigieux représentants, à titre de président d’honneur de l’événement. Invité par le non moins respecté Grand Chef Relais & Châteaux Jérôme Ferrer à l’Europea, il signera un menu de sept services les 22 et 23 février (deux dates complètes). Très populaire également, le Repas convivial du festival sera cette année (2 mars, 18h30, Marché Bonsecours, 65,31$) aux couleurs de Buenos Aires grâce à Dario Gualtieri, qui régalera, avec des classiques réconfortants de son enfance, de nombreux foodies prêts à attaquer dans la foulée la Nuit blanche. Troisième rendez-vous festif: la Soirée découverte chefs et fromages d’ici (2 mars, 18h30, Fairmont Le Reine Elizabeth, 117,63$), qui réunira 400 convives autour d’un menu monté par quatre chefs finalistes du concours Toqués des fromages d’ici. But de la soirée: noter les plats servis anonymement, de manière à décerner à un des chefs une bourse de 5000$. Plaisir garanti!
Les activités spéciales
Elles sont chaque année plus nombreuses, et tant mieux! Amoureux des fromages, vous serez ravis d’apprendre que la Fête des fromages d’ici est de retour après un an d’absence. Au cœur d’un complexe Desjardins rénové, des fromagers de toutes les régions du Québec donneront rendez-vous, jusqu’au 23 février, aux festivaliers pour partager avec eux leur passion et leur faire goûter leurs créations. Et c’est gratuit, tout comme l’activité qui se tiendra au Marché Jean-Talon les 23 et 24 février. Sur sa mezzanine, une douzaine de producteurs et transformateurs du Saguenay−Lac-Saint-Jean seront en effet sur place pour vous faire découvrir les produits de cette région, acquérir des recettes et des trucs culinaires. Des animations seront également présentées tout au long de la journée par cinq chefs de ce coin de pays. Vous préférez les ateliers? Alors, participez aux Ateliers Air France de l’Académie culinaire (de 55 à 145$), qui auront lieu du 22 février au 2 mars. L’Argentine y sera à l’honneur avec des cours mets et vins, des confections d’amuse-gueule et même un cours de cuisine parent-enfant. Une chouette idée.
Pour ceux qui veulent sortir des sentiers battus, les sens seront à l’honneur dans une conférence portant sur les épices, le 28 février au Cœur des sciences de l’UQAM (18h, de 15 à 25$). Plusieurs intervenants, dont le chasseur d’épices bien connu Philippe de Vienne, seront de cette présentation spéciale. Autre temps fort du festival, le septième art s’est mis à table le 19 février avec la présentation en grande première nord-américaine (et tapis rouge) du film Les saveurs du palais, qui narre l’histoire de Danièle Delpeuch, ancienne cuisinière privée du président français François Mitterrand. Évidemment, vous aurez bientôt l’occasion de voir ce film dans vos cinémas préférés, et nous sommes sûrs que vous aurez l’eau à la bouche en voyant défiler truffes, foie gras, saint-honoré et tant d’autres spécialités attrayantes.
Les bonnes tables
Une nouvelle fois, une cinquantaine de restaurants montréalais ont relevé le pari de nous éblouir pendant Montréal en lumière. Si vous souhaitez vous mettre en appétit, vous pouvez rendre visite aux établissements qui proposent pour l’occasion des formules du midi au prix unique de 14,96$, dont Rumi (5198, rue Hutchison, restaurantrumi.com) et La Khaïma (142, avenue Fairmount Ouest, lakhaima.net). L’offre est toutefois nettement supérieure le soir avec une ribambelle de propositions gourmandes adaptées à tous les budgets et tous les goûts. Pour plonger dans l’univers argentin, thème majeur du festival, pourquoi ne pas tester, le 26 février, L’Atelier d’Argentine (355, rue Marguerite-d’Youville, atelierargentine.com)? Vous y découvrirez une cuisine de caractère à la fois généreuse et raffinée préparée par Natalia Machado, qui sait mieux que personne comment transporter Buenos Aires jusqu’ici. Chez Alexandre (1454, rue Peel, chezalexandre.com), officiera le chef argentin Pablo Massey, qui a notamment travaillé en France pour le Bristol à Paris et le Crocodile à Strasbourg. Nul doute, donc, que le menu de cinq services qu’il concoctera du 21 au 23 février sera mémorable.
Si vous souhaitez découvrir des créateurs de Philadelphie, allez, par exemple, les 26 et 27 février au Sinclair (414, rue Saint-Sulpice, restaurantsinclair.com), où le chef Stelio Perombelon et son invité Jason Cichonski feront cuisine commune pour préparer un menu de six services à un prix très accessible (62$). Quant au Saguenay−Lac-Saint-Jean, il sera notamment représenté à L’Autre Version (295, rue Saint-Paul Est, restoversion.com) en la personne de Carl Murray, les 22 et 23 février. Ceci, sans compter les 5 à 7 de dégustation de vins, les brunchs spéciaux, l’after gourmand du Pastaga, ou encore les plats à emporter sur le site extérieur du festival. On ne vous avait pas menti, Montréal en lumière sera vraiment sous le signe de la fête!
Un jeune chef québécois fait fureur dans un restaurant-bistrot à Paris
Pour Montréal en lumières, on invite des chefs cuisiniers de partout dans le monde. C’est toujours très bien et cette année avec l’Argentine on a été gâté Mais savons nous que nos jeunes chefs québécois rayonnent à leur tour à Paris ? C’est dans le 11 ème arrondissement que s’est ouvert il y a quelques mois, un petit restaurant dont le jeune chef Louis Philippe Riel a conçu les petits plats qui reçoivent des critiques élogieuses. C’est comme un bistrot épicerie avec une cuisine ouverte et les épicuriens de la Bastille et des alentours s’y plaisent à voir oeuvrer le montréalais. La rue Paul Bert est déjà pourvue de très bons restaurants et le nouveau né, est le cadet d’une famille que comptait déjà L’Écailler pour le poisson et les huitres et le plus classique le Bistrot Paul Bert. C’est une salle en longueur avec peu de tables, des murs en bois, un luminaire allongeant des cuillères et fourchettes brillantes, du zinc et au fond les fourneaux et l’artiste avec son équipe et sa complice Léa qui respirent l’intelligence et le créatif. J’y suis allé lors de mon dernier passage à Paris car Louis Philippe était déjà renommé par les chefs montréalais de la Petite Bourgogne et du Plateau pour son talent, ses choix d’assemblage et son art de la cuisson. La carte est facile avec des petits plats, les prix, entre 9 et 14 €, sont sympas comme on dit là-bas : carpaccio d’aiguillette de bœuf, Saint-Jacques poêlées aux oignons rôtis, anchois, pied de moutons, ris de veau carottes au petit lait. J’ai rarement mangé un poulpe aussi bien apprêté. La queue de bœuf en persillade m’a comblé. On y goute du moelleux, du cuit à la perfection ; cela fond dans la bouche, c’est délicieux. On sourit tellement c’est bon. Tellement c’est juste. Les desserts récompensent les gourmands : le parfait glacé yaourt ou bien la crème citron et même le gâteau aux pommes caramélisées. Ce qui plait c’est de sentir qu’il y a eu un souci des choix des produits ; cela se sent jusque dans l’assiette. Et que cette assiette est vivante car on la voit presque derrière le comptoir se faire remplir des portions sculptées par le chef, en direct.
Je ne suis pas le seul à y avoir été émerveillé. Il faut réserver. Pas le seul non plus à vouloir le dévoiler. Les critiques dans le Monde, le Figaro et autres gazettes parisiennes sont élogieuses. Il y a un chef, dans la vingtaine, qui vient de Montréal qui fait fureur à Paris, en gastronomie, tout simplement. Qu’on se le dise : Le 6 Paul Bert (Paris 11e)
Emmanuel Stip, Montréal