Le printemps appelle les terrasses et les bonnes bières de soif
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Le printemps appelle les terrasses et les bonnes bières de soif

Même si le printemps est officiellement arrivé, du moins sur le calendrier, le paysage que je contemple de ma fenêtre me propose un autre son de cloche. De la neige, de la glace, des gens qui sacrent, épuisés, accoudés sur leur pelle. Je ne sais pas si la marmotte nous a menti, mais le printemps n’est pas réellement au rendez-vous. Qu’à cela ne tienne, j’ai décidé de vivre dans le déni et de me mettre tout de suite en mode printanier en redécouvrant quelques bonnes bières de soif que je me suis plu à bouder tout au long de l’hiver.

Il y a une expression que j’aime beaucoup parmi celles qu’utilisent les anglophones. Il s’agit de l’expression «session beer». De long en large, une «session beer» est une bière relativement légère (autour de 5% d’alcool) qui se présente comme une rafraîchissante révélation auprès de la personne qui la consomme. C’est une bière qu’on peut boire sans relâche, à plusieurs reprises, au cours d’une même soirée. Les amateurs de bières de dégustation aiment faire des découvertes. Personnellement, j’aime acheter des bières que je n’ai jamais bues auparavant. Mais il y a de ces bières qui nous ramènent au bercail, de temps à autre, et qu’on a envie d’acheter pour passer la grisaille du quotidien. Je ne parle pas de boire pour oublier l’hiver; je parle de boire quelque chose de facile, d’agréable et qui n’interroge pas nos papilles outre mesure. Les Québécois parlent souvent de «bière de soif», mais je crois que l’appellation «session beer» est plus exacte. Nous pourrions traduire l’expression par «bière de semaine» ou «bière de tous les jours». Une bière qu’on peut boire avec plaisir, sans nécessairement s’enivrer. Une «session beer», bref!

Aujourd’hui, je vous présente cinq bières de tous les jours. Des bières qu’on peut acheter en 6-pack. Des bières qu’on garde au frigo pour l’immédiat. Des bières qu’on peut partager avec la visite sans que ça nous coûte 75$ d’hypothèque dans le cellier.

Pénélope / Le Naufrageur
Une bonne pilsner d’inspiration tchèque made in Québec, ça ne court pas les rues. Celle-ci, embouteillée directement en Gaspésie, vous ravira à coup sûr. Cette bière n’est pas brassée à l’année, mais elle est disponible présentement. Rendez-vous dans un commerce spécialisé en bières de microbrasseries pour l’attraper pendant qu’il en reste.

Alexander Keith’s Hop Series Galaxy / Alexander Keith
Voici une bière avec du houblon Galaxy qui présente des notes d’ananas, d’agrumes et de mangue. Vous aurez terminé votre bouteille avant même de réaliser que vous en avez une autre dans la main. Si vous avez envie de tenter l’expérience avec d’autres houblons, les Hop Series Cascade et Hallertauer sont encore disponibles.

Belle Gueule Hefeweizen / RJ Brasseurs
Et pourquoi pas une blanche? Avec sa levure allemande, cette bière présente de franches notes de banane qui ajouteront un peu de saveur à votre printemps sans pour autant miner votre besoin absolu de rafraîchissement.

Vire-Capot / Microbrasserie du Lac Saint-Jean
Bière blonde-dorée un peu mielleuse et citronnée en bouche. La finale légèrement amère rappelle le pamplemousse. Pour vous procurer cette bière, vous devrez aussi vous déplacer dans un commerce spécialisé. Bonne nouvelle, elle est disponible à l’année.

Samuel Adams Boston Lager / Samuel Adams
Une nouvelle importation pour terminer. Je suis plus qu’heureux d’apprendre que les produits Samuel Adams seront maintenant distribués à grande échelle au Québec. Dans cette Boston Lager, le houblon se laisse complimenter par des notes caramélisés. Des pétales de fleur sur la langue et du sucre au palais pendant que l’amertume s’installe. En avalant, on voit «l’amer» pour la dernière fois et les vapeurs fruitées nous reviennent en souvenirs. À découvrir en attendant que d’autres produits de Sam Adams fassent leur apparition petit à petit.

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Prochaine étape: aussitôt qu’il fait 10 degrés, je me trouve une terrasse et je me siffle quelques bières désaltérantes en écrivant un article. Ça, ce n’est pas loin du vrai bonheur. Mais il faudra encore attendre un peu.