Glutenberg : Le succès houblonné du sans gluten
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Glutenberg : Le succès houblonné du sans gluten

Cinq ans seulement après son ouverture, la brasserie montréalaise spécialisée dans le sans gluten est plus établie que jamais. Et elle vient de remporter sept nouveaux prix cette année.

Médailles d’or et d’argent dans la catégorie «meilleure bière sans gluten» au World Beer Cup, trois médailles dans la catégorie «bière sans gluten» et deux honneurs de la catégorie «bière expérimentale» des Canadian Brewing Awards… Bref, Glutenberg s’illustre aussi bien sur la scène nationale qu’internationale. Un beau succès quand on pense qu’il y a seulement cinq ans, les cofondateurs de la brasserie, s’ils étaient déjà amateurs de bière, ne s’y connaissaient pas particulièrement dans le domaine.

Julien Niquet est intolérant au gluten, ce qui donne aux deux partenaires d’affaires l’idée de se lancer dans la création d’une bière pour les personnes cœliaques. «Avant il n’y avait pas beaucoup d’option pour les intolérants au gluten au Québec, raconte David Cayer, l’autre fondateur. Et on était attendus dans notre créneau, car on promettait une révolution au niveau de la qualité du produit et du goût…» Le duo s’associe au brasseur en chef Gabriel Charbonneau, et il leur faut environ un an pour bien établir leur technique de production.

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David Cayer, Gabriel Charbonneau et Julien Niquet

50% d’export international

C’est qu’à défaut de pouvoir utiliser de l’orge, qui contient du gluten, Glutenberg prépare sa bière avec du millet, du sarrasin, du maïs, de l’amarante, du riz sauvage ou encore du quinoa, des matières premières qui demandent des équipements différents et d’autres façons de faire que dans les brasseries classiques. «Chez nous, rien d’autre ne rentre dans l’usine car on ne fait que du sans gluten, donc il n’y a aucun risque de contamination, assure David. C’est du 100% sans gluten.»

Au bout de huit mois, la brasserie reçoit son premier prix, et peut alors accélérer son exportation, notamment aux États-Unis où le marché est très compétitif et la concurrence plus dynamique. En plus de ses points de vente dans la province, 50% de la production est distribuée aux États-Unis donc, mais aussi en Europe, en Amérique du Sud et en Australie. En cinq ans, la production passe de 1 500 à 15 000 hectolitres. «Au Québec, très peu de brasseries produisent autant», souligne fièrement David. Glutenberg fait aujourd’hui une vingtaine de bières, dont une gamme régulière et une ligne de produits saisonniers.

«Créer des bières originales et atypiques»

Les cofondateurs se sont notamment associés au sommelier et créateur d’harmonies François Chartier, pour élaborer une Série Gastronomie. «On est maintenant une brasserie établie avec une variété de produits, indique David. On a des bières pour tous les goûts, pour les buveurs occasionnels aussi bien que des IPA pour les grands amateurs. Notre objectif premier est de brasser les meilleures bières sans gluten au monde, mais on s’est rapidement rendu compte que brasser sans gluten était un merveilleux tremplin pour notre créativité et nous permettait de créer des bières originales et atypiques.»

Pourquoi Glutenberg? Parce c’est un nom qui s’exporte bien, qui se dit facilement quelle que soit la langue et qui est plutôt clair sur la spécificité de la bière… Pas besoin de mettre en gros le pictogramme agressif du sans gluten. D’autant que la clientèle est en majorité non-intolérante au gluten, ne comptant que 30 à 40% de cœliaques. «De nombreux consommateurs reconnaissent et apprécient nos créations brassicoles pour ce quelles sont, et pas seulement pour le fait qu’elles soient sans gluten, conclut David. Glutenberg, c’est une bière avant tout.»

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