Canada à boire – La Colombie-Britannique
Considérée comme le nouvel eldorado des pionniers du vin dans l’Ouest canadien, la vallée de l’Okanagan attire de plus en plus de professionnels et est devenue le berceau d’initiatives très intéressantes. Partons cette semaine à la découverte de deux domaines de qualité, Osoyoos Larose et Le Vieux Pin.
Longue de 200 km, la vallée de l’Okanagan est bordée à l’ouest par Vancouver et ses montagnes, au sud par la frontière qui la sépare de l’État de Washington, et elle suit globalement le tracé de la rivière Okanagan. Que peut-on y trouver? Des paysages d’une beauté à couper le souffle, tout d’abord. Mais aussi une diversité de sols et de microclimats qui permettent une vaste gamme de vignes – on compte quelque 235 vignobles sur place. On ne s’étonne donc pas que des maîtres de chai d’un peu partout y aient trouvé un terrain de jeu.
Osoyoos Larose
Fruit d’un partenariat entre Vincor Canada et le groupe bordelais Taillan, le domaine Osoyoos Larose a pour objectif de mettre les traditions vinicoles françaises au service du terroir canadien. À la barre de ce projet, le réputé œnologue Pascal Madevon allie travail minutieux (taille et vendanges effectuées à la main, vinification chirurgicale) et technologies de pointe pour produire de grands vins d’assemblage rouges. Relativement accessible (26,70$), le Pétales d’Osoyoos 2009 est une excellente entrée en matière pour découvrir ce domaine. Sa couleur rubis, ses arômes de fruits rouges et sa longue finale séduiront les sceptiques et se marieront très bien à de la viande rouge ou du gibier. Pour les amateurs, le Grand Vin Osoyoos Larose (44,50$) est un incontournable. Puissant et bâti pour la garde (jusqu’à 10 ans), il exhale des notes de framboise rouge mûre, de chocolat noir, de caramel grillé et de vanille. Sa structure tannique bien ronde et une longue finale fruitée en font un vin généreux et élégant.
Le Vieux Pin
Ce domaine, qui doit son nom à un majestueux pin sis sur la propriété, a fait de la notion de terroir son credo de production. Dans cette perspective, tout a été mis en œuvre par l’œnologue Séverine Pinte, elle aussi originaire de France, pour favoriser la non-intervention et laisser le vin s’exprimer le plus possible. Il en résulte des vins blancs et rouges haut de gamme dont on peut trouver quelques étiquettes sur le marché québécois. À commencer par Le Vieux Pin Époque Merlot 2006 (54$), un vin souple et texturé à la robe rubis profond et aux notes concentrées de fruits rouges. Il accompagnera dès maintenant à merveille des recettes italiennes comme les spaghettis bolognaise. Pour des occasions spéciales, on peut aussi s’offrir Le Vieux Pin Apogée Merlot 2007 (89,25$), issu de parcelles de vignes spécifiques plantées à l’extrême sud de la région, ce qui lui donne une intensité peu commune. Ce merlot aux riches arômes de bleuet, de fumée, de poivre noir, de tabac – et même d’espresso en fin de bouche – devra se marier à des plats qui ont de la tenue, comme un tajine à l’agneau. Et il s’exprimera encore mieux dans cinq ans, donc soyez patients.