Vie

Plantes grimpantes : Murs verts

Pour agrémenter sa cour arrière et obtenir un peu de fraîcheur, quoi de plus simple et économique que de faire pousser un mur de plantes grimpantes? Le Centre d’écologie urbaine de Montréal vient d’éditer un guide gratuit pour nous y aider.

Depuis 2005, le Centre d’écologie urbaine de Montréal se bat pour améliorer notre environnement urbain, notamment avec sa campagne de sensibilisation aux vertus des toits verts. « Nous voulons que la Ville accepte d’intégrer dans son nouveau code de la construction (actuellement en cours de révision) l’obligation pour les nouveaux édifices de prévoir une structure capable de supporter un toit vert », révèle Owen Rose, président du Centre d’écologie urbaine. D’ici à ce que l’aménagement de toits verts devienne abordable à Montréal, l’organisme propose une solution de rechange pour verdir notre environnement à moindres frais: « Il faut compter 80 000$ pour aménager un toit vert sur une toiture qui n’est pas faite pour ça, alors qu’un pied de vigne ne coûte que 16$! » lance M. Rose.

Avantages et idées reçues

Depuis la fin du 19e siècle, on connaît les bienfaits des plantes sur les environnements urbains: protection contre le soleil, agrément esthétique, amélioration de la qualité de l’air, fraîcheur… Après les parcs et les plantations d’arbres en bordure de rues, ce sont les toits verts qui ont été, ces dernières années, la manifestation la plus remarquable de cette prise de conscience. Plus récemment, les « murs verts » ont fait parler d’eux, à l’instar de certaines réalisations très médiatisées comme le mur végétal de Patrick Blanc au musée du quai Branly à Paris.

Pourtant, certains craignent qu’une plante grimpante entraîne une détérioration prématurée des surfaces extérieures d’un bâtiment, obstrue les gouttières et les bouches d’aération et devienne le paradis des insectes et parasites en tous genres.

À travers son guide, Anne-Marie Berniernous invite à reconsidérer tous ces a priori. « Les plantes grimpantes ne risquent d’endommager que les vieux murs et encore, il n’y a que des espèces équipées de racines aériennes qui peuvent pénétrer et élargir les fissures existantes. » En fait, contrairement aux idées reçues, une couverture végétale va protéger un mur en l’isolant contre le vent, la pluie, le soleil… « La température d’un mur recouvert d’une plante grimpante n’excédera pas 30°C, contre 60°C pour un mur nu. » Les racines aériennes de certaines variétés vont même jusqu’à absorber l’humidité qui pourrait endommager un mur!

Facile comme bonjour!

« On creuse un trou, on plante, on arrose, et c’est parti! » résume Anne-Marie Bernier.

Derrière cette apparente facilité, l’important est de choisir la plante qui correspond le mieux à la façade à recouvrir (type de matériau et orientation). Si le mur est en bon état, le plus simple est de choisir des plantes à racines-crampons ou à ventouses. Les premières aiment les surfaces rugueuses comme la pierre, la brique et le ciment. Les secondes conviennent bien aux murs en tuile ou en bardeaux de bois, puisqu’elles n’ont pas de racines qui risquent de s’introduire dans les interstices. Et si on veut absolument éviter un contact physique de la plante avec son mur, on peut toujours recourir à une des variétés qui ne font que s’accrocher à un support en bois, en métal ou en cordes.

Pour la suite, tout se passe comme pour une plante classique. On creuse un trou dans le sol, on l’enrichit de compost, on y place la plante grimpante en enterrant sa tige sur 10 à 15 cm et on arrose! « Certaines plantes sont capables de trouver toutes seules le mur sur lequel elles vont grimper », note l’horticulteur Albert Mondor. Ceci dit, pour aller plus vite, Anne-Marie Bernier conseille d’incliner la plante pour la guider vers son support d’adoption. Le détail de l’opération contenu dans le guide sur les plantes grimpantes est disponible gratuitement sur le site du Centre d’écologie urbaine de Montréal.

Les plantes grimpantes: une solution rafraîchissanted’Anne-Marie Bernier.

Téléchargement gratuit: www.ecologieurbaine.net/plantes-grimpantes

Centre d’écologie urbaine de Montréal: 3516, avenue du Parc, Montréal, 514 282-8378