Ce qu'il reste des «diners»
Restos / Bars

Ce qu’il reste des «diners»

On peut retracer l’origine des diners américains à un seul homme, un certain Walter Scott de Providence, dans Rhode Island. Le jeune typographe arrondissait ses fins de mois en vendant des collations maison à ses collègues de travail du quart de nuit au journal Providence.

En 1872, Scott a décidé de partir, a acheté une roulotte et un cheval, puis entrepris un pèlerinage nocturne quotidien pour approvisionner les employés des trois journaux locaux en sandwiches, tartes et cafés chauds. Son succès a attiré l’attention d’un patrouilleur de nuit, Ruel B. Jones, qui a quitté lui aussi son emploi pour faire fortune dans la popote mobile dès 1883.

Entrepreneur dans l’âme, Jones n’a pas tardé à prendre de l’expansion en commandant la construction d’unités additionnelles. À la même époque, son cousin Samuel Messer a déménagé à Worcester, où il a implanté le modèle d’affaires avec une importante innovation: ses roulottes étaient aménagées pour accueillir la clientèle, avec des comptoirs bordés de tabourets.

Un concept en mutation

Le style de restauration s’est vite propagé, surtout dans le nord-est des États-Unis, jusqu’au Canada. Un dénommé Tom Buckley s’est d’abord lancé en affaires avec sa chowder, avant de se consacrer à la vente de roulottes préfabriquées et d’équipements de cuisine. On lui doit l’idée lucrative d’installer des fours complets dans l’espace cuisine, pavant la voie vers le menu diner archétypique déjeuners complets-burgers et frites qu’on connaît.

La popularité fracassante et les heures d’ouverture atypiques des premiers diners ont incité les municipalités à se doter de règlements empêchant leur circulation. Ils sont ainsi devenus des structures fixes, souvent préassemblées en usine. Si des impératifs historiques et culturels ont influencé l’apparence des diners, le cinéma a contribué à pérenniser leur style d’après-guerre des années 50.

Le concept a beaucoup évolué au fil du temps, mais une chose n’a jamais changé: «Il s’agit d’un lieu convivial où savourer un repas maison dans un excellent rapport qualité-prix», résume Nadia Guersi, propriétaire de L’Anecdote, une institution plus que trentenaire du Plateau. «Il y a beaucoup d’éléments d’origine dans la déco et l’aménagement de notre restaurant, mais je ne dirais pas que c’est nostalgique… J’apprécie ce qui est authentique, simplement.»

L’Anecdote

801, rue Rachel Est – Montréal

514 526-7967