Fisùn Ercan: de l'informatique à la cuisine
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Fisùn Ercan: de l’informatique à la cuisine

Beaucoup de chefs n’en sont pas à leur premier métier. Informaticien, comptable ou écrivain, ils ont décidé un jour de se lancer en professionnel dans leur passion: la cuisine. C’est ce qui est arrivé à Fisùn Ercan, chef et propriétaire du restaurant turc Su, à Verdun.

«Je viens de la côte ouest de la Turquie, d’une petite famille qui vit pour bien manger. La cuisine a toujours été le centre de ma vie et j’ai appris très jeune à cuisiner avec ma mère et ma grand-mère. Mais je n’ai jamais pensé que ce serait un métier pour moi!» s’exclame-t-elle.

Arrivée au Québec en 1998, Fisùn travaille d’abord en informatique. Elle a également en poche un diplôme en économie, mais le changement de vie la ramène au cœur de sa culture. «Éloignée de ma famille et de ma cuisine natale, j’ai commencé à cuisiner encore plus…»

Tranquillement, sa famille et ses amis l’encouragent à suivre ce qui devient une véritable passion. «Quand on arrive à un certain âge, on veut faire ce qui nous tient à cœur», souligne Fisùn, qui s’est lancée à 32 ans. L’ouverture de Montréal à la cuisine du monde l’inspire et l’incite à faire découvrir à la métropole une gastronomie encore méconnue.

Pas juste un travail, mais un style de vie

«Aimer cuisiner et faire ça professionnellement, c’est complètement différent! On peut être un bon cuisinier, mais ça ne veut pas dire qu’on sera capable de gérer une cuisine ou un restaurant, de faire ça comme profession, sous la pression», précise la chef. Plutôt que de commencer comme apprenti, les études en art culinaire lui ont permis de bien comprendre l’industrie et d’offrir, en premier lieu, un service traiteur.

La popularité a été telle qu’il lui a fallu trouver un local pour mieux gérer la demande, local qui est devenu restaurant par la suite. Et ce dernier fêtera son dixième anniversaire cette année. Selon Fisùn, de plus en plus de chefs ouvrent leur propre restaurant, ce qui était plus rare il y a dix ans.

Le plus dur dans ce changement d’orientation? «Au début, tout était dur! Avant je travaillais dans un bureau et là c’était un travail physique. Il n’y avait pas d’horaire, pas de congé, pas de fin de semaine, pas de sortie au cinéma ou au théâtre. Je travaillais de soir, et six jours par semaine!» Être un chef et avoir son propre restaurant n’est pas qu’un travail, mais un style de vie dans lequel doit s’impliquer la famille en entier pour que tout réussisse au mieux.

Et le plus gratifiant? «Quand j’ai commencé, personne ne savait ce qu’était la cuisine turque. Elle était totalement inconnue et les gens se mélangeaient avec les plats d’autres pays. Aujourd’hui, les clients en savent plus, et j’ai quand même aidé à la connaissance de la gastronomie turque au Québec…»

Su – La cuisine turque
5145, rue Wellington – Montréal
514 362-1818
www.restaurantsu.com