À la découverte des vins turcs
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À la découverte des vins turcs

Si le secteur viticole turc, longtemps miné par la prohibition, tend actuellement à se développer, il reste encore peu connu. Pourtant, la culture de la vigne existait dans le pays au moins 4 500 ans avant notre ère. Aujourd’hui la Turquie est le quatrième producteur mondial de raisin avec 420 000 hectares – mais seulement 5% de sa production est vinifiée.

Illégale depuis le Moyen-Âge, la vinification n’est autorisée dans le pays qu’en 1923. La Turquie possède en effet un climat idéal pour la culture du raisin. Des œnologues réputés français arrivent alors pour transmettre leur savoir et relancer cette activité délaissée.

Mais encore aujourd’hui, le vin reste une boisson peu prisée dans le pays, à la différence du raki, cet alcool au goût anisé, ou de la bière. «C’est pour cela que la grande majorité de la production de vin est dédiée à l’exportation», détaille Martin D’Amours, sommelier et cogérant au restaurant turc Su, situé dans le secteur de Verdun, à Montréal. «Les Turcs boiraient en moyenne un litre de vin par personne par an, ce qui est vraiment peu», ajoute-t-il.

Des vins complexes

Les deux cépages les plus réputés sont l’Öküzgüzü pour le rouge et le Narince pour le blanc, mais bien d’autres existent. D’ailleurs, dans les années 70, des cépages français y ont été importés comme le chardonnay, le pinot ou le merlot.

«Ce sont des vins de soleil qui pourraient un peu ressembler aux vins californiens. Les températures de la Turquie sont adéquates pour la culture de la vigne, et donnent des vins complexes qui vont être différents suivant la région. La côte égéenne, à l’extrême ouest, est dotée d’un climat plutôt humide, et la Cappadoce, au centre du pays, est plus aride et donnera plutôt des vins blancs», poursuit le spécialiste.

Désireux de vouloir faire connaître un peu plus les vins turcs en Amérique du Nord, Martin D’Amours essaye de se rendre une fois par année en Turquie pour travailler avec la société d’importation qui fournit le restaurant en vin. «Les millésimes changent d’une année à l’autre, alors j’aime y faire un tour pour faire un peu mon marché», poursuit-il.

Aux novices, il conseillera le Çankaya 2013 du domaine Kavaklidere pour le blanc, et le Tugra Oküzgözü 2012 du domaine Doluca pour le rouge.

Su – La cuisine turque
5145, rue Wellington – Montréal
514 362-1818
www.restaurantsu.com