Restos : de l’importance du pourboire
Alors que le salaire minimum va augmenter le 1er mai, où en est-on sur la question du pourboire dans le milieu de la restauration ? Josée Latendresse, patronne du restaurant de cuisine française L’Incrédule, rappelle que donner un pourboire n’est certes pas obligatoire, mais souvent bienvenu…
« Nos clients sont à 80% québécois, alors ils savent que le service n’est pas compris dans ce qu’ils paient, ils laissent souvent entre 15 et 17% de la note. Nous avons plus de problème avec notre clientèle européenne. Chez eux, tout est compris dans la facture, alors ils n’ont pas l’habitude de payer en plus. Les Américains aussi laissent peu, parce que chez eux la tradition veut que le pourboire s’élève à 10% de la note », explique-t-elle.
Il faut alors expliquer et faire preuve de pédagogie. « Certains de nos serveurs n’osent pas. Ça prend en tout cas beaucoup de tact », poursuit Josée Latendresse. Dans son restaurant, le pourboire fait monter le salaire du serveur: il passe entre 25 et 27$ de l’heure.
« On fonctionne sur la base du potluck, où tout le monde se partage les tips au pro rata des heures travaillées. » Et c’est comme ça depuis l’ouverture du restaurant il y a 21 ans. Quant aux commis débarrasseurs, ils reçoivent 1% du chiffre d’affaires, et ce jusqu’à concurrence de 3%. « Ça leur fait entre 13 à 16$ de l’heure », précise la patronne.
Le statut du débarrasseur
Récemment, l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) a entrepris des démarches pour contester une décision de la cour du Québec. Selon François Meunier, vice-président affaires publiques et gouvernementales de l’ARQ, « la démarche vise à contester un jugement selon lequel un commis débarrasseur qui ne reçoit pas de pourboires en mains propres de la part des clients ne pouvait être considéré comme un « salarié à pourboire » au sens du Règlement sur les normes du travail et donc, être rémunéré au taux du salaire minimum à pourboire. Cette interprétation est contraire à toute celle obtenue par le passé auprès de la direction des affaires juridiques de la Commission des normes du travail ».
La cour d’appel doit trancher cette affaire. Les restaurateurs font en tout cas face à l’augmentation très prochaine du salaire minimum des serveurs, qui va augmenter de 25 sous. « C’est correct, parce que ça fait un ou deux ans qu’il n’a pas été augmenté », conclut Josée Latendresse.
L’Incrédule
288, rue Saint-Charles Ouest – Vieux-Longueuil
450 674-0946