Sur la route : Charlevoix, le long du fleuve
Convoitée tant pour sa vie culturelle colorée, son riche patrimoine historique et sa beauté sauvage (déclarée réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO), la région de Charlevoix demeure, année après année, une destination de premier choix pour les touristes d’ici et d’ailleurs.
La mysticité de Charlevoix s’étend bien au-delà des frontières. Le 27e président des États-Unis, William Howard Taft, disait d’ailleurs de l’air de La Malbaie, où il avait une résidence d’été, qu’il «enivrait comme du champagne, mais sans les maux de tête du lendemain». Faites comme lui et laissez-vous étourdir par l’air salin du coin en suivant cette route panoramique qui longe les berges du Saint-Laurent. Survol de quelques points d’intérêt de la région.
Point de départ: Baie-Saint-Paul. Niché au creux des montagnes, il s’agit du berceau culturel de la région. Lieu de vacances de prédilection des peintres du Groupe des Sept, c’est aussi l’endroit où le Cirque du Soleil a vu le jour. L’influence artistique se fait toujours autant sentir parmi les nombreuses galeries et, bien sûr, par le Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, institution reconnue mondialement. À noter: du 28 juin au 13 octobre sera présentée en primeur l’exposition Andy Warhol – Art et image de marque, qui comporte une quarantaine de créations originales produites par Warhol entre 1964 et 1987. Le mois d’août sera également hôte de l’annuel Symposium international d’art contemporain. Créations en direct, spectacles, conférences, ateliers créatifs, c’est un rendez-vous à ne pas manquer si vous êtes de passage à ce moment. Avant de quitter Baie-Saint-Paul, passez prendre une bouteille d’Omerto au Domaine de la Vallée du Bras, un vin apéritif à base de tomates ancestrales de culture biologique qu’une entreprise familiale produit depuis 1938.
Ensuite, cap vers La Malbaie, en s’y rendant hors des sentiers battus, c’est-à-dire en renonçant à prendre la classique route 138 et en empruntant plutôt la 362, route moins fréquentée qui traverse Les Éboulements, Saint-Joseph-de-la-Rive et Saint-Irénée, fiers membres de l’Association des plus beaux villages du Québec.
Dirigez-vous donc vers Les Éboulements, village à caractère agricole et forestier nommé en mémoire d’un important glissement de terrain s’y étant produit en 1663 et rappelant aussi la fameuse météorite à l’origine de la formation de Charlevoix, il y a 360 millions d’années. Témoins également de la richesse historique du village, le manoir et le moulin seigneuriaux des Éboulements ont été construits à la fin du XVIIIe siècle. La miellerie de Charlevoix – qui propose un étonnant «safari aux abeilles» – et la ferme d’alpagas – qui permet de se familiariser au camélidé et aux produits dérivés de sa fibre – sont aussi intéressantes à visiter.
Du haut de la côte des Éboulements, redescendez vers l’eau, vers Saint-Joseph-de-la-Rive, village au cachet lui aussi indéniable. L’influence maritime de Charlevoix y est palpable en raison de la proximité du fleuve. On y trouve plusieurs commerces artisanaux tels que la Papeterie Saint-Gilles, un fabricant de papier de luxe artisanal (du 7 au 22 juin, n’y manquez pas l’exposition annuelle de la Société de Pastel de l’Est du Canada où sont exposés près de 100 tableaux inédits) et la boutique Les Santons de Charlevoix, dont les figurines n’ont rien à envier à leurs cousins provençaux. C’est également à Saint-Joseph-de-la-Rive qu’on peut prendre le traversier nous emmenant – gratuitement et en une quinzaine de minutes – sur l’île aux Coudres, halte mythique découverte par Jacques Cartier et qui est tout aussi célèbre pour l’hospitalité de ses habitants surnommés «les Marsouins».
Reprenez la route 362 vers Saint-Irénée, dont le paysage est l’un des plus saisissants de la côte. Sa superbe plage, qui est un endroit idéal où se prélasser au soleil, piqueniquer et même faire de l’équitation, y est pour beaucoup. C’est également ici qu’on retrouve le Domaine Forget, lieu patrimonial voué à la formation et à la diffusion de la musique et de la danse d’ici et d’ailleurs. À noter: du 21 juin au 24 août aura lieu le Festival international du Domaine Forget où seront présentés plus d’une trentaine de concerts. Parmi les grands noms de l’année, on compte la contralto Marie-Nicole Lemieux, l’orchestre de chambre Les Violons du Roy et le pianiste jazz Oliver Jones. Ne manquez pas non plus les brunches-musique du Domaine, qui propose chaque dimanche un buffet rustique sur fond de musique en direct.
Destination finale: La Malbaie. Lieu de villégiature par excellence des bourgeois du début du XXe siècle, elle est toujours aussi élégante; son édifice emblématique, le Fairmont Le Manoir Richelieu, en est un fidèle reflet. Pour mieux comprendre le statut spécial accordé à Charlevoix par l’UNESCO, un arrêt au Centre écologique de Port-au-Saumon est de mise. Vous pourrez y explorer la baie de Port-au-Saumon et une foule d’autres milieux forestiers et côtiers. Avis aux mycophiles: Amyco, entreprise se spécialisant en récolte sauvage, organise chaque samedi des expéditions dans les bois de La Malbaie. Tout aussi incontournable est le Musée de Charlevoix, avec son importante collection d’art populaire. Son emplacement sur le site enchanteur du Havre de Pointe-au-Pic vaut à lui seul le détour. Une exposition sur Gabrielle Roy, grande amoureuse de la région, y sera présentée du 4 mai 2014 au 6 avril 2015.
Pour des informations approfondies sur chaque village, rendez-vous sur tourisme-charlevoix.com.
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