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Le parapente : Ainsi soit-aile

On n’acquiert pas un parapente comme une planche à voile, et on n’apprend pas à l’utiliser en suivant des cours par correspondance. «L’autre jour, un de mes étudiants voulait m’acheter un parapente de compétition; j’ai refusé de lui vendre, a fortiori parce que je connais son calibre et son type de comportement en vol. Primo, il aurait payé trop cher pour rien; secundo, il se serait fait peur ou il se serait tué; tertio, il n’aurait jamais évolué», raconte Ken Risdon, grand mordu devant l’Éternel.

Professeur à l’Éole buissonnière, l’école de parapente du mont Sainte-Anne, Ken Risdon rappelle les commandements du parapentiste, si tant est qu’il désire se procurer l’un de ces parachutes qui planent. D’abord, il est plus qu’approprié de suivre ne serait-ce que quelques cours, histoire de tester son intérêt réel et de jauger son potentiel. Inutile de s’offrir une aile de pente-école, si on a l’étoffe d’un Éole. Et vice-versa.
Du reste, dans le choix du modèle, il faudra surtout se préoccuper du poids du pilote, de même que de son niveau, auquel correspondra une aile de type standard, performance ou compétition, les trois grandes divisions des parapentes.

A chacun son aile
En ce qui a trait au parapente de compétition, très peu de gens, au Québec, peuvent justifier son achat. «Ce n’est pas que les pilotes québécois soient moins bons, mais, avec nos conditions climatiques, un parapentiste peut voler 150 heures par année, dans le meilleur des cas. Or, pour ce type d’aile très coûteuse, il faut pratiquement passer tout son temps dans les airs ou en tirer un revenu, pour que l’achat en vaille le coup», opine Ken Risdon.

Toujours dans le registre spécialisé, le parapente de performance correspond aux attentes des pilotes qui évoluent dans des conditions plus turbulentes, qui exigent une aile plus sensible aux manouvres et qui passent au moins une centaine d’heures par année dans les airs. Les pilotes occasionnels, enfin, se rabattront pour leur part sur l’aile de type standard.

Peu importe le modèle sur lequel on a jeté son dévolu, personne ne devrait se procurer un parapente s’il n’est pas homologué CEN (par les Français, anciennement ARNOR) ou DHV (par les Allemands, plus kamikazes dans leurs tests). Grosso modo, toutes les ailes sont confectionnées en nylon «zéro porosité», tandis que les suspentes (ces filages qui arriment la sellette à l’aile) sont fabriqués en kevlar ou en dyneema, un matériau qui n’a rien à voir avec la soie dentaire.

Idéalement, un parapente standard comprendra une aile simple, très stable en vol, maniable et pas trop sensible aux turbulences. Les suspentes devraient aisément se démêler, tandis que la sellette sera souple, fonctionnelle, confortable et ajustable en vol, en plus d’être dotée d’une pochette pour loger l’indispensable parachute. Enfin, le casque devrait être, lui aussi, homologué, et être spécialement conçu pour les sports aériens. «Moi, je ne jure que par le casque intégral (full face), professe Ken Risdon. Ça vaut peut-être 250 $, mais une dent coûte environ 200 $. Et, en général, quand tu fonces dans un arbre, tu en perds plus qu’une…»
Pour environ 1500 $, on peut s’équiper au complet dans l’usagé, alors qu’à l’état neuf, le prix d’un parapente seul varie entre 2500 $ et 5000 $. Autres renseignements: Association québécoise de vol libre: (514) 856-4639. L’Éole buissonnière, 824-5343.y