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Québec à la carte: Charlevoix : La voie de l'est

Charlevoix fut dessinée par une immense météorite, tombée là il y a trois cents millions d’années. Ainsi furent déterminés le ton et l’envergure de Charlevoix, un territoire à la fois rude et grandiose qu’on ne peut se lasser d’explorer.

L’Unesco ne s’est pas trompée en désignant la terre de Charlevoix comme l’une des trois cent vingt-cinq réserves de la biosphère, réparties dans quatre-vingts pays. Sa géologie est unique, et ses paysages, sauvages ou civilisés, offrent des contrastes saisissants: la toundra y voisine la forêt boréale, et le loup et le caribou y partagent le même espace – un voisinage exceptionnel sous notre latitude. Le randonneur sérieux peut entreprendre la rude traversée de Charlevoix – une centaine de kilomètres dessinés dans un territoire au relief exigeant -, tandis que les vacanciers enfilent la rivière Malbaie dans un bateau-mouche qui glisse entre les parois vertigineuses des Hautes Gorges. Pas étonnant d’y voir affluer, en période de vacances, tous les trippeux de plein air qui en sillonneront les espaces quasi infinis.

A tous les amoureux d’air pur, Charlevoix insuffle la même énergie, le même défi, voire le même état de grâce! Si on peut baigner dans la foule à Baie-Sainte-Catherine, limite est de la région et havre des croisiéristes aux baleines, on peut également s’enfoncer dans la taïga ou de grimper des sommets, et de se croire seul au monde, possesseur de cette immensité. C’est ça, Charlevoix: le choix d’être ou de ne pas être… pris dans la foule! Rien n’empêche également de sélectionner ses activités au petit bonheur la chance: littoral ou arrière-pays, grand train de vie ou escapade nature sauvage, ou tout cela à la fois!

Les parcs
Le parc des Hautes-Gorges-et-de-la-rivière-Malbaie, qui depuis longtemps revendique le statut de parc provincial, et le parc des Grands-Jardins, associé au réseau de parcs provinciaux, constituent deux destinations de choix pour les adeptes d’activités de plein air, du kayak de mer au vélo de montagne. Le sentier des Caps, qui court de Saint-Tite-des-Caps à Petite-Rivière-Saint-François, sur les crêtes flirtant avec le littoral, et la Traversée de Charlevoix comptent parmi les itinéraires préférés des randonneurs. Le premier offre des points de vue spectaculaires sur le Saint-Laurent; tandis que le second, plus musclé, pénètre des coins très peu fréquentés de l’arrière-pays. Si bien qu’il faut être bien équipé lorsqu’on s’évade sur ces sentiers, question d’en revenir.

Le littoral
Charlevoix ne possède pas à proprement parler de littoral, mais de belles ouvertures sur le Saint-Laurent. Baie-Saint-Paul, nichée au fond de sa vallée, offre un promontoire de premier plan pour observer le fleuve. Mon point de vue favori: le belvédère situé dans la côte vertigineuse qui nous emmène à Baie-Saint-Paul. Faisant également halte touristique, une maisonnette allonge un balcon d’où le panorama est meublé par les Laurentides d’un côté, et par le fleuve, de l’autre. Dans le centre touristique, on peut aussi jouir d’une superbe exposition sur le cratère de Charlevoix, résultat de la chute de la météorite – l’une des plus importantes à être tombées sur notre planète – et responsable du relief de la région.

Non contente de présenter, par une exposition complète, ce phénomène inusité, l’entreprise Randonnée Nature-Charlevoix propose des excursions dans l’arrière-pays afin d’observer, de visu, l’effet de la météorite dans le paysage. Le circuit de soixante-dix kilomètres, d’une durée de deux heures, comprend cinq haltes; il s’effectue en autobus, tous les jours, à 14 h.

La Malbaie ouvre également une fenêtre superbe sur le Saint-Laurent. Le littoral charlevoisien se savoure à vélo, lorsqu’on enfile la route 308, entre Baie-Saint-Paul et La Malbaie. On peut également longer la route 138, que l’on emprunte à partir de La Malbaie. Ce chemin, assez fréquenté puisqu’il est le seul menant directement de Québec à Tadoussac, permet de découvrir l’une des perles charlevoisiennes, appréciée des connaisseurs et dont on vous parlera sous le sceau de la confidence: Port-au-Persil, merveille riveraine, se cache au creux d’une vallée à laquelle on accède en quittant brièvement la 138.

Terre d’artistes. terroir de gourmets
Au bonheur des estivants qui ont la bougeotte s’ajoutent, dans Charlevoix, plusieurs dimensions propres à ravir les vacanciers désirant marier plein air, plaisirs du ventre et stimulation intellectuelle.

Baie-Saint-Paul possède deux centres de diffusion artistique exceptionnels: le Centre d’exposition, qui est l’hôte de superbes manifestations – Riopelle y prendra la vedette en septembre -; et le Centre d’art, responsable notamment du Symposium de nouvelle peinture au Canada. Deux incontournables.

Au chapitre du savoir-faire gastronomique, Charlevoix se démarque grâce à des initiatives dont «La route des saveurs», qui nous entraîne sur des chemins parsemés de curiosités et de bonnes tables. Ainsi, seize producteurs et transformateurs de produits du terroir ouvrent leurs établissements à la curiosité des visiteurs.

L’apothéose consiste évidemment à déguster les produits régionaux dans l’un des quinze restaurants participants, identifiés par un panneau illustré d’une toque blanche sur fond rose. Parmi ceux-là, mentionnons la Maison Otis et l’Auberge des Peupliers, un autre must dans la région.

Pour obtenir plus de renseignements sur Charlevoix, contactez l’association touristique régionale, au 1 800 667-2276 ou pianotez www.tourisme-charlevoix.com.