A l’approche de la saison des couleurs, la plupart des baladeurs québécois songent d’abord à Baie-Saint-Paul et ses Rêves d’automne (du 26 septembre au 5 octobre) à lorsqu’ils évoquent Charlevoix. Hormis la mise en valeur des arts visuels et la bonne chère inhérentes à ce festival fort couru, l’automne charlevoisien demeure également propice à la découverte d’un mezzé de produits régionaux, cultivés ou élevés sur place.
Ainsi, aux Éboulements, on ne broie plus du noir. En revanche, le Moulin Seigneurial (157, Principale) continue de moudre sa farine depuis 1790, approvisionnant notamment la boulangerie Au Temps d’un pain (674, chemin du Golf, La Malbaie), où s’enfourne quotidiennement la mie de tout le monde.
Mais l’euphorie neuro-végétative que procure la magnificence de Charlevoix prédispose encore plus à une visite des Jardins du Centre (91, rang Centre, Les Éboulements), où poussent gourganes et légumes gastronomiques (sic). Dans ce même bled, les Serres Lacoste (3, Saint-Pierre) ne font pas dans la reproduction de crocodiles mais bien dans celle de cucurbitacées du genre concombres, qu’on peut récolter soi-même à la cueillaison, tout comme les fruits des Vergers Pedneault (45, Royale Est, île aux Coudres).
Aptéryx et le chaudron
Chez les oiseaux coureurs de la famille des ratites, on distingue les autruches, les aptéryx et les nandous. Aux Élevages du marais (131, Saint-Jean-Baptiste, Sainte-Agnès), seuls ces derniers sont élevés en compagnie d’émeus, autres emplumés aussi flegmatiques qu’énigmatiques, qui servent ici à la fabrication de cretons mitonnés sur place.
Dans la salle à manger de la Ferme Saint-Aimé-des-Lacs (35, route 138), où flottent des relents de venaison de sanglier, de bison, de daim et de cerf rouge, on a aussi su se sortir la tête du sable de la routine culinaire. Il ne faudrait pas pour autant dénigrer ces braves bovidés qui mâchouillent nonchalamment leur botte de foin, dans les prés charlevoisiens. Surtout qu’on leur doit l’économusée du fromage de Baie-Saint-Paul (1151, Mgr-de-Laval) et, par-dessus tout, le Migneron de la Maison d’affinage Maurice Dufour (1339, Mgr-de- Laval, Baie-Saint-Paul), une délectable pâte affinée qui rappelle autant l’oka que le reblochon.
Toujours en matière de pâtes, celles – alimentaires – de la fabrique Al Dente (1020, Mgr-de-Laval, Baie-Saint-Paul) goûtent plutôt les olives ou le pesto. Ceux qui pestent contre les nouilles pourront assouvir leurs instincts carnivores à la Réserve charlevoisienne des cervidés (rue Principale, Saint-Aimé-des-Lacs), peuplée de daims pur sang, au Veau de Charlevoix (4, Desbiens, Clermont), ou taquiner, sans l’omble d’un doute, le poisson de la Pisciculture Smith (127, Principale, Les Éboulements).
Enfin, une série d’entreprises laitière, maraîchère, équestre et avicole ont manifesté la ferme intention de vulgariser leurs pratiques, grâce à des visites guidées disponibles sur réservation.
Renseignements: Fermes écho-touristiques Charlevoix, (418) 435-2939; Table agro-touristique de Charlevoix, (418) 457-3356. ATR de Charlevoix: 1-800-667-2276.