Les grandes oies des neiges, de passage dans nos régions, prennent leurs dernières forces avant la grande envolée vers le sud… On peut les voir, et les goûter, dans la région de Montmagny. Puisque vous êtes dans le coin, faites un détour par la Beauce!
Chaque année, le retour des oies blanches représente une manne pour la région de Montmagny. Les chiffres parlent d’eux-mêmes: 600 000 oies venues du Grand Nord, 150 000 visiteurs pendant les dix jours du festival qui correspondent à la durée de leur passage sur les rives du Saint-Laurent (avant leur longue émigration vers le sud)… Des retombées économiques de dix millions de dollars, «soit environ un million de dollars par jour!», fait remarquer Francis Lemieux, du Festival de l’Oie blanche de Montmagny.
Qui n’a jamais assisté à un tel rassemblement de volatiles ne peut comprendre à quel point ce phénomène de la nature est fascinant. Qu’ils soient en groupe dans les airs, ou les pieds dans la vase à avaler goulûment du scirpe – une plante énergétique dont raffolent les oies blanches -, ces oiseaux migrateurs méritent vraiment qu’on se déplace pour les observer. Et même pour célébrer leur venue!
Le Festival de l’oie blanche, à Montmagny, est le prétexte d’une grande fête où les attraits touristiques sont mis à l’honneur. On organise des journées thématiques, des spectacles, des activités sportives et de l’animation pour enfants, à qui l’on consacre même un «village de Pampan», nom d’une des mascottes ailées du festival. Les restaurants y vont de leurs repas à l’oie, tous les jours; on a également droit à diverses dégustations: pâté de foie d’oie, cretons à l’oie, pâtés à l’oie, oie en sauce, etc.
Forfaits touristiques
Pendant toute l’année, et tout spécialement durant le Festival de l’oie blanche, certains intervenants touristiques organisent des forfaits dignes d’intérêt; notamment celui incluant les nuitées au Manoir de Tilly, à Montmagny, et à l’Auberge des Glacis, à Saint-Eugène, près de Saint-Jean-Port-Joli. Au séjour, peut s’ajouter l’interprétation de la nature (et, bien sûr, de l’observation des oies blanches en cette période), offerte par la compagnie Ornitour. Le Centre d’art animalier Faunart contribue pour sa part à occuper les convives des deux établissements en les initiant à plusieurs formes d’art à caractère animalier. La visite de ce petit musée de l’environnement – tout comme la balade, jumelles au poing et le nez en l’air, en quête d’oiseaux – se greffe agréablement à un séjour de deux nuits dans ces deux auberges ancestrales reconnues comme relais de fine cuisine.
Renseignements:
Festival de l’oie blanche de Montmagny: (418) 248-3954. Internet: www.puissanceinternet.com/festival. Office de tourisme de la Côte-du-Sud: 1 800 463-5643.
La beauce: une région entreprenante
Après la visite au Festival de l’oie blanche, direction sud pour faire une petite saucette dans la Beauce. De cette région, on connaît surtout l’entrepreneurship. L’illustration en est faite notamment à Sainte-Marie-de-Beauce, où on concocte les petits gâteaux Vachon. Une visite de l’usine Culinar révèle le secret de la fabrication de ces gourmandises. La dégustation historique est complétée par une incursion dans la maison même où fut élaboré le tout premier gâteau: le Jos Louis.
Dans le sillage de la Chaudière, sinueuse, racoleuse, et souvent capricieuse, l’itinéraire conduit à Saint-Joseph-de-Beauce, le berceau de la région. Ici, on a l’impression d’être à l’envers du décor, car toutes les façades nous tournent le dos, étant orientées vers la rivière, comme pour mieux en voir venir les frasques. Un circuit permet de pénétrer dans certaines de ces demeures ancestrales, dont le musée Marius-Barbeau, logeant dans l’ancien couvent de la municipalité.
Gardien de la culture régionale et de celle d’ailleurs, le musée montre d’entrée de jeu à qui l’on a affaire. Dans le vestibule du hall d’exposition principal, un jarret noir sur piédestal, un corps de femme illustrant la vallée nourricière et les mains de ceux et celles ayant travaillé à faire de ce pays ce qu’il est, placés sous le thème «La Beauce, pays de légendes et de volonté», nous accueillent. La maison présente une exposition sur le textile, jadis le nerf de l’entrepreneurship beauceron. A l’étage, des artistes tels Marcelle Ferron et quelques autres signataires du Refus global tiennent la vedette temporairement.
Saint-Georges, la métropole beauceronne, galvanise les ardeurs des jeunes et des moins jeunes. Ses bars et ses restos – une soixantaine -, dont La Table du Père Nature, où on nous sert une cuisine originale et savoureuse, reçoivent les faveurs de ces Beaucerons qui savent s’amuser.
Loge également à Saint-Georges le Centre d’entrepreneurship beauceron, où sont dévoilés les dessous du «miracle» beauceron. S’y côtoient les Dutil, Dionne, Vachon et les autres, qui ont propulsé la Beauce au premier plan du savoir-faire québécois. On y apprend d’où la région a reçu sa bosse des affaires.
Dans les environs, les amateurs d’histoire et de patrimoine se régaleront au Village des défricheurs, où quinze bâtiments d’époque montrent le quotidien de la Beauce du début du siècle. Le Manoir de la propriété expose des meubles centenaires ainsi que les ouvres d’Henri-Louis Larochelle. A l’étage, une superbe mise en scène des contes et légendes beaucerons, capte l’attention.
A Saint-Georges, le village miniature d’Ernest Baillargeon étonne. Le retraité de soixante-dix-sept ans reproduit, à partir de matériaux recyclés, les maisons de ses enfants, de ses voisins, et celles qu’il a vues sur photo et qu’il a aimées. Chacune ou presque est meublée; en poussant la porte d’entrée, mobile, on découvre un monde vivant. Épatant.
D’autres attractions et attraits s’égrènent le long de la rivière Chaudière qui, tous les printemps, nous rappelle que la Beauce existe. Il n’est pourtant pas nécessaire d’attendre la prochaine débâcle pour s’en rendre compte!
Pour plus de renseignements sur la Beauce, contactez l’Office de tourisme, au (418) 227-4642, ou visitez son site Internet, au www.beauceweb.com/tour.htm.