Pour acheter des pièces d’artisanat, plus besoin de courir les boutiques. Un petit tour dans les économusées de la région de Québec, et vous dénicherez une foule de produits faits sur place, tout en découvrant le secret de leur fabrication.
Etes-vous déjà entré chez un artisan qui vous montre ce qu’il fait? Ravi par ce qu’il produit – papier fait à la main, sculpture sur bois, verre soufflé, etc. -, vous achetez une pièce de son art dans la boutique attenante à l’atelier. Vous étiez probablement dans un des vingt-trois ateliers-boutiques du Québec qui constituent le réseau des économusées. Un vingt-quatrième a ouvert ses portes cet été, le seul hors du Québec: l’Économusée de l’huître, à Caraquet, au Nouveau-Brunswick.
«La Fondation des économusées a pour objectif de mettre en valeur les métiers et les savoir-faire traditionnels (…)», comme l’explique le Dépliant des économusées 1997-1998. Comment faire valoir les techniques et les traditions ancestrales de métiers pour la plupart disparus? En ouvrant des économusées tournés vers le grand public. Ces espaces muséaux deviennent des lieux d’animation et d’interprétation de la production, que l’on rentabilise en vendant sur place les produits artisanaux.
La Papeterie Saint-Gilles, dans Charlevoix, est un des exemples les plus connus au Québec. Cet économusée du papier est réputé pour son atelier où l’on voit des artisans à l’ouvre, et pour sa boutique regorgeant d’articles faits de papier recyclé joliment décoré de motifs et de fleurs incrustées.
Ainsi, grâce aux économusées, il est possible de s’instruire partout dans la province sur les métiers qui touchent au fromage, à la forge, au vitrail, au bronze, à l’imprimerie, au cuir, à la pomme… Dans la Vieille Capitale et sa région, le visiteur n’a pas fini de découvrir ces ateliers-boutiques. Les économusées de la bière (L’Inox, maîtres-brasseurs), du verre (Verrerie la Mailloche), de la poupée (les Dames de soie), de la forge et du tapis (la Forge à Pique-Assaut et la boutique Hang’Art à l’île d’Orléans), sont parmi les quelques lieux à visiter, si l’on apprécie ce genre de concept, entre le musée et la boutique.
Atelier Paré
L’Atelier Paré, à Sainte-Anne-de-Beaupré, est une halte bien appréciée dans la région. Cet économusée entraîne petits et grands dans l’univers des contes et légendes du Québec, par l’entremise de scuptures sur bois. Lutins, feux follets, loups-garous sortent des mains des artisans devant vos yeux.
Atelier Paré, 9269, avenue Royale, Sainte-Anne-de-Beaupré. Tél.: (418) 827-3992. Internet: www.qbc.clic.net/~legends/.Entrée gratuite. Ouvert tous les jours, jusqu’à 16 h.
Musée de l’abeille
A l’Économusée du miel, ou Musée de l’abeille – situé à Château-Richer, sur la Côte de Beaupré -, on apprend tout sur les techniques apicoles d’hier à aujourd’hui. Une ruche vitrée montre le «lieu de travail» des abeilles, que l’on voit s’affairer dans les alvéoles.
L’été (jusqu’à la fête du Travail), on les observe d’encore plus près, en participant à un «safari abeille». L’apiculteur emmène les visiteurs aux abords des ruches. De quoi piquer leur curiosité!
Les visiteurs n’ont pas accès à la salle d’extraction où le miel est recueilli, mais une grande fenêtre permet de voir l’équipement. Par ailleurs, les cinq propriétaires de cet économusée exploitent depuis cette année un centre d’interprétation près de Lévis, qu’ils ont nommé la Miellerie du Musée de l’abeille.
Comme 80 % de leurs ruches sont situées sur la Rive-Sud, il était normal d’ouvrir un autre centre à cet endroit. Comptant plus de 2500 ruches, l’entreprise produit plus de 300 000 livres de miel par an, soit environ 10 % de toute la production québécoise.
Tout comme à l’Économusée de Château-Richer, le public est invité à faire une dégustation de miel, de vin de miel (hydromel) et de mousseux au miel. Une boutique et des panneaux d’interprétation complètent la visite à la Miellerie. Et si l’on demande l’explication de l’expression «lune de miel», les guides s’empressent de vous relater l’histoire du vin de miel que les mariés buvaient, pendant une lune – un mois – après leurs noces, afin d’augmenter leur fécondité.
Musée de l’abeille, 8862, boulevard Sainte-Anne, Château-Richer. Tél.: (418) 824-4411. Entrée gratuite. Ouvert tous les jours, de 9 h à 17 h (jusqu’à 18 h du 1er mai au 31 octobre).
Miellerie du Musée de l’abeille, 30, rue Vézina, Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy. Entrée gratuite. Ouverte du 15 juin au 18 octobre tous les jours, de 9 h à 18 h, la Miellerie rouvrira les 24, 25 et 26 octobre, puis sera fermée jusqu’au printemps 1999.
L’Enseignerie
Il existe un économusée sur les enseignes de bois à Lévis. De nos jours, à peu près plus personne ne commande de belles enseignes aux lettres d’or à des artisans, comme devanture d’une boutique ou d’un commerce. Non, on fabrique plutôt des panneaux à base de matériaux plastifiés. Et avec l’avènement de l’informatique et des machines qui gravent toutes seules, les métiers de lettreur, de sculpteur et de doreur ont complètement disparu. C’était sans compter Ghislain Grenier qui, en résistance à toute cette modernité, a choisi de pratiquer ces trois métiers ancestraux!
Ravivant une tradition connue au Québec depuis le XVIIIe siècle, cet artisan conçoit et fabrique des enseignes sculptées sur bois, les peint à la main et les décore à la feuille d’or. On peut voir une douzaine de ses «ouvres» dans le Vieux-Lévis, notamment devant la chocolaterie Favoris, rue Bégin.
«Depuis que je suis affilié au réseau des économusées – soit deux ans et demi – cela m’a donné une plus grande visibilité, affirme Ghislain Grenier. Des gens de partout visitent mon atelier et, parfois, on me commande des enseignes, qui s’en vont en France, en Californie, et bien sûr, partout au Québec.»
L’Enseignerie est ouverte au public d’octobre à mai, en semaine seulement, de 10 h à 16 h 30. Entrée gratuite, 10965, boulevard de la Rive-Sud, Lévis. Tél.: (418) 838-0871.