Vie

Randonnée en traîneau à chiens : Meute au premier degré

Pouvez-vous imaginer 130 chiens, qui ressemblent un tantinet à des loups, au bout de leur chaîne, aboyant de toute leur carcasse et espérant de vous une caresse ou encore mieux, une balade en traîneau?

Dès que vos hôtes confirment que vous êtes suffisamment habillés, il ne vous reste plus qu’à aller faire connaissance avec les chiens de la meute. N’ayez crainte, l’introduction se fait en douceur; présentation du chenil et instruction de base sur le traîneau à chiens.

Prêts? En route pour une randonnée d’environ 20 km, soit une demi-journée d’excursion. Vingt kilomètres au milieu de la forêt et de la tourbière, tiré par quatre ou six chiens de 100 à 130 livres chacun, à une vitesse de 10-12 km/h; tout pour donner amplement le temps d’admirer la nature, peut-être même d’entrevoir un orignal ou un lièvre. Nul besoin d’être en super forme physique pour pratiquer cette activité, un peu de souplesse suffit, particulièrement pour le conducteur. «Les clients ont la possibilité de conduire le traîneau s’ils le désirent, explique M. Denis Montminy, fondateur d’Aventure Nord Bec, mais ils sont toujours entourés de guides, pour plus de sécurité.»

M. Montminy incarne, en quelque sorte, le chef de meute: celui qui choisit qui deviendra père et mère, quel bébé fera partie de la famille. C’est lui qui nourrit, chaque jour, ceux qu’il considère un peu comme ses enfants. Il a entraîné à la tâche tous les chiens de son élevage: malamutes d’Alaska et huskys. Bien qu’appelés à accomplir le même travail, ces deux races sont fort différentes: «Un husky, c’est plus fugueur, plus bébé, plus joueur, tandis qu’un malamute, c’est plus sérieux, plus près de son maître.»

Dresser un chien pour le traîneau représente environ cinq minutes de travail. Vous avez bien lu, cinq minutes. «Il suffit que l’attelage soit parfait. Il [le chien] ne doit pas se faire mal ni trop se fatiguer.» Pour que tout fonctionne, l’animal doit connaître les sites environnants, question de ne pas être déconcentré par quoi que ce soit. On le fait débuter très jeune afin de ne pas risquer de perdre cette envie de tirer qu’il possède dès la naissance. La première sortie, courte et entrecoupée de jeux, s’effectue auprès d’un bon vieux chien qui saura ralentir ses ardeurs. Les conditions font en sorte que l’animal comprend que le traîneau à chiens est ce qui pouvait lui arriver de mieux au monde!

En échange de leur travail, malamutes et huskys ont droit aux meilleurs soins. En tout premier lieu, ils reçoivent une nourriture adéquate, soit quatre kilogrammes de viande par jour… chacun! En plus d’une soupe spécialement concoctée pour la réhydratation. En second lieu, leur chef, tout en respectant la personnalité de chaque chien, s’assure que tous travailleront, le moment venu, par de fins stratagèmes: le «leader» a ses petits privilèges (un repas de plus), celui qui a fait semblant de tirer est moins bien nourri et ainsi de suite.

«Les trois plus importantes qualités d’un "musher" [conducteur de traîneaux à chiens] sont la patience, la patience et encore la patience! (rires) Il faut accepter que l’animal fasse des erreurs, tout comme nous en faisons.» Il poursuit en expliquant: «Il est important de faire preuve d’un bon sens de l’observation et de l’anticipation. Il faut pouvoir prévoir les effets de ses choix sur l’attelage. Savoir que si on met tel chien à côté de tel autre, ça va ou ça ne va pas.»

Le compte à rebours est commencé. Plus que quelque temps pour essayer le traîneau à chiens. Une excursion hors du commun, ça vous dit? Renseignements: (418) 889-8001