Dans les années 80, la compagnie Nouveau Monde a développé le rafting dans la Vallée de la Jacques-Cartier. Aujourd’hui, les pourvoyeurs Village aventure et Excursions Jacques-Cartier s’apprêtent à mettre en branle la saison 1999.
Si vous avez vu le film Robe noire, vous avez une idée du paysage de la Vallée de la Jacques-Cartier: grands espaces vierges, montagnes à perte de vue, couleurs franches_ Au centre, la rivière du même nom qui a creusé son lit dans les rochers du Bouclier canadien attend impatiemment les «rafteurs».
«La rivière est alimentée par un bassin versant de 10 000 km2; c’est-à-dire que chaque goutte d’eau qui aboutit dans ce secteur nourrit la rivière. Au printemps, le niveau d’eau est à son apogée», explique Frank, guide de rafting depuis cinq ans. La fonte des neiges dans les montagnes ainsi que la fonte des glaces du lac Jacques-Cartier font augmenter considérablement le niveau de l’eau. Le degré de difficulté d’une descente varie en fonction de ce niveau: plus la rivière est haute, plus le courant est fort et la rivière agitée.
Ainsi, au printemps, avec la crue des eaux, la Jacques-Cartier s’écoule selon un trajet qui sort de l’ordinaire. Le rafting offre l’occasion de se procurer une bonne dose d’adrénaline. Qui dit rafting dit dépassement de soi, concentration et volonté de réussir. En effet, dès les premiers instants de la descente, vous n’aurez en tête qu’une chose: écouter attentivement les consignes du guide. Seuls votre pagaie et le radeau pneumatique auront de l’importance à vos yeux.
«La rivière Jacques-Cartier est renommée pour la complexité de son trajet; quelqu’un qui a guidé sur cette rivière peut guider partout dans le monde.» Aventure quelque peu risquée, le rôle du guide prend alors tout son sens. Non seulement doit-il être un bon animateur, mais il doit aussi être garant de la sécurité des participants. Voilà pourquoi les guides ont en moyenne cinq ans d’expérience et des centaines de descentes à leur actif.
Le trajet régulier de la rivière Jacques-Cartier parcourt huit kilomètres et rassemble neuf rapides consécutifs classés par niveau, de R2 jusqu’à R5, R6 désignant un rapide infranchissable. «La rivière a ce qu’on appelle un profil discontinu: les rapides sont séparés par des sections très calmes qui permettent de reprendre son souffle.» Le premier rapide, baptisé L’apéritif, permet au guide de vérifier à quel équipage il a affaire. Si ce dernier répond bien à toutes les commandes et fait preuve de suffisamment de force, voire de volonté, il pourra se permettre une descente enlevante; au contraire, si l’écoute n’est pas satisfaisante, il se contentera d’un parcours plus simple.
Les huit autres rapides portent aussi un nom qui vous sera expliqué par votre guide. Un avant-goût? Le deuxième et le troisième sont appelés Les deux frangins, nommés ainsi à la mémoire de deux Français, champions de K2 (kayak à deux places), qui avaient décidé de descendre la Jacques-Cartier, sans même la connaître. Ils n’en sont pas morts, mais ils n’ont jamais retrouvé leur kayak… Pour la suite, et pour les émotions fortes, il faudra vous déplacer! Renseignements: Conseil des rivières canadiennes (418) 848-4144.