Vie

La Route verte : De ville en ville

Se rendre d’un bout à l’autre de la grande région de Montréal en vélo, est-ce possible? Si on fie aux projets de Réseau VÉLO métroplitain et de la Route verte, cette idée pourrait devenir réalité avant 2010.

1er juillet 2010. Jour de fête. Louis, un Lavallois, enfourche son deux-roues, direction Québec, où l’attendent ses chums pour célébrer. Entre les deux rives, Louis ne posera le pied à terre que pour reprendre un peu d’eau, avant sa destination finale. S’il le désire, il pourra traverser l’île de Montréal en bus ou métro, et ne reprendre ses pédales que pour traverser le Saint-Laurent.

Fiction aujourd’hui, ce lien entre les rives nord et sud de la métropole deviendra réalité en l’an 2010, grâce notamment au Réseau VÉLO métropolitain (RVM). Cela, bien sûr, si tous les acteurs se mobilisent comme ils en ont manifesté la ferme volonté la semaine dernière, lors d’un point de presse.

Jean-François Pronovost, grand manitou du RVM, a en effet dévoilé dix projets, réalisables d’ici l’an 2010, qui créeront «un réseau cyclable régional unifié de qualité internationale», de près de 570 kilomètres, qui liera les deux rives de la métropole et proposera plusieurs circuits dans l’île de Montréal et ses alentours. Parmi ces projets, on prévoit également l’adaptation du transport en commun à la pratique du vélo, comme moyen de déplacement.

Pour illustrer ce type de projet, prenons l’exemple de l’axe Trans-Îles, un parcours de 125 kilomètres dont 55 % existent actuellement. Cet axe reliera Laval, Montréal, Saint-Hubert et Chambly. Le maillon principal à établir: une passerelle cyclo-pédestre qui enjambera la route 112-116, joindra Saint-Hubert et Longueuil, sera inaugurée au printemps 2000, comme l’a confirmé Daniel Filion, directeur pour l’Est de la Montérégie du ministère des Transports. Cette annonce est une excellente nouvelle pour tous les cyclistes qui en ont marre de risquer leur vie lorsqu’ils désirent rejoindre la piste du canal de Chambly. Question sécurité, rien n’a été laissé au hasard puisque la passerelle, d’une longueur de près d’un demi-kilomètre et large de 3,6 mètres, sera éclairée et clôturée de chaque côté (clôtures de 2,4 mètres de haut). En tout, huit circuits seront terminés d’ici 2010.

La Route verte
Ces projets d’axes métropolitains illustrent comment la pratique du vélo crée une vague de réseautage intergouvernemental plutôt rare au Québec. Les gouvernements municipaux et provincial et les autorités locales mettent tout à coup l’épaule à la roue (aux deux-roues) et forcent dans le même sens. C’est rare. Les retombées, dont bénéficieront tous les secteurs, du développement de l’économie régionale à l’accroissement de la qualité de vie, justifient cet engouement et cette concertation absolument unique.

Ces «réseaux» (dont le Réseau vert montérégien, qui englobe notamment les Montérégiades I et II, l’Estriade et la Campagnarde) s’inscrivent dans le méga-projet de Route verte, qui lui, devrait connaître son aboutissement en 2005; le Québec comptera, à ce moment-là, 4039 kilomètres de voies cyclables (pistes, bandes et chaussées partagées) reliant ouest et est, nord et sud du Québec.

Pour réaliser cet ambitieux projet, il faut des sous. Lors du dévoilement du dernier budget provincial, en mars dernier, Jacques Baril, ministre délégué aux Transports, annonçait qu’une enveloppe de 18 millions de dollars allait être allouée aux différents projets associés au développement de la Route verte. Ces dollars sont les bienvenus alors qu’il ne reste qu’un peu plus de cinq ans pour la réalisation du réseau. Vélo Québec, gestionnaire du projet global, a estimé le coût de réalisation des 2351 kilomètres restant à construire à 85, 5 millions de dollars. (Jusqu’à aujourd’hui, 729 kilomètres sont officiellement ouverts; 958 autres sont déjà réalisés et financés.) Les 18 millions de dollars de l’enveloppe couvriront 25 % des coûts des projets qui vont de la construction des pistes à leur signalisation. Les différents partenaires se chargent de réunir les trois quarts du budget.

La Route verte actuelle
Parmi les tronçons de la Route verte actuellement praticables, le P’tit Train du Nord et les pistes du réseau vert montérégien (les Montérégiades I et II, l’Estriade et la Campagnarde) sont probablement les mieux connus. Pourtant, la Route verte sera aussi en ville. Ainsi, vous remarquerez sous peu le panneau identifiant la Route verte jalonnant l’axe Christophe-Colomb, qui traverse l’île du nord au sud, du boulevard Gouin à la rue de la Commune. Cette balise se retrouvera au long de toutes les pistes, bandes et chaussées partagées de la Route verte.

Montérégie active
Parlant de Réseau vert montérégien, cette région, voisine de Montréal, propose une foule de forfaits d’une journée spécialement conçus pour les familles, dans la brochure Les 16 trouvailles d’Yvon _ Yvon Deschamps est le porte-parole de la région. Profitez donc d’une balade à vélo pour sortir des pistes! Info: (450) 469-0069 ou, pour la région de Montréal, (514) 990-4600.