Septembre en Gaspésie? Voilà un séjour dont vous vous féliciterez! Parmi les premiers sites de villégiature au Québec, Métis-sur-Mer a gagné ses galons dès le début du XIXe siècle. La petite ville, établie en bordure du Saint-Laurent, jouit d’une réputation balnéaire jamais démentie.
En fouillant l’histoire, on se rend compte de la valeur de ce coin de pays riverain qu’on utilisait comme monnaie d’échange, pour payer ses dettes! Concédée en 1675 au sieur Jean-Baptiste de Peira, la Seigneurie de Métis-sur-Mer fut vendue, en 1802, à l’Écossais Matthew MacNider. La paternité de Métis-sur-Mer revient toutefois à son cousin, John MacNider, à qui Matthew a vendu la seigneurie pour régler ses dettes. Fier de son acquisition, ce dernier a contribué à la colonisation de cet espace.
Les ambitions mercantiles de MacNider dépassaient pourtant ses visées de colonisateur. En raison de la situation géographique de la bourgade, sur les rives du Saint-Laurent, l’Écossais voyait déjà le développement d’un port, voire d’un important centre pour le bois et la pêche. D’autres avaient eu la même idée dans les paroisses environnantes, si bien que sa propre initiative ne vit jamais le jour. Car l’avenir de Métis-sur-Mer était ailleurs. Dans la villégiature.
Au milieu du XIXe siècle, sous la houlette de John Ferguson, le nouveau seigneur, qui prêtait une grande attention au bien-être de ses concitoyens, Métis-sur-Mer développa ses attributs – et ses vertus. Bientôt, une clientèle cossue de vacanciers accourait de Montréal pour y prendre les eaux. La réputation de station balnéaire de Métis-sur-Mer ne devait jamais plus faillir.
Pour loger tout ce beau monde déversé par dizaines sur les quais de Métis-sur-Mer, il fallut construire des chalets et des hôtels. De belles grandes maisons, spacieuses, conçues pour profiter des beautés environnantes, furent donc érigées dans le village.
Passion maisons
Avec sa réputation de lieu de vacances très sélect, Métis-sur-Mer s’ést tissé une renommée qui lui a valu d’être ignoré par les vacanciers… ordinaires. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Heureusement!
Originaire de Matane, Bertrand Rioux est tombé littéralement amoureux de Métis-sur-Mer, de son environnement et de ses résidences. Suffisamment pour en acheter quatre, qu’il ouvre aux vacanciers. Les murs de ces somptueux logis conservent tout l’esprit anglo-saxon; chacun porte un nom évocateur du milieu où il niche. Le Cottage, construit dans les années 20 par les Grier, une riche famille de Montréal, possède, en plus du cachet d’antan, une grande galerie ouverte sur le fleuve. Érigé sur un domaine de dix acres, le Manoir des Chutes est situé au bout d’un sentier de lupins bordant une petite rivière. On s’imagine bercé par le roulis de l’eau… La Villa Tournesol, une grande maison jaune située au cour du village, se dresse dans un jardin odoriférant et voisine une cascade d’eau. La Maison sur les rochers domine le Saint-Laurent; elle offre également une vue imprenable sur le joli phare de Métis-sur-Mer. Ces quatre majestueuses résidences peuvent accueillir entre six et huit personnes.
Monsieur Bertrand Rioux et son épouse, Mariette Lapointe – également aquarelliste, dont la galerie loge dans la Villa Tournesol -, sont des estivants à Métis-sur-Mer depuis 25 ans. Afin de mettre leurs hôtes à l’aise, ils les accueillent tous, à leur arrivée, pour leur souhaiter la bienvenue.
Grâce à certaines initiatives, dont celle des Rioux, la villégiature s’est véritablement démocratisée et le voisinage s’est ouvert aux «touristes» de passage. Ainsi, l’été, une foule d’événements animent la saison: brocante, promenades et fêtes permettent à la population de se rencontrer et d’échanger. De plus, la célèbre famille Molson reçoit chaque été, dans sa propriété, tous les résidants, permanents ou temporaires, pour un garden party mémorable.
Les environs
Pays d’eau, jouxtant ce que les Métissiens – et tous les Gaspésiens – surnomment la mer, Métis-sur-Mer déroule une belle plage dans la baie de Métis… La fraîcheur des eaux refroidit les ardeurs des adultes, mais ne freine jamais celle des tout-petits, qui ne s’en privent pas! Les occasions de prendre le large étant infinies dans le secteur, il est possible de s’initier au kayak de mer à Matane, la ville voisine. À Matane, la Seigneurie du Chevreuil permet l’observation des cervidés, que l’on peut aussi nourrir. Les estivants amateurs de cyclisme apprécieront la visite des environs à vélo. Riôtel Hospitalité offre le service de location; il faut toutefois mentionner que l’on désire une bicyclette au moment de la réservation de la maison.
Parmi les joyaux entourant le village, les Jardins de Métis, situés à Grand-Métis, proposent un véritable bouquet d’exotisme au cour de la Gaspésie. Sous l’impulsion d’Elsie Reford, héritière du domaine et mordue d’horticulture, cet aménagement est aujourd’hui considéré comme l’un des plus beaux jardins anglais au monde! L’exploration du domaine permet de contempler des plantes rares (on y dénombre plus de 2000 espèces de plantes vivaces, annuelles, arbustes et arbres), s’épanouissant dans un microclimat particulier, caractérisé par les effluves salins du fleuve.
Les grandes étendues, les caps et les falaises de la municipalité dissimulent des verts étonnants. Le club de golf Boule Rock s’étend dans ces lieux. Courant dans le secteur, la rivière Matapédia fut à l’origine de l’industrie de la pêche au saumon, une activité désormais plus sportive que commerciale. À 23 kilomètres de Métis-sur-Mer, Sainte-Flavie abrite le Centre d’interprétation du saumon de l’Atlantique (CISA). Les petits-enfants apprécieront particulièrement la faune évoluant dans six aquariums géants…
Et si l’on venait à s’ennuyer dans le coin, ce qui est peu probable, les quais de la Gaspésie comptent encore de nombreux pêcheurs sympathiques, qui ne demandent qu’à raconter leurs histoires. Les quais constituent autant d’observatoires pour contempler le fleuve, lorsque tout a été dit.
Les coûts de location des Grandes Maisons de Métis-sur-Mer: de 650 $ à 900 $, du 22 août au 11 septembre. Ces prix à la semaine sont basés sur une occupation quadruple. Tout est compris, de la vaisselle à la literie. Renseignements et réservations: Groupe Riôtel Hospitalité, 1 888 427-7374. Association touristique de la Gaspésie: 1 800 463-0323.
Hors circuit
Fête des chants de marins
Tout nouveau festival lié à la thématique de la mer, la Fête des chants de marins aura lieu ce week-end, du 20 au 22 août, dans trois municipalités de la région Chaudière-Appalaches. Saint-Jean-Port-Joli, Saint-Roch-des-Aulnaies et L’Islet-sur-Mer organisent donc cette manifestation culturelle unique, inspirée entre autres des festivals sur le même thème en Bretagne. D’ailleurs, le groupe de chanteurs bretons Cabestan sera présent, ainsi qu’Entourloupe, groupe québécois, Tess Leblanc, du Nouveau-Brunswick, et d’autres artistes. Concours d’écriture sur le thème de la mer, course de voiliers, atelier de nouds au Musée maritime du Québec… La tradition maritime sera à l’honneur à cette Fête! Info: (418) 598-7374 ou 1 800 278-3555. (A. M. Parent)