«Le nombre de Québécois qui vont voyager en 2000 sera plus élevé que jamais», prédit Francine Parent, vice-présidente, communications, et directrice générale, division tourisme du Salon international Tourisme Voyages, qui aura lieu à la Place Bonaventure du 29 au 31 octobre. «Beaucoup de gens se sont promis de réaliser un voyage de rêve en l’an 2000, d’autant plus que les prix sont semblables à ce qu’ils étaient en 1975. Les Québécois sont parmi les peuples chanceux à pouvoir voyager autant et à si bon compte.»
À la lueur de ses quinze années d’expérience dans l’industrie touristique, Martine Potvin, conseillère en voyages chez Voyages CarBin, remarque pour sa part que les gens sortent du cadre d’une ou deux semaines de vacances fixes comme il y a dix ans. Maintenant, ils modulent davantage leurs congés: ils s’évadent pour de longs week-ends, ou font des séjours de trois semaines et plus.
«Les croisières de trois ou quatre jours sont très populaires, affirme madame Potvin, surtout chez les personnes qui veulent faire une première croisière. Les compagnies comme Carnaval, Royal Caribbean et même Disney, qui possède son navire et sa propre île, offrent des croisières de courte durée.» Pour se sentir rapidement dépaysé en quelques jours, après un vol de trois heures en direction de la Floride, on monte à bord d’un navire qui voguera vers les Bahamas ou, parfois, une île privée. L’escapade coûte de 700 $ à 1000 $ environ.
Partis pour le week-end
Les escapades de fin de semaine ne datent pas d’hier; les congés de Pâques, de la fête de Dollard ou de l’Action de Grâce passés à New York en sont les précurseurs. «Les longs week-ends à New York, et maintenant à Washington et à Boston, sont beaucoup plus populaires qu’avant, surtout chez les 18-25 ans», affirme madame Potvin. De nos jours, on n’attend plus un congé férié pour partir: quiconque a envie de s’évader, peu importe la période de l’année, prendra congé un vendredi ou un lundi et disparaîtra durant quelques jours.
Conscients de cette réalité, les voyagistes, les lignes aériennes, les hôtels et les compagnies de location de voitures ont prévu des forfaits pour séjours de courte durée. On peut, par exemple, visiter la délurée Las Vegas (comprenant, si désiré, une représentation de Ô, du Cirque du Soleil), assister à une comédie musicale à Paris, à Londres ou à Chicago, faire un saut en Floride (au condo de la belle-mère ou à Disney World), jouer au golf au Texas (muni du livret de coupons «Buckaroo Bucks», réservé aux Canadiens et visant à rendre abordable le séjour), se faire dorloter dans un centre de santé, passer quelques jours à skier dans l’Ouest ou, pour moins de dépaysement, au Québec… En fait, toutes les folies sont permises! Pour un week-end concocté selon vos désirs, consultez un agent de voyages – il n’en coûte pas plus cher que de faire toutes les démarches soi-même.
Tendances mondiales
Consultant en tourisme et travaillant au SITV, Stéphane Parent a participé à une étude commandée par le ministère du Tourisme cubain en 1997-1998, sur les tendances touristiques internationales pour le prochain millénaire. Les résultats de celle-ci et son expérience dans le domaine lui font tracer de grandes lignes communes à tous les voyageurs: «On ne part plus en vacances, on va "vivre des expériences"! On part avec une idée en tête, une thématique. Par exemple, descendre une rivière, pratiquer des sports extrêmes, découvrir la culture… C’est déconcertant pour les voyagistes, qui doivent s’ajuster en conséquence.» Les voyageurs souhaitent autre chose que les hôtels «tout inclus»; ils désirent rencontrer des gens, connaître la culture de l’endroit et se livrer à des activités. «Les gens voyagent de plus en plus, partent moins loin, moins longtemps mais plus souvent, et avec des intérêts multiples, affirme monsieur Parent. Étant plus informés que jamais (livres, télévision, Internet…), ils savent exactement ce qu’ils veulent et combien cela leur coûtera.» On est en plein dans l’ère du voyageur averti!
Hors circuit
Des vacances… au salon!