Vie

Whistler : Rencontre au sommet

Évoquer Whistler provoque des fourmis dans les jambes des skieurs impatients. Et de l’envie aussi! Car qui a dévalé ces pics vertigineux en garde à jamais un souvenir impérissable…

En novembre, Vancouver semble enveloppée d’une chape de brouillard etperpétuellement baignée de crachin. Heureusement, emprunter l’autoroute «de la mer auciel», sillonnant les montagnes côtières (Coast Range), cristallise déjà les rêves depics enneigés, de glaciers et de neige éternelle promis à Whistler. Après une heure etdemie de route, il est toujours difficile de s’imaginer sur les pentes. En effet, lapluie s’est intensifiée depuis notre départ. Soudain, presque sans transition, l’eau cèdela place… à la neige. Nous avons changé de saison. On se regarde, stupéfaits. Yé!

Et Dieu créa Intrawest…
Whistler est la grande sour de Tremblant, née du génie de l’entreprise vancouvéroiseIntrawest. Plus âgée qu’elle, mais certainement pas moins aguichante, Whistler montre dessignes de sagesse (et de piastres) évidents. Ici, comme à Tremblant, l’argent coule àflots pour «fabriquer» la magie Whistler; moins Disney que Tremblant toutefois, levillage abrite tout ce dont le skieur a ou n’a pas besoin pour combler son appétitmercantile avant ou après le ski.

Pourtant, ce que deux skieurs normaux aux goussets assez minces découvrent, en cettematinée de novembre sans nuages, les remplit d’espoir: la vallée est littéralementencadrée de sommets enneigés. Le brouillard joue à cache-cache avec les glaciers, mais letemps change rapidement, et si la base demeure enveloppée des brumes matinales, lessommets, eux, se dévoilent de grands pans de pics blancs.

Inaugurée officiellement le 24 novembre, la saison de ski bat son plein depuis le 13 dumême mois. Nous qui croyions arriver dans le calme de la basse saison, sommes étonnés dela vie qui règne au village. En fait, la vallée compte plusieurs agglomérations et leresort ressemble à une grande toile déployée au pied des deux montagnes qui donnent leurnom à la station de ski: Whistler et Blackcomb.

Ce que l’on appelle Whistler se compose en fait deux villages. Il y a le WhistlerVillage, étalé au pied du mont Whistler, et le Upper Village, beaucoup plus petit,s’étirant au bas de Blackcomb. Whistler compte plusieurs rues marchandes. Des restaurantsde toutes nationalités dont plusieurs asiatiques, de sushi notamment, fréquentationjaponaise oblige, mais aussi de l’indien, des cafés branchés (avec ordinateurs pourdemeurer en contact avec ses proches via le Net) et même une brasserie «française», le Café des artistes (sic), où l’on crache des airs des années quatre-vingt à pleinshaut-parleurs… à huit heures du mat’!

Ensemble, les villages proposent plus de 115 hôtels et gîtes, 93 restos et bars et 207commerces de détail, parmi lesquels les sempiternels Roots, Body Shop, et autres Canadiangoodies. On trouve également un cinéma et un vidéoclub, une immense salle de spectacle,des terrains de tennis, des spas; bref, tout pour s’amuser et dépenser.

Le bonheur est dans les montagnes…
Le bonheur, évidemment, c’est de s’embarquer dans une «gondole» et de s’élever au-dessusdes épinettes et de la terre où les roches sont encore à nu. Le bonheur, c’est d’arriverau sommet de Whistler ou de Blackcomb (les deux montagnes diffèrent énormément et il fautabsolument visiter les deux pour s’en convaincre!) en même temps qu’une rafale de bellepoudreuse. Le bonheur, c’est de s’élancer dans une descente… infinie, ou presque, dansun tapis de neige bien épais. Yahou! La journée n’est jamais assez longue pour le fana enpleine exploration de l’objet de sa passion!

Whistler ravit tous les types de skieurs. Les glaciers et les dénivelés (le pic deBlackcomb fait 7494 pieds, celui de Whistler, 7160!) offrent du beau ski, de la poudreusebien fraîche, 227 pentes différentes (Tremblant, en comparaison, en possède 92) et dessommets où, malgré la foule, on ne se skie pas sur les planches. De plus, contrairement àla vallée du Mont-Blanc, par exemple, on ne se sent pas opprimé par un horizon «tropcourt», car bien qu’enchâssé dans cette mer de pics et de sommets, on voit loin… Et àla fin du jour, le spectacle des nuages roses s’accrochant aux glaciers peut distraire leskieur comblé.

En fait, on ne skie pas sur deux montagnes à Whistler/Blackcomb (la véritabledénomination du complexe), mais bien sur cinq, reliées entre elles par un réseau deremontées rapides et efficaces. Bien sûr, il y a parfois de l’attente, surtout en débutde saison alors que les pistes ne sont pas encore toutes ouvertes, mais elle ne durejamais longtemps et permet de faire d’agréables rencontres…

Le «Petit-Québec» de l’Ouest
Attablé devant un sandwich concocté à l’hôtel et dégusté dans un chalet en montagne – lesprix des repas pris à la cafétéria sont exorbitants; on peut toutefois acheter des trucsà l’épicerie du village et faire son propre lunch, qu’il est permis de manger dansn’importe quel chalet -, dans les restos ou au café Internet du village, il n’est pasrare de se faire aborder et servir en français. Beaucoup de jeunes Québécois gîtent ettravaillent à la station. «J’enseigne à mi-temps dans une école des environs, jetravaille au café et à la montagne», explique Thamy, une Gagnonvilloise installée àWhistler depuis plus d’un an. Pour joindre les deux bouts, tous ceux que nous avonsrencontrés font de même, alliant deux ou trois «jobines» au bonheur de vivre à Whistler… «Je ne crois pas que je rentrerai au Québec de sitôt, affirme pour sa partJonathan. C’est trop cool ici.» On le croit sur parole… Après seulement trois jours, onn’a plus envie de partir.

Pour obtenir plus d’info sur le resort, visitez son site Internet auwww.whistler-resort.com ou composez le 1 800 WHISTLER… Vous croyez peut-être ne pasêtre assez riche pour y aller? La compagnie aérienne Canada 3000 offre des billets àpartir de 315 $, taxes comprises, aller et retour. Une fois à Vancouver, une navette vadirectement à Whistler, pour environ une trentaine de dollars; on peut également choisirle train, une option doublant le plaisir de la balade d’une vision panoramique desalentours. Pas besoin d’auto à Whistler, surtout lorsqu’on sait qu’il faudra payer cinqtaxes sur la facture finale d’une location! Et puis, il y a de petits hôtels pas tropchers et très bien (avec frigo!), comme le Coast Whistler Hotel, situé à sept minutes des«gondoles» de Whislter! C’est le pied… au pied des pentes!

Hors circuit
Croque-nature«Globe-trotter» pantouflard ou écologiste en herbe, le jeu de société Bioviva risquede vous faire bien rigoler. Par ses questions à la fois amusantes et instructives,Bioviva lance les participants à la découverte de la biosphère et de l’histoire de lavie. En parcourant les cinq continents et les milieux naturels qui les composent,vous aurez à répondre à des attrapes du genre: «Quel poisson pète lorsqu’il sauteau-dessus de l’eau?» ou «Quel animal est capable de distinguer plus de 700 parfumsdifférents?». La présentation est magnifique et soignée, et le tableau de jeu (unemappemonde), coloré à souhait. Un cadeau des Fêtes tout indiqué pour amants de lanature, petits et grands. Prix: 39,99 $ (S.O’C.)