Curieusement, le climat surprend. Pas l’ombre d’un flocon à Québec, la ville réputée pour être la première enneigée de la province! Rien. Que des brindilles et de l’asphalte. Décevant. Et cependant, dépassé le «boulevard Taschereau» québécois, une heureuse surprise nous attend en arrivant à Saint-Ferréol-les-Neiges… de la neige! Sans prévenir, les fossés passent du vert au blanc. Perspectives doublement heureuses pour le skieur venu quérir dans le sud-est ce qu’il ne trouve pas encore dans le nord! Ou si peu.
Réjouissante, la montagne se dresse dans une mer de vallons laurentiens. Nous sommes pourtant à un tout petit quarante minutes du Vieux-Québec! En cette nuit hivernale, les lumignons des maisons décorées pour la saison se mêlent harmonieusement aux grosses lumières blanches éclairant quelques pistes de la station. Elles jettent également un éclairage sur un phénomène très prometteur: de la poudreuse virevolte autour du halo des spots… on fabrique de la neige!
Le joyau québécois
Mont-Sainte-Anne est le joyau des Québécois… de Québec. Samedi matin, ils envahissent le stationnement, bottes aux pieds. En ce week-end de festivités – durant deux jours, les meilleurs surfers du monde entier se sont donné rendez-vous ici, pour une étape de la Coupe du Monde FIS de surf des neiges -, des gens de partout se marient à la foule locale. Des voisins du sud, surtout, qui profitent de la générosité de mère Nature pour les Québécois.
Bien que douze pistes seulement soient ouvertes (25 % du domaine), leur variété promet tout de même une bonne journée de ski. L’Express du sud mène directement au paradis. L’Express ouvre une fenêtre sur l’Antre du Dragon… une demi-lune parfaite où s’exécutent les surfers. Les skieurs assistent de leur «télé-siège» à l’entraînement de ces pros qui tourbillonnent dans les airs. Certaines figures nous laissent pantois! «Sont fous!» peut-on entendre dans les coulisses de l’événement!
Côté sud, une seule pente est accessible, la Pichard, une langoureuse descente. Pourtant, avant de s’aventurer sur le tapis blanc, que l’on continue artificiellement d’arroser de nouvelle neige, le skieur entre dans un état contemplatif. À ses pieds s’ouvre un panorama jouissif: en face, le fleuve et l’île d’Orléans en sont les vedettes avec, à gauche, les montagnes de Charlevoix, région voisine, et, à droite, la ville de Québec. Avec de la chance, peut-être un paquebot animera-t-il ce spectacle saisissant.
Et la glisse? Sensass! Le fond est dur, agrémenté de neige fofolle aux endroits stratégiques, c’est-à-dire dans les sections plus bossues. «Les pistes de la station sont bien équilibrées, explique Lise Genest, une pimpante sexagénaire qui sert de guide à ceux désirant découvrir la montagne dans ses moindres replis (ce service est offert gratuitement tous les jours; les intéressés se rencontrent à 10 h, au débarcadère de l’Étoile filante, la télécabine). Lorsqu’elles sont catégorisées intermédiaires ou experts, elles le sont de haut en bas», continue la jeune retraitée. Vérification faite, c’est vrai.
La Pichard, on s’en lasse toutefois après cinq descentes… Hélas, les autres dont l’Express, l’une des favorites des skieurs (vraiment extra!), ne sont pas encore suffisamment enneigées… Le côté nord obtient pour sa part la cote de la variété. N’oublions pas que seule Sainte-Anne offre, depuis le 13 novembre, date d’ouverture de la station, du bon ski à ses clients!
«La face nord est moins fréquentée en saison lorsque toutes les pentes au sud sont ouvertes, dit Lise. Les skieurs préfèrent le sud, en raison de son exposition au soleil, mais aussi parce que les pentes sont plus longues.» Les pentes du côté nord, les dernières à fermer et les premières à ouvrir justement parce qu’elles sont moins exposées au soleil, font le bonheur des skieurs hâtifs. La qualité de la neige est vraiment bonne. Les pistes sont peut-être un peu glacées par endroits (surtout au sommet), mais récoltent tout de même une bonne note, considérant, encore une fois, l’état de notre hiver.
Évidemment, le ski trône en tête des activités de neige au Mont-Sainte-Anne. Saviez-vous toutefois que la station possède un réseau de ski de randonnée parmi les plus importants au Québec, avec 233 kilomètres de sentier, dont 125 réservés au pas de patin? Et qu’on peut y pratiquer la raquette ou expérimenter une promenade en traîneau à chiens ou en carriole (les chevaux de trait circulent en tout temps au bas des pentes, faisant résonner leurs grelots!) ou faire de la raquette ou du patin à glace sur la patinoire située au pied de la montagne?
Garderie modèle
Le Mont-Sainte-Anne se targue aussi de posséder l’une des garderies les plus avant-gardistes du Québec. «Des gens viennent de partout au monde pour visiter notre garderie, atteste Lise Genest. Ils en étudient le fonctionnement qui, paraît-il, est unique.» À compter de six mois, les enfants sont pris en charge par des monitrices expérimentées et peuvent lâcher leur fou à l’intérieur ou sur les pistes. Car de nombreuses activités sises au pied des pentes permettent aux tout-petits (et aux débutants adultes) d’effectuer leurs premiers pas à ski.
Et le dodo?
L’hébergement au Mont-Sainte-Anne se décline en plusieurs catégories. Chalets, condos, hôtels… au pied des pentes ou à quelques minutes de celles-ci, comme les Chalets Montmorency, situés à moins de cinq minutes du stationnement principal. Les condos, pouvant accueillir de deux à huit personnes, offrent cuisinette, télé, sauna, salle d’exercice, piscine intérieure… et foyer! Renseignements: 1 800 463-2612. Pour plus d’information sur la station Mont-Sainte-Anne, faites le 1 800 463-1568 ou www.mont-sainte-anne.com/.
Hors circuit
Adeptes du ski de fond, réjouissez-vous. Les Éditions Tricycle inc. viennent de publier 25 jours – ski de fond, un répertoire commenté et très bien documenté présentant 25 destinations de ski de randonnée dans les plus belles régions du Québec pour la pratique de cette activité. À petit prix, 12, 95 $, voilà un cadeau parfait à glisser dans le bas!