À Sutton, on ne fait pas de chichis: «Ici, les gens viennent pour le SKI!» indique Christine Boulanger, qui est presque née sur les pentes. Le slogan publicitaire «Sutton, ma montagne» fait d’ailleurs référence au sentiment d’appropriation de la montagne par les skieurs: les vrais descendeurs aiment tellement le site qu’ils l’adoptent! Les rencontres au sommet le confirment: «J’ai skié dans les alentours, raconte Patrick, mais depuis que les gars m’ont initié à Sutton, je suis abonné à la station.»
Sutton est réputée pour ses sous-bois, ses pistes excitantes et la variété des expériences offertes. Pourtant, c’est le sentiment d’intimité avec la montagne qui domine: partout, les sillons blancs qui s’insinuent dans la montagne font corps avec cette dernière. Contrairement à ce que l’on retrouve dans trop de stations, ce ne sont pas des autoroutes, créées pour évacuer le sentiment de nature et en créer un de sécurité; à Sutton, la forêt prend ses aises et les skieurs adorent.
Les cinquante-trois pistes sont réparties en différents secteurs que les nombreux habitués appellent par leur nom. Le «quatre ouest» est particulièrement riche en émotions, avec ses diamants noirs, dont plusieurs doubles. Le «sept» n’est pas mal non plus: dans cette section, le nom des pentes est très évocateur: émotion, intrépide, attraction… Elles sont vertigineuses, capricieuses, et révèlent ce pour quoi on vient à Sutton (et on y revient): l’excitation du ski. Les descentes se suivent et ne se ressemblent pas. Seule l’imagination du skieur expert limitera son plaisir, car les possibilités de varier les descentes sont illimitées à Sutton. Le skieur de calibre intermédiaire, habitué aux autoroutes sans surprises, savourera davantage son expérience après une leçon adaptée aux conditions de la montagne… et de la journée. Les skieurs moins à l’aise, quant à eux, ne sont pas laissés pour compte, puisqu’une bonne partie de la montagne leur est vouée… Il faut bien le préciser puisque beaucoup sont «effarouchés» lorsqu’on parle de Sutton et de ses sous-bois, qui composent 40 % du domaine skiable. La plupart de ces sous-bois sont en fait larges et travaillés mécaniquement… ce qui n’enlève absolument rien au plaisir de descendre entre les arbres.
Une journée de ski à Sutton coûte 40 $. Il y a des options comme celle, très intéressante, du forfait «une journée et demie». L’achat d’un billet pour adulte effectué après midi donne droit à un coupon échangeable pour un billet de journée, en semaine, pendant la saison en cours. La ville de Sutton, qui se déploie à quelques minutes de la station, conjugue bonne bouffe et hébergement de qualité. Information Mont Sutton: (450) 538-2545, www.montsutton.com, conditions de ski: (514) 866-7639. Hébergement Sutton (1 800 663-0214) propose un grand choix d’auberges, d’hôtels et de gîtes dans les environs.
Owl’s Head… Ski avec vue!
D’entrée de jeu, on sent à Owl’s Head une atmosphère toute différente des autres stations des Cantons. Ici, la famille a la cote. «Nous venons ici parce que c’est moins cher qu’ailleurs, raconte Bruno, et parce que les pentes sont plus adaptées au ski en famille.» Le couple et leurs deux fillettes skient régulièrement à Owl’s Head. D’ailleurs, la petite famille s’offre le plaisir annuel, à la Saint-Valentin, d’un week-end au pied des pentes, en demeurant à l’auberge située à l’étage du chalet principal. Le confort de cette unité est rustique, mais offre le luxe d’être à quelques mètres seulement de la remontée mécanique.
L’atmosphère conviviale d’Owl’s Head nous ramène à une autre époque. Le chalet principal semble n’avoir pas changé depuis sa construction, à la fin des années soixante… On est à des kilomètres des styles manucurés de Tremblant et de Sainte-Anne! Cela se ressent également dans les remontées, où certaines chaises manquent cruellement de peinture. Bon, elles permettent de se rendre au sommet, c’est l’essentiel… Une fois là-haut, on découvre l’une des plus belles visions possibles à ski: un point de vue imprenable sur le lac Memphrémagog. Plusieurs magazines américains accordent à Owl’s Head la palme de la plus belle vue; certains la classent même avant le Massif, ce qui n’est pas peu dire.
Emprunter la piste Lilly’s Leap est essentiel pour embrasser ce panorama… Cette belle descente langoureuse donne également accès au bas de la montagne, car le chalet et la remontée mécanique principale (le quadruple débrayable) se trouvent à une altitude plus élevée. Cette section de la montagne fera surtout le bonheur des skieurs débutants à intermédiaires. Les plus avancés avaleront les obstacles des Kamikaze, Korman’s Dive, Grande Allée et autres. Autre particularité de la station: son école de ski pour personnes à mobilité réduite. Comme quoi le plaisir est pour tout le monde, à Owl’s Head.
Une journée de ski coûte 32 $, les fins de semaine. On peut skier à l’heure (19 $ pour les deux premières heures, 7 $ pour les heures supplémentaires) ou en bloc (27 $, de 8 heures 30 à 11 heures, 22 $ de midi à 16 heures). Les personnes de 65 ans et plus skient gratuitement, en tout temps! Pour plus d’information sur la station et l’hébergement, faites le (450) 292-3342 ou visitez le site Internet, à www.owlshead.com Notez que l’hébergement est aussi offert en condos.
Hors circuit
Le 26 février 2000, c’est la Fête du Grand Duc au Massif de Petite-Rivière-Saint-François. Durant cette journée, les skieurs pourront déguster les produits locaux (oie, fromage Migneron, agneau, pleurotes de Petite-Rivière, gourgane et divers produits dérivés de la pomme) sur les pentes, apprendre l’origine du patois régional, découvrir les légendes du coin, et swinguer, pendant l’après-ski, sur les airs traditionnels du groupe Les Batinses. Des forfaits ski-hébergement sont offerts à compter de 54 $! Pour plus d’info, faites le 1 877 LE MASSIF ou visitez le site Web, à www.lemassif.com