Vie

Île-du-Prince-Édouard : Une île…

…Une province! Le slogan tout indiqué pour l’île du Prince-Édouard, ce bout de terre baigné par l’Atlantique, une destination vacances alléchante dans laquelle il faut mordre à belles dents.

Isolée du continent jusqu’en 1998, l’île du Prince-Édouard possède une candeur presque virginale au point de vue touristique. Le pont de la Confédération mis à part, aucune méga-infrastructure ne vient gâcher la quiétude tranquille du paysage, où se succèdent les champs de pommes de terre.

La mer n’est jamais très loin dans cette toute petite île choyée par la nature. Les nombreuses plages comptent d’ailleurs pour l’un de ses attraits majeurs. Du côté de Cavendish notamment, le «pays d’Anne aux pignons verts», qui a contribué à la renommée du coin, et où le lieu historique raconte l’histoire imaginée par Lucy Maud Montgomery, se déploient les rubans blonds les plus populaires de l’île, et les plus fréquentés. Cette région, on le sent, a profité du tourisme pour se déguiser le littoral, le convertissant en une espèce de promenade «old orchardienne». Mais ceci, à une échelle beaucoup beaucoup plus modeste, merci. Les ouvertures sur la mer sont toutefois absolument ravissantes et on ne se lasse pas de les parcourir, encore et encore. Les amateurs de kayak s’arrêteront à une heure environ de Cavendish, à la pointe de North Rustico d’où on peut se lancer sur l’eau accompagné d’un guide ou en autonomie complète.

Le parc Greenwich et ses dunes
Par ailleurs, les bords de mer aménagés par Parcs Canada respectent la rusticité des lieux. D’accord, les grands trottoirs de bois sillonnant les marais et menant à la mer n’ont rien de bien naturel, mais ils sont souvent nécessaires, afin de préserver les marais d’un piétinement trop intense qui risquerait de nuire à leur écosystème. Ainsi, dans le secteur de Cavendish se découvre le parc national de l’île du Prince-Édouard. C’était, jusqu’à septembre dernier, l’unique parc de l’île. Mais depuis, Parcs Canada a adjoint à ce territoire une portion située dans l’est de l’île: Greenwich (prononcez Grinich).

Situé à l’écart du tumulte des plages de Cavendish, le secteur Greenwich a rejoint le réseau de parcs nationaux principalement enraison de la richesse de ses écosystèmes. Cette toute petite péninsule, qui ferme la baie de St. Peter, abrite une faune et une flore absolument époustouflantes; on peut passer des heures à observer les différentes espèces d’oiseaux voletant au-dessus de nos têtes, et à découvrir le mystère qui se cache derrière les fabuleuses dunes de Greenwich. Ces dunes paraboliques mouvantes constituent l’attrait le plus spectaculaire et le mieux protégé de ce territoire petit, mais varié. Ces collines de sable contribuent depuis des centaines d’années à la transformation du paysage. C’est que sous l’impulsion du vent, de l’érosion et de la mer, le sable de Greenwich est soufflé vers l’intérieur de la petite péninsule, ce qui entraîne un déplacement constant des dunes. La migration du sable se devine dans la végétation et dans les dessins concaves laissés derrière les dunes au fur et à mesure qu’elles se déplacent. Ces mouvances sont à l’origine des gegenwalle, ou contre-crêtes, une série de bas cordons dunaires logésà l’intérieur de la dune principale. Cette manifestation naturelle est unique au Canada puisque ces formations géologiques ne se retrouvent qu’à Greenwich, et dans deux autres endroits d’Amérique du Nord, soit dans le Nord-Ouest de la côte pacifique et au sud-est du lac Michigan.

D’autres phénomènes naturels sont associés aux dunes. La forêt de squelettes de Greenwich notamment, avec ses troncs décharnés, témoigne de la migration des bancs de sable qui, durant leur déplacement, tuent les arbres et étouffent la végétation existante. Ce boisé contraste avec une autre forêt, vivante celle-là, située sur le chemin des dunes mouvantes, qui aide à stabiliser le sable mobile et sert de tampon entre les zones habitées et le fragile écosystème dunaire. Jusqu’à l’été 1999, un sentier tracé dans cette zone particulièrement fragile permettait d’accéder à la plage et ouvrait une fenêtre exceptionnelle sur les dunes; pour la saison à venir, il faudra toutefois se joindre à une visite guidée pour pouvoir appréciertoute la splendeur de ces demi-lunes de sable. Depuis son adjonction au parc national, l’écosystème bénéficie d’une protection maximale.
Outre ses dunes, le parc national de Greenwich possède évidemment d’autres attraits. Du côté nord, quatre étangs et de nombreuses sources alimentent un secteur marécageux hébergeant plusieurs espèces de volatiles, dont le canard noir, la sauvagine, la sarcelle et l’outarde. Un sentier jalonné de belvédères d’observation et de panneaux d’interprétation souligne les points d’intérêt du parc. Après la randonnée, les rubans de plages léchés par l’Atlantique sont les aires de repos parfaites pour goûter un climat maritime princier. Le parc national de Greenwich est accessible à vélo. En effet, le sentier transcanadien passe par là. On peut déposer ses pénates au Trailside Café & Adventures (902 676-3130), à Mount Stewart, un gîte tout confort et sympa comme tout. Jonas, le jeune proprio, connaît bien les environs et se révèle un guide hors pair. De plus, il loue des bicyclettes. Pour des renseignements sur le parc national Greenwich, faites le (902) 566-7050; sur l’île du Prince-Édouard, faites le 1 877 l’île (5453) ou www.gov.pe.ca

Hors circuit
Minute, papillon!
À compter du 5 juin prochain, la Montérégie, encore elle, inaugure un tout nouvel attrait: l’Arche des Papillons, à Saint-Bernard-de-Lacolle. L’endroit se décrit comme le lieu de découverte du lépidoptère, de la chrysalide à l’animal adulte. Dans une vaste serre de près de cinq mille pieds carrés, agrémentée de plantes tropicales et traversée de sentiers, on peut observer une foule de papillons de tailles, de formes, de couleurs et d’espèces différentes, volant en toute liberté. On peut également voir l’évolution de l’insecte dans un volet consacré à l’interprétation du mode de vie du papillon. Pour plus de renseignements, composez le (450) 246-2552.