Lorsqu’on les compare l’une à l’autre, la région de la Côte-Nord (Manicouagan et Duplessis) semble être une géante par rapport à sa voisine de Charlevoix. Ce qui ne les empêche pas d’avoir bien des affinités, tout en se distinguant tout de même l’une de l’autre par les attraits qu’elles possèdent tant pour ce qui est des attraits naturels que des événements qui y sont organisés.
Pour la forme (et pour convaincre les citadins les plus pédants pouvant snober les charmes rustiques et enchanteurs de ces régions), disons que Charlevoix s’est vu accorder le statut de réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO pour la diversité et la qualité de ses attraits naturels. Loin d’être en reste, la Côte-Nord a vu la baie de Tadoussac, à la jonction de Charlevoix, se classer parmi les 30 plus belles baies au monde, devenant ainsi la première à réaliser l’exploit en Amérique du Nord.
En quittant la région de Québec, on devine aisément que l’on pénètre dans Charlevoix lorsque la route commence à dévaler et à escalader cette impressionnante suite de collines qui font la marque de commerce des environs. Si on trouve cette entrée en matière appétissante, la première halte obligatoire à effectuer est alors le belvédère de Baie-Saint-Paul, tout juste à l’entrée de la ville. L’endroit est en fait un site panoramique détenant une vue imcomparable sur la baie, le fleuve, l’île aux Coudres et l’immensité forestière, en plus de servir de base au Centre d’histoire naturelle de Charlevoix. Une fois à Baie-Saint-Paul, carrefour artistique de premier plan au Québec, on en profitera pour faire un saut dans les différentes salles d’expositions et galeries d’art, et pour jeter un oeil sur les oeuvres des peintres René Richard, Jean-Paul Lemieux et autres Riopelle.
Si le vélo vous démange et que vous en avez assez de risquer votre vie à éviter les autocars de touristes sur l’île d’Orléans, rien de plus simple que de faire un détour par l’île aux Coudres et ses 26 km de route en faisant le tour. Excellente occasion par le fait mme de visiter les moulins à eau et à vent fonctionnels et plus que centenaires ainsi que leur économusée de la farine.
Pour les plus aventureux et les plus aguerris, il restera toujours le sentier des Caps de Charlevoix, randonnée pédestre représentant une véritable immersion dans la nature. Le sentier prend son départ à la réserve de faune du Cap-Tourmente pour aboutir à Petite-Rivière-Saint-François, après avoir longé le fleuve sur près de 54 km.
Ceux qui ont déjà mis les pieds sur la Côte-Nord connaissent l’hospitalité et la sympathie débordante des résidants de la région. Raison de plus alors pour pousser un peu plus loin ses vacances cet été. Outre la très courue mais fascinante observation de baleines à Tadoussac, l’exploration des attraits de la Côte-Nord passe par la volonté du voyageur de se retrouver en tête-à-tête intime avec la nature. Un des rendez-vous les plus insolites a ainsi lieu avec les gigantesques monolithes de la réserve du parc national de l’archipel de Mingan. Véritable musée de sculptures façonnées au gré du temps par la mer et le vent, cet archipel au décor lunaire renferme aussi une flore et une faune inédites. Belle occasion pour les kayakistes de mer de s’ébaudir en toute tranquillité.
C’est juste en face de la Minganie que se trouve l’île d’Anticosti, le véritable joyau de la Côte-Nord. À la fois paradis perdu pour l’amant de la nature et immense sanctuaire surpeuplé d’une faune parfois rare au Québec, l’île renferme autant des grottes mystérieuses que des sites de fossiles anciens et des carcasses d’anciens navires échoués dans ce qu’il est convenu d’appeler le cimetière du golfe. Mais l’île d’Anticosti reste avant tout un monde presque irréel et bien à part. On ne peut que demeurer admiratif devant de telles splendeurs…
Charlevoix – Côte-Nord : Côte à côte
De lorgner vers les régions de Charlevoix et de la Côte-Nord, c’est d’avoir déjà un léger penchant pour la nature dans ce qu’elle a de plus majestueux. Mais ça peut être aussi une furieuse envie de quitter la ville (avec raison!) et de retrouver la sainte paix sans pour autant se couper de toute civilisation. Quelques détours…
Jean-François Dupont