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Le Raid des conquérants : Une région en or

Le Raid des conquérants porte bien son nom. Issu de l’imagination de trois gars de La Sarre, connaissant l’Abitibi-Ouest et la Baie-James par coeur, il emprunte les sentiers et chemins forestiers sur les traces des premiers défricheurs venus explorer la région.

Le Raid des conquérants porte bien son nom. Issu de l’imagination de trois gars de La Sarre, connaissant l’Abitibi-Ouest et la Baie-James par coeur, il emprunte les sentiers et chemins forestiers sur les traces des premiers défricheurs venus explorer la région. Dans les années 60, un groupe d’hommes d’affaires s’étaient réunis dans une association qu’ils avaient baptisée Ordre des Conquérants du Nord, et dont l’objectif était la promotion de ces territoires. Après 20 années d’inactivité, il renaissait de ses cendres, en 1997. Les membres fondateurs ont fait place à une équipe plus jeune, mais qui a préservé la mission initiale du regroupement. D’où le nom de cette expédition. Le Raid des conquérants est une incursion dans un univers à part, déconnecté de la civilisation, mais qui permet de reprendre contact avec la nature, avec soi.

«Nous ne sommes pas un raid d’aventure où la compétition est priorisée, explique Richard Perron, instigateur et promoteur du Raid. Notre objectif est d’y aller selon la définition pure du raid: l’endurance. Voilà notre objectif fondamental, et cela afin que tout le monde puisse participer et non pas seulement une élite.» La réponse est étonnante. Pour la quatrième édition, ils seront 90 à prendre le départ, dont une dizaine de femmes. La plupart des participants proviennent de la région métropolitaine, de Québec, de Trois-Rivières, de Toronto et même de Hollande. Ils ont entre 13 et 67 ans. Soixante-dix entreprendront le périple de cinq jours, les autres effectueront le petit raid de deux jours.

L’effet conquérant
Les aventuriers parcourront en moyenne 70 kilomètres chaque jour, sur des sentiers semés d’embûches, comme à l’époque des Conquérants du Nord. Perron et ses acolytes ont inventorié 13 000 kilomètres de chemins forestiers pour tracer l’itinéraire; ils en ont choisi tous les passages. «Nous voulons sortir les gens de la ville, les amener dans le bois. Nous avons intentionnellement trouvé des places où tu as des branches dans la face et de l’eau à la ceinture. Le premier soir, nous arrêtons au lac Turgeon, qui fait entre trois et quatre kilomètres de long. Le lendemain, nous avons tout un système de bateaux et de pontons pour les faire traverser. Rendus de l’autre bord, les participants ont l’impression d’avoir franchi une frontière. Effectivement, sur l’autre rive du lac, c’est la Baie James.»

Le plus bel obstacle du Raid toutefois, c’est la Tyrolienne, une manière machiavélique de traverser un cours d’eau dont Perron est particulièrement fier. «Sur un escarpement de rivière assez élevé, nous avons érigé une tour de 15 mètres de hauteur à laquelle est accrochée une poulie glissant sur un fil de métal. Les raideurs doivent enfiler le harnais à parachute, accrocher leur vélo, et s’élancer de l’autre bord sur un fil de fer. Ils franchiront 300 mètres, suspendus entre ciel et mer.» S’ils échappent leur vélo? «Just too bad!» Et le vertige? «Même ceux qui ont le vertige le font! C’est l’effet conquérant!»

L’effet conquérant, c’est aussi l’entraide qui se développe entre les participants au fil des jours. «Cela se fait naturellement. Il y a une chimie qui se crée, sans doute l’effet magnétique du pôle Nord, et qui soude l’équipe, soutient l’ambassadeur du Raid. Après trois ou quatre jours, ils chantent tous. La gloire va à la dernière personne qui arrive au camp, le soir.» Un camp, soit dit en passant, où tout est organisé selon une logistique de tout premier ordre.

«Ici, c’est l’antidote à Internet, il n’y a pas de téléphone cellulaire, c’est le silence.» Rien de mieux pour faire surgir es valeurs humaines. Cependant, seuls les vrais aventuriers osent venir. «Les gens disent que c’est le bout du monde, confirme l’instigateur et promoteur du Raid. Pourtant, le voyage fait partie de l’expédition!» Confirmé! Traverser la réserve faunique de La Vérendrye nous met déjà en contact avec cette nature sauvage, qui ne demande qu’à être explorée.

Le Raid débute le 1er août, mais si vous faites vite, il se peut qu’il reste des places pour l’aventure de cinq jours. Toutefois, le petit raid de deux jours est encore ouvert.

Pour plus de renseignements, visitez le site du Raid, www.lino.com/~raidconq/" ou faites le (819) 339-3300.