Vie

Détour animalier en Montérégie : Pas si bête que ça!

À Saint-Bernard-de-Lacolle, deux biologistes ont décidé d’ouvrir une volière à papillons, quelque chose qui n’existait pas encore ici. En même temps, profitez-en pour aller voir (ou revoir) le Parc Safari…

Il faut effectivement être passionné pour décider de prendre un congé sans solde afin de créer un espace entièrement dédié à la conservation de la biodiversité. Chantal Daoust et Mario Fradette, tous deux à l’emploi du Biodôme, l’ont fait. Ils ont tout laissé pour se vouer à leur passion: la préservation des espèces. "Nous voulions avoir une petite entreprise qui permettrait de satisfaire nos convictions et de transmettre notre message de conservation", explique Chantal Daoust. Pour illustrer ce message, ils ont choisi un insecte, le papillon, qu’ils ont installé dans un grand bâtiment conçu exprès pour lui: l’Arche des papillons, à Saint-Bernard-de-Lacolle. Pourquoi les papillons? "Les gens sont sensibles aux papillons, ajoute la biologiste. En Europe, il existe une dizaine de volières, et il n’y en avait pas ici."

L’Arche aux papillons est constituée d’une volière de 5 000 pieds carrés où voltigent plus de 500 papillons. Cet espace s’ouvre comme une grande serre où toutes les plantes ont été spécialement sélectionnées en fonction de leurs attributs. Ainsi, on trouve les arbustes dont se nourrissent les lépidoptères, d’autres où ils se reproduisent, etc. La plupart des papillons ne sont pas endémiques, on les achète au Costa Rica, par l’entremise d’Internet. "Pour assurer une population de 500 spécimens, nous nous en procurons 200 toutes les deux semaines."

Le site est un peu retiré de la circulation touristique habituelle – Saint-Bernard-de-Lacolle est tout de même à 30 minutes du Parc Safari -, si bien qu’il faut aimer les papillons et s’intéresser à la mission de l’entreprise pour faire le détour. La visite peut s’étirer, mais dure en général environ une heure et demie. Pour plus d’info, faites le (450) 246-2552.

Partir en safari
Parlant du Parc Safari, voilà un classique dont plusieurs se souviendront: les singes grimpaient partout, cassaient les antennes des voitures et pissaient même sur les toits (histoire véridique!). Mais voilà, le Parc a changé. Il le fallait bien, puisque la concurrence, elle, s’améliorait. Alors aujourd’hui, bien que le Parc Safari invite toujours ses visiteurs à la découverte des animaux exotiques des continents africains à l’occasion d’un safari, le site propose aussi des nouveautés où les enfants peuvent toucher et dorloter les petites bêtes, et d’autres qui se présentent sous forme d’animations. La nouvelle rue Dakar fait, par exemple, partie des innovations de l’endroit. Le restaurant Loco Loco, qui y a pignon sur rue, est l’une des belles surprises: on y déguste une cuisine régionale vraiment exceptionnelle!

Ce qui fait cependant très plaisir, au Parc Safari, c’est la gentillesse de son personnel, trié sur le volet. Les jeunes embauchés là sont des passionnés. À l’image de leur boss, Dany Kyle, l’un des propriétaires du Parc depuis plus de 28 ans. Ce gars-là aime son parc et tente le mieux possible de transmettre sa passion à ses visiteurs. Ce qui n’est pas toujours évident dans un monde où la compétition règne comme le roi des animaux. Info: 1 800 465-8724. Vous pouvez faire un doublé en visitant le Parc Safari et l’Arche des papillons.

Chouette à voir
Tout près de Saint-Hyacinthe, l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (l’UCROP) propose un spectacle absolument remarquable. Dans un décor entièrement naturel, l’organisme s’occupe de soigner et de réhabiliter les oiseaux de proie confiés à l’équipe de l’UCROP, la plupart du temps par les agents du ministère de la Faune et des Parcs.
La deuxième mission de l’UCROP est éducative. Ainsi, à Saint-Jude, Chouette à voir propose des sentiers balisés qui permettent de découvrir cinq volières dispersées dans la nature, dans lesquelles des oiseaux "handicapés à vie" volent en quasi-liberté devant les yeux des curieux. Des panneaux expliquent pourquoi ils sont là et pourquoi ils ne peuvent être relâchés. Tout ça est fascinant. Mais plus extraordinaires encore sont les volières où sont gardés les oiseaux en réhabilitation, qui sont en "entraînement". La visite s’effectue en silence, dans une salle où le verre est sans tain. "Ces précautions visent à éviter tout contact de l’oiseau avec l’humain, des contacts qui pourraient "imprégner" les oiseaux de l’humain, et compromettre leur remise en liberté", explique Maud Trioreau, biologiste et animatrice de Chouette à voir. Une fois à l’extérieur des volières, on peut poser toutes les questions possibles!
Le centre de réhabilitation est ouvert du mercredi au dimanche jusqu’au 3 septembre; par la suite, les samedis et dimanches seulement. Deux "spectacles", à 11 h et à 14 h, présentent des oiseaux ayant déjà vécu en captivité, que l’on ne peut retourner dans la nature. Pour plus d’info sur Chouette à voir: (514) 345-8521, poste 8545.