Vie

Canard et Fine cuisine : Fine bouche

Envie de découvrir les Cantons-de-l’Est? Pourquoi ne pas en profiter pour se rendre à l’événement Canard et Fine cuisine, tout en visitant quelques-uns des 32 vignobles qui nichent dans cette région…

Le Festival du canard dulac Brome est mort (du moins pour cette année): vive Canard et Fine cuisine, un événement de dernière minute résolument anarchique auquel participent 25 auberges, restaurants et cafés de la région des Cantons-de-l’Est, de Saint-Joachim-de-Shefford jusqu’à Georgeville.

À défaut de pouvoir goûter à toutes les recettes de canard offertes par les uns et les autres (de la pizza au canard jusqu’au confit de canard caramélisé au sirop d’érable et aux framboises), on peut facilement passer sa journée à découvrir les vins du Québec qui accompagnent pour l’occasion ces plats.

Parmi les 32 vignobles répertoriés sur la carte La Route des vins du Québec (on se la procure dans les vignobles et les bureaux de tourisme), on en a visité seulement huit, foie oblige. Ils ont tous leur formule de visite et de dégustation (gratuite, ou alors à peu de frais), et certains offrent même un repas complet (pour les groupes, et sur réservation). On trouve chez chacun d’eux quelques produits assez semblables, dont le Seyval blanc (le cépage le plus commun ici), vieilli en cuve ou en fût de chêne, ainsi que des vins de glace (délicieux, ils sont faits avec des raisins qu’on laisse sur les grappes jusqu’à la fin décembre), et des mistelles, soit des vins de type Pineau des Charentes, en moins sirupeux (on fait vieillir le jus du raisin avec une eau de vie ou un alcool quelconque). Étant donné la qualité de leurs produits et tous les petits à-côtés qu’offrent l’un ou l’autre, en plus des vins, on ne quitte pas un seul vignoble bredouille. Au vignoble La Bauge, à Brigham, on combine la dégustation de cinq vins à la visite en carriole qui nous emmène voir des centaines d’animaux exotiques (sangliers, lamas, émeus, autruches, etc.). On peut également goûter de la terrine de sanglier et du saucisson de cerf rouge, et se procurer des fioles d’huile d’émeu (apparemment, c’est ce qui existe de mieux pour régler n’importe quel problème de peau!). On trouvera au vignoble Les Arpents de neige, à Dunham, quatre variétés de vin, et du vinaigre de rose. Le propriétaire, qui se promet bien d’avoir de nouveaux produits dès qu’on aura des étés moins "bourrassants", sert des repas champêtres (il jure qu’il fait un cassoulet sans pareil). Il annonce aussi un spectacle de contes avec le groupe les Zeus’las, le 20 octobre.

C’est à Dunham, toujours, qu’on trouve trois des plus gros vignobles de la région. Premier-né, le Domaine des Côtes d’Ardoise fête aujourd’hui ses vingt ans. Il propose 11 produits, dont ces trois savoureux: l’Estafette, un porto blanc qu’on boit en mangeant des olives; L’or d’automne, une vendange tardive, et le Haute Combe, un rouge poivré qui fait merveille avec le chocolat. Ici, on ne vend que du vin, et rien d’autre (à noter que c’est l’un des rares vignobles à qui il reste encore du vin rouge en bouteille). Le vignoble Les Blancs Coteaux a installé ses opérations dans une grange très joliment rénovée. On trouve là présentement trois blancs, nommément un riesling, La Vendange de Bacchus, en format 500 ml (le "format du mardi soir", comme l’appelle Pierre Genesse, l’un des propriétaires), et Empire, un apéritif de pommes et calvados: à ne pas rater. On peut s’y procurer divers produits fins, et aussi un panier de victuailles, le Pique-nique vigneron, qui comprend du pain de seigle à l’oignon, au cidre et au romarin; un morceau de tomme frottée au cidre rose, des rillettes de canard, une bouteille de riesling, des tartelettes et des fruits (30 $ pour deux personnes).

Autre méga-vignoble de Dunham, l’Orpailleur s’enorgueillit de laisser les gens se promener en liberté dans les champs de vigne (attention à ne pas voler tous les raisins cependant!), où sont installés 16 panneaux d’interprétation. Parmi leurs excellents produits, on note La Part des anges, une mistelle qui vous jettera par terre accompagnée d’une bouchée de bleu. Ici encore, on trouve d’autres produits, dont des feuilles de vigne farcies à la truite, au tofu ou au riz, de la moutarde de moût de raisin et du sirop de champagne. Un des propriétaires, Charles-Henri de Coussergues, annonce l’inauguration sur ses terres, en mai 2001, l’ouverture du premier Écono-musée de la vigne et du vin. Enfin, pour clore la visite de Dunham, on passera voir les divers beaux faisans, dindons, perdrix et oies au vignoble Les Trois Clochers. On trouvera là trois vins blancs, des tricots de mohair et des produits de beauté de lait de chèvre.

Les vignerons sont des tripeux, forcément, qui prennent une des plus délicieuses choses que la nature ait à offrir et s’ingénient à la transformer de mille manières pour nous la rendre plus douce et enivrante. Les chanceux qui n’ont pas raté la Fête des Vendanges qui a eu lieu à Magog, en septembre, ont d’ailleurs dû se régaler d’avoir tous les vignerons sous le même chapiteau…

Parlant de Magog, il y a encore quelques vignobles de ce côté. Les Chants de vigne, sympathique organisation de petite taille où on sert une listelle, L’Opéra, qu’il faut s’offrir avec du gorgonzola et des figues fraîches, et un khir fait avec du sirop de framboise, Le Kyrié. On trouvera là du vin rouge (promis pour ce week-end), de la gelée de pommettes et sauge, de la tartinade de sucre à la crème et de moût de pomme, et un bébé labrador blanc extrêmement affectueux! Enfin, Le Cep d’argent est un autre très gros vignoble, super organisé, où l’on vend dix produits de vin, et toutes sortes de présentations cadeaux fort ingénieuses. Des petits pots de gelées de vin, des assemblages vins et chocolats, et une bouteille qui peut en contenir jusqu’à sept petites imbriquées les unes dans les autres (il faut voir!).

Pour en finir avec Magog, elle n’est plus la petite bourgade rockeuse d’il y a vingt ans. Adieu les vieux bazous garés n’importe comment à la Pointe Merry et les sympathiques cinq-dix-quinze empoussiérés de la Main. Les commerces chics ont pullulé, les B&B poussent comme des champignons, et on ne peut plus se stationner nulle part. Heureusement, il ne manque pas de villages charmants dans les alentours. Allez faire un tour du côté de North Hatley pour voir: un petit paradis sur le Lac Massawippi, où l’on trouve bon nombre de chaleureux gîtes et auberges. Un des petits derniers, le Gîte touristique Cornemuse, ouvre depuis cet été les portes de sa belle maison centenaire en bordure du terrain de golf. Les propriétaires ont eu à coeur de rénover la place, qui compte huit chambres, deux salons, une grande salle à manger (et, incessamment, un coin pub), selon les plans d’origine, et de remettre au naturel toutes les boiseries.
Il devrait rester encore de belles feuilles écarlates dans les arbres. Leurs couleurs étaient telles le week end dernier qu’en les regardant on avait l’impression d’halluciner. Après 39 verres de vin, faut dire…

Tourisme Cantons-de-l’Est: 1-800-355-5755

Les Vignerons du Québec:
www.vignerons-du-quebec.com

La Bauge: (450) 266-2035

Les Arpents de Neige: (450) 295-3383

Les Blancs Coteaux: (450) 295-3503

Vignoble de l’Orpailleur: (450) 295-2763

Domaine des Côtes d’Ardoise: (450) 295-2020

Les Trois Clochers: (450) 295-2034

Les Chants de vigne: (819) 847-VINS (8467)

Le Cep d’argent: (819) 864-4441

Gîte touristique Cornemuse: (819) 842-1573