Lance et compte
Le joueur de hockey balle se doit d’observer les mêmes règlements… et les mêmes punitions que le hockeyeur qui chausse des patins. Cinq représentants de deux équipes s’affrontent, quatre si la surface de jeu est réduite. Les parties se disputent généralement dans des arénas et des gymnases. Côté équipement, il est recommandé de porter un casque, des gants, des jambières et des espadrilles, de même que, bien entendu, un "slip coquille" chez la gent masculine. Mais quelle est la différence entre ce sport et le hockey cosom? "Le hockey cosom, c’est ce à quoi on jouait dans un gymnase à l’école, avec une palette en plastique et une balle avec des trous. Le hockey balle, ça se joue avec de vrais bâtons de hockey et une balle orange assez dure", explique Marc Marino, président des ligues de hockey balle P.T.M., à Saint-Léonard.
Wayne Lussier, directeur adjoint d’une librairie, joue au hockey balle depuis six ans. L’homme de 30 ans, qui évolue dans l’équipe des Cavaliers, note que la pratique du hockey balle se glisse plus aisément dans un horaire que celle du hockey sur glace. La disponibilité des surfaces de glace est en effet souvent limitée à des heures tardives la fin de semaine. Et puis le hockey balle n’entraîne pas les mêmes coûts que celui qui se joue avec des patins. "C’est moins dispendieux, soutient-il. C’est un juste compromis." Dans la Belle Province, les ligues P.T.M. sont les seules à payer une accréditation à l’Association de hockey balle du Québec, ce qui implique qu’elles seules peuvent participer au championnat canadien. Leurs parties se disputent aussi dans des endroits plus "luxueux", comme le Sportsplex à Laval. Conséquemment, l’inscription coûte plus cher: pour une saison, une équipe de 11 personnes environ devra débourser en moyenne 1195 $. Ce montant sera plus élevé si l’équipe évolue dans un calibre plus fort. Il est toutefois possible d’alléger le prix avec des commanditaires.
Soirée de filles
Gymnase du Collège Villa-Maria, jeudi, 19 h: les Bruisers affrontent les Black dans une féroce partie de hockey balle. Sur la surface de jeu, huit femmes armées d’un bâton de hockey tentent avec ardeur de projeter la balle orange dans le but adverse afin d’arracher une victoire qui leur permettra de se rendre en finale de la ligue Circuit Action Sports. Dans une salle adjacente, les statistiques de chacune des joueuses sont affichées au babillard. Même si l’esprit de compétition règne entre les équipes de cette ligue récréative, l’atmosphère reste amicale. "Notre philosophie, c’est de jouer de façon moins violente, moins agressive", souligne Theo Michael, président de la ligue. Celle-ci comprend trois divisions: masculine, féminine et mixte.
Deux membres d’une autre équipe, les Buddies, assistent à la partie de ce soir comme spectatrices. Lyne Boivin, une ergothérapeute de 27 ans, dit jouer au hockey balle et au hockey cosom depuis l’école secondaire. "Puis au cégep, j’ai joué dans une ligue interne", relate celle qui a adopté ce sport pour le pur plaisir d’y jouer. Valérie Frost, sa coéquipière, en est à sa troisième année comme défenseuse au sein de l’équipe. La hockeyeuse de 35 ans, qui travaille aux levées de fonds d’un hôpital montréalais, a joué dans l’équipe mixte et l’équipe féminine. Si elle dit préférer cette dernière, elle a cependant beaucoup perfectionné sa technique en jouant "avec les gars". "C’est beaucoup plus compétitif, c’est physiquement plus exigeant. Eux, ils ne jouent pas pour le plaisir, c’est sûr!" lance-t-elle en riant.
Pour jouer dans la ligue Circuit Action Sports, il en coûte 900 $ par équipe pour 25 parties. Et nul besoin d’avoir derrière soi une longue expérience de hockeyeuse pour s’inscrire. "La majorité des filles n’ont jamais pratiqué un sport d’équipe lorsqu’elles viennent jouer avec nous", dit Theo Michael. Une des joueuses n’avait jamais touché à un bâton de hockey avant 1998. Aujourd’hui, c’est la meilleure marqueuse de la ligue: elle a accumulé 100 points cette année! "Qui sait, un Wayne Gretzky du hockey balle sommeille peut-être en vous…"
CANOT-CAMPING
L’eau à la bouche
par Alexis de Gheldere
Entre l’hiver et l’été, le printemps vous bloque-t-il dans vos excursions de plein air? Qu’on se le dise: c’est le moment idéal pour aller tâter le pouls frénétique des rivières gonflées par la fonte des neiges!
À une demi-heure de route du centre-ville, la rivière des Mille Îles se révèle parfaite pour les débutants. Le parc de la rivière offre de belles balades entre la trentaine d’îles que compte cette section de la rivière près de Sainte-Rose, à Laval. De plus, le parc loue tout l’équipement nécessaire pour une escapade d’un après-midi. L’écosystème est étonnamment riche et l’on y croise un nombre impressionnant d’oiseaux. En effet, les îles boisées entre lesquelles glisse le canot forment un refuge tout indiqué pour la faune ailée. Pagayer lentement au milieu des marais et des oiseaux qui chantent a toujours quelque chose de surprenant, d’autant plus que la ville est à deux pas.
Quelques associations de canoteurs proposent des excursions chaque fin de semaine, entre les mois de mai et de septembre. Pour en faire partie, il faut d’abord participer à un stage de formation où l’on apprend à manoeuvrer son embarcation. Les manoeuvres ne sont pas des plus compliquées mais permettent de se bâtir une confiance et de mieux contrôler son embarcation.
Le plus vieux club de canot du Québec, fondé en 1963, se nomme Les Portageurs. Il compte plus de 300 membres aimant la bonne bouffe et la bonne compagnie. "Il n’y a pas de type de personne ou d’âge particulier auquel s’adresse le canotage, explique Jean Plamondon, président du club. Il faut évidemment aimer et apprécier le plein air. Au terme du stage de formation, précise-t-il, les novices devraient se sentir à l’aise pour canoter sur un plan d’eau calme et dans des rapides de faible intensité." Quant à ceux qui ont déjà de l’expérience, ils pourront profiter des sorties plus audacieuses organisées par le club au cours des mois estivaux. Des stages pour canoteurs expérimentés désirant se frotter aux impressionnants rapides R-III et R-IV peuvent également être suivis. Jusqu’où irez-vous avant de chavirer?
Partir plus loin
Les nombreux parcs et réserves fauniques disposent de fabuleux réseaux de lacs où les parcours n’attendent que vous. Lorsqu’on part pour plusieurs jours, quelques portages viendront ponctuer l’épopée. Certains lacs ne communiquent pas entre eux et il faut transporter le canot pendant quelques centaines de mètres. Les canots sont conçus pour être transportés sur les épaules. Mais, pour plus de confort, certains enrouleront un vieux bout de matelas de sol autour de la barre du canot qui s’appuie sur le haut du dos.
Le parc de La Vérendrye, à quatre heures de route au nord de Montréal, est l’un des favoris des amateurs de canot-camping de lacs. Ici, certains férus de canot lancent leurs embarcations pendant plusieurs semaines grâce à l’énorme réseau de lacs et de rivières du parc. Plus on parvient à partir longtemps, plus un décrochage complet de la civilisation s’opère. Sans lumière artificielle, on se sent plus vite fatigué. Le feu du soir nous hypnotise et les étoiles nous bercent. On se réveille à l’aube et il semble toujours y avoir un prochain lac où aller pagayer sur cette Terre devenue infinie l’espace de quelques jours.
Si vous fréquentez un parc ou une réserve fauniques, vous devez rése
rver vos emplacements de camping à l’avance puisque ces derniers ne peuvent accueillir qu’un nombre précis de campeurs. Notez qu’il est par ailleurs possible de louer de l’équipement dans certains parcs.
Ah oui, un dernier truc: n’oubliez pas votre bouteille de rouge et votre insecticide… Et priez pour que la pluie n’accompagne pas tout votre périple, qui, le cas échéant, n’en serait que davantage mémorable!
INFOS PRATIQUES
Location d’équipement:
L’Aventurier, 1610, rue Saint-Denis, tél.: 271-0773
La Cordée, 2159, rue Sainte-Catherine Est, tél.: 524-1106
Le Yeti, 5190, boulevard Saint-Laurent, tél.: 271-0773
Parcs et réserves fauniques:
Sepaq:www.sepaq.com/
La Vérendrye: www.canot-kayak.qc.ca/la_verendrye
Parc de la rivière des Mille Îles
345, boulevard Sainte-Rose
Sainte-Rose, Laval
Tél.: (450) 622-1020
www.parc-mille-iles.qc.ca
Club de Canot Les Portageurs
Tél.: 858-1183
www.portageurs.qc.ca
Livre
Guide des parcours canotables du Québec, prix: 34,95 $
Commande par tétéphone au 252-3001
LES SECRETS DU KAYAK DE RIVIÈRE
Défi de la nature
Par Alexis de Gheldere
Comme un poisson dans l’eau, le kayakiste se faufile entre les obstacles en jouant avec le courant. Aperçu d’un sport accessible à tous ceux qui n’ont pas peur de l’eau.
À la vue des embarcations qui valsent dans toutes les directions sur le courant tumultueux de la rivière, on se dit que le kayak nécessite une bonne dose de courage. Malgré le débit de la rivière, les kayakistes dirigent leurs esquifs dans un contrôle total. Parfois ils disparaissent sous l’eau, mais ils refont surface aussitôt. Quels sont donc les secrets à percer pour parvenir à une maîtrise du kayak en eau vive?
Assis sur l’eau
Le premier secret, on le ressent dès qu’on pénètre dans l’embarcation. Car dans le kayak de rivière, les jambes sont prisonnières sous la coque et seul le haut du corps dépasse de la surface de l’eau. Le kayakiste est, à peu de choses près, carrément assis sur l’eau! Il faut dès lors se sentir à l’aise avec cette proximité constante, cette étreinte de l’élément liquide.
Les premiers coups de pagaie ont tôt fait de vous montrer à quel point le kayak est un instrument nerveux qui répond au moindre mouvement. Non seulement les coups de pagaie vous propulsent-ils de gauche à droite, mais un simple déplacement du haut de votre corps modifie également la direction et menace de vous faire chavirer.
Par chance, les premiers mètres sont franchis dans une section calme de la rivière. Certains clubs de kayak donnent d’ailleurs leurs premiers cours en piscine, histoire de se familiariser en toute quiétude avec cette nouvelle extension aquatique de son propre corps.
Les manoeuvres
Un simple coup de pagaie peut faire toute une différence une fois sur la rivière. Selon qu’on plonge la pagaie perpendiculairement ou parallèlement à la surface de l’eau, le résultat se mesurera respectivement en puissance ou en changement de direction. Par ailleurs, en se servant de la partie plate de la rame qu’on appuie sur la surface de l’eau, on garde une meilleure stabilité et on annule un possible dessalage.
Le dessalage survient lorsque, pris la tête en bas, le kayakiste doit ouvrir les yeux et tirer sur une sangle pour libérer son corps de l’embarcation. Cette technique est l’une des premières que l’on enseigne.
Mais c’est surtout l’esquimautage, ce fameux coup de hanche qui remet le kayak à l’endroit sans qu’on ait eu besoin de dessaler, qui se révèle difficile à apprivoiser. On pratique et re-pratique cette manoeuvre capitale en eau calme pour bien la posséder lorsque sera venu le temps de s’en servir en situation critique. En appuyant une rame parallèlement à la surface de l’eau, on se donne une impulsion avec les hanches et on se retrouve à l’air libre. Enfin, en théorie…
"Les gens font grand cas de l’esquimautage, explique Félix Martel, directeur pédagogique du Club de canoë-kayak en eau vive de Montréal. Or, c’est beaucoup plus important d’apprendre à anticiper le comportement de l’embarcation dans l’eau vive. Et ça, poursuit-il, ce n’est qu’avec l’expérience qu’on y parvient." Après les cours d’initiation et quatre ou cinq sorties en eau vive, les kayakistes atteignent un niveau d’autonomie respectable.
Même s’il s’agit d’un sport individuel, le directeur pédagogique du club insiste sur la nécessité d’être bien encadré. "C’est un peu comme la plongée sous-marine ou l’escalade, précise-t-il, tu ne vas pas juste te lancer là-dedans comme s’il s’agissait d’une pente de ski pour enfants. Il faut être encadré au départ."
Sur le terrain
La rivière coule, imperturbable, depuis la fin des temps. Une crainte s’empare de moi à la vue des rapides. Pourquoi aller jouer là-dedans? Les rapides impressionnent toujours et l’adrénaline est intimement liée à la pratique du kayak. Mais ça peut devenir une drogue. Parlez-en au doyen du Club de canoë-kayak en eau vive de Montréal. Malgré son quadruple pontage, Immanuel Braverman, 78 ans, pratique et enseigne toujours son sport favori.
Après quelques minutes à voguer, les sourires deviennent le dénominateur commun des visages des néophytes. Du reste, les rapides du cours d’initiation se font assez facilement et sont destinés à bâtir la confiance du kayakiste. On nous apprend à localiser les contre-courants, ces endroits où le courant principal rebondit sur une pierre et crée un courant inverse. Lorsqu’on met son kayak là-dessus, il s’immobilise et on peut souffler un peu avant de repartir.
Ultime secret: il faut lire le courant, observer les tourbillons. Lorsque les prochains rapides qu’on aperçoit au loin ressemblent à une machine à laver géante, on range les kayaks sur la rive et l’on descend pour observer les meilleurs endroits où passer.
Comme dans la vie, on observe l’environnement et on décide où ça passera. Parfois, ça ne passe pas. Alors on se relève et on recommence, ailleurs ou d’une autre façon.
Info
Le Club de canoë-kayak en eau vive de Montréal existe depuis 1984 et compte environ 200 membres. Des stages de formation en piscine et en eau vive de même que des sorties de fin de semaine sont organisés entre les mois de mars et septembre.
CCKEVM
Collège Rosemont
6400, 6e Avenue
Montréal
H1X 2S9
Tél.: 722-2551
www.cckevm.kayak.qc.ca
La Fédération québécoise de canoë-kayak en eau vive atteste les organismes qui dispensent les cours de kayak au Québec.
Tél.: 252-3099
Location:
L’Aventurier, 1610, rue Saint-Denis, tél.: 271-0773
La Cordée, 2159, rue Sainte-Catherine Est, tél.: 524-1106
Le Yeti, 5190, boulevard Saint-Laurent, tél.: 271-0773
SKATE À MONTRÉAL
Ça roule!
Par Martine Batani
Depuis la fermeture du roulodrome et du skate park Le Tazmahal, en mars dernier, les amateurs de planche à roulettes sont en quête de nouvelles planques. Le printemps aidant, Montréal est devenue une immense piste de skate…
En annonçant la f
ermeture du Taz, ses fondateurs ont aussi présagé sa réouverture possible sur le site de l’ancien incinérateur des Carrières, dans le quartier Rosemont. La Ville de Montréal s’est engagée à participer au projet, reste à savoir si les gouvernements provincial et fédéral lui emboîteront le pas. En attendant, les skate parks des parcs Jarry et Ahuntsic, dans le Nord de la ville, et celui de l’école primaire Sans Frontières, du quartier Rosemont, sont les seuls endroits aménagés par la Ville.
"Cela fait 10 ans que la Ville n’a pas investi dans le skate, lance Simon Chevalier, dérangé en plein travail à la boutique Spin, rue Saint-Denis. Le parc Jarry a 12 ans, le parc Ahunstic, 10… ils commencent à être vieux!" À cinq minutes de là, Jean-Philippe Goulet, vendeur chez Underworld, émet des réserves sur les parcs organisés de Montréal. "Ils ont été construits sans consulter le monde du skate", indique celui qui rumine du bitume depuis une dizaine d’années. Selon lui, les rampes installées dans ces parcs ne font le bonheur que d’une minorité. "Environ 20 % des skaters préfèrent la rampe, estime-t-il. Les autres recherchent des curbs, des ledges, des rails, des stairs ou aiment seulement skater sur du flat". Hum… Hum…
Qu’à cela tienne, la Ville compte mettre sur pied dès cet été quatre nouveaux espaces dédiés au rouli-roulant. En effet, deux skate parks devraient ouvrir à la mi-juin sur un terrain municipal du quartier Pointe-aux-Trembles et dans le stationnement de l’aréna René-Masson, à Rivière-des-Prairies. À la fin juin, les amants de la rampe pourront aussi se rendre au parc Clément-Jetté, dans Hochelaga-Maisonneuve. Enfin, un dernier site devrait s’implanter un peu plus tard près de l’école Jeanne-Mance, sur le Plateau-Mont-Royal.
Amoureux du béton et du macadam
"Nul ne peut faire usage sur la chaussée de patins, de skis, d’une planche à roulettes ou d’un véhicule jouet", décrète l’article 499 du Code de la sécurité routière du Québec. Par ailleurs, à Montréal, aucun règlement municipal ne défend de rouler sur les trottoirs. "Il est seulement interdit de skater dans la rue", affirme le sergent Mario Gauthier, du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal. Malgré cela, nombreux sont les amateurs de planche à chérir les chemins asphaltés et les découvertes qu’ils y font. Bons joueurs, il semble que les policiers de la CUM pratiquent la tolérance. L’an dernier, 71 constats d’infractions ont été administrés aux utilisateurs de véhicules jouets sur le territoire de la CUM.
"Le but, c’est de bouger toutes les dix minutes et d’être peu au même endroit, confie le jeune skater Sun Boisvert, rencontré en compagnie de son ami, Alexandre Saint-Pierre, rue Saint-Denis. Le carnet d’adresses des deux adolescents? "Le loft du père d’Alex, l’avenue Laval, les trottoirs des rues de Westmount et l’allée blanche du parc LaFontaine" (on y entre par la rue Rachel pour aboutir à la statut de Louis-Hippolyte). Étrangement, par un dimanche ensoleillé, aucun skateboard ne colore le sol de "l’allée blanche". Jean-Philippe Goulet, de chez Underworld, explique que l’endroit est déserté depuis que la Ville a installé des barres de métal (skatestoppers) sur les bancs pour empêcher les skaters de les utiliser.
Des protections semblables ont été installées sur les bancs en marbre du parc Vauquelin, attenant à l’hôtel de ville, mais depuis, elles auraient été enlevées par certains jeunes. "C’est une des meilleures places, confirment quelques skaters abordés dans la rue. Mais mieux vaut y aller le soir ou la nuit car le jour, il y a beaucoup de policiers." Justement, deux policiers accostés rapidement au métro Berri ont confessé n’avoir presque jamais donné de contraventions à des skaters, sauf à cet endroit. "C’est le maire Bourque qui se plaint", a laissé échapper l’un d’eux, l’air narquois… En effet, la place Vauquelin bénéficie d’un statut particulier. En raison de son emplacement, il y est complètement interdit de skater.
Et les finalistes sont…
Le parc de la Paix, à l’intersection des boulevards Saint-Laurent et René-Lévesque, est sans contredit le bon favori de la plupart des skaters consultés. Beaucoup plus à l’est, le béton du Stade olympique est aussi très populaire. Au coeur de la ville, la place Pasteur, devant le pavillon de musique de l’UQAM, accueille aussi des amateurs. D’autre part, un trio d’adolescents de 13 ans, rencontrés en face de la boutique Spin, ont déclaré fréquenter le pavé de la Place des Arts, du Complexe Desjardins ou de la Place Ville-Marie, lorsque les gardiens de sécurité sont occupés ailleurs…
L’Ouest montréalais recèle également de petits paradis pour skaters. Un vendeur de chez Spin, surnommé Ti-Gras, suggère le circuit de l’autobus 165, partant du nord de la ville et descendant le Mont-Royal jusqu’au centre-ville. Deux autres skaters, Rodrigue et Samuel, proposent quant à eux la devanture du siège social de la Banque de Montréal, métro Place-d’Armes et celle du palais de justice. Pour chacun, les marches d’églises, les rails et les escaliers de toutes sortes font aussi partie des décors urbains à explorer.
Enfin, voilà un dernier lieu secret qui devrait piquer la curiosité de la plupart des fanatiques de planche à roulettes. "Comme nous étions tannés d’être jetés dehors de partout, raconte Jean-Philippe Goulet, nous nous sommes installés dans un parking abandonné, au fond d’une cour. Généralement, une trentaine de skaters s’y rassemblent. Mais au cours d’une compétition, il nous est déjà arrivé d’être une centaine." Mais où donc est cet endroit? Mystère… En attendant de trouver ce repaire, Montréal en entier vous ouvre tout grands les bras!
GREEN MOUNTAINS, AU VERMONT
Moi, mes souliers
Par Alexis de Gheldere
À quelques heures de route de Montréal se trouve un paradis de la randonnée pédestre: les montagnes vertes du Vermont.
Les glaces qui recouvraient jadis le nord du continent, d’une épaisseur de plusieurs kilomètres, ont laissé des traces spectaculaires au Vermont. Hautes montagnes, profondes vallées et interminables forêts de feuillus se laissent apprécier au gré des montées et des descentes des nombreux sentiers qu’on y trouve.
Les sommets des Cantons-de-l’Est qui bordent la frontière américaine donnent une bonne idée du relief qui attend le marcheur. En effet, les monts Orford, Owl’s Head et Sutton forment la continuité du massif des Green Mountains du Vermont. De l’autre côté de la frontière, cette chaîne étend ses tentacules du nord au sud jusqu’à l’État du Massachusetts, sur une superficie qui dépasse les 23 000 hectares.
Une mer de sentiers
Le célèbre sentier de la Long Trail parcourt le Vermont sur toute sa longueur entre le Québec et le Massachusetts sur une distance de 415 km. Si les marcheurs chevronnés partent trois semaines dans le bois pour en venir à bout, il n’est pas nécessaire de les imiter pour goûter aux plaisirs de la randonnée pédestre au Vermont. Une randonnée de deux ou trois jours comporte amplement de défis pour éveiller le nomade qui sommeille en vous.
Le sentier de la Long Trail compte en effet diverses sections avec de multiples pistes secondaires. Il grimpe les plus hauts sommets du Vermont, de Killington à Jay Peak, en passant par le mont Mansfield, le point le plus él
evé de cet État à 1331 mètres. Mais la vaste forêt verte du Vermont offre également des sentiers plus faciles s’attaquant à des sommets moins escarpés. Toutes ces sections peuvent être explorées individuellement le temps d’une fin de semaine.
Armés du désir de découvrir de nouveaux paysages, nous partons à l’aventure. Direction Jay Peak, le dernier gros sommet du Vermont avant le Canada. Mais avant de partir, il faut bien paqueter ses petits en n’oubliant ni le réchaud, ni l’équipement de camping approprié, ni les vêtements chauds et l’imperméable. La température n’en a souvent rien à cirer des prévisions météorologiques des humains.
Même s’il s’agit d’un sommet qui ne nécessite qu’une marche d’approche de 6 km, la montée est d’autant plus raide (500 mètres) que le nombre de kilomètres est réduit. Cependant, qui dit montée dit aussi perspective époustouflante sur l’horizon dégagé. Bientôt, entre les bouleaux et les érables, on aperçoit l’impressionnant panorama de sommets et de lacs à l’infini. Encore quelques côtes et le sommet sera atteint, après trois heures de dur labeur…
Arrivé en haut, c’est le petit rituel des tâches de camping qui commence. L’un monte la tente pendant que l’autre prépare le réchaud pour la bouffe. Autour de nous, le magnifique massif de Jay Peak nous plonge dans la nature. Puis survient l’un des meilleurs moments de la journée quand, un bol de pâtes sur les genoux, une tasse de vin à la main, et l’effort de l’après-midi bien imprégné dans les jambes, on rit pour un rien et on regarde l’environnement avec un brin d’admiration.
Dormir au sommet
La plupart des sentiers du Vermont sont assez difficiles car le relief change constamment. Les sections sans dénivelée sont rarissimes et, la plupart du temps, les montées et les descentes alternent sans fin. Cela dit, les sentiers faciles existent aussi. Selon le sentier choisi, on croise un étang, un ravin ou une rivière. Et lorsqu’on monte assez haut, comme au mont Mansfield par exemple, on dépasse la limite des arbres. La végétation se compose alors de conifères rabougris et est identique à celle qu’on retrouve dans la taïga, c’est-à-dire à la latitude de la baie James.
Des abris à trois murs appelés "Lean-To" sont disposés à intervalles réguliers le long des sentiers. On y couche jusqu’à huit adultes, et une source d’eau se trouve toujours à proximité. On peut aussi apporter sa tente et la monter près des abris. Généralement, ces abris sont accessibles selon la méthode "premier arrivé, premier servi". Ainsi, les grosses fins de semaine, mieux vaut emporter sa tente pour ne pas avoir de mauvaises surprises. À l’entrée de chaque sentier, un registre permet de voir qui est passé avant vous.
Voilà, à vous de consulter les liens ci-dessous pour choisir votre prochaine destination. Ce qui est merveilleux avec le Vermont? Une diversité de montagnes à explorer qui n’a d’égal que votre soif de découvertes!
INFOS PRATIQUES
La façon la plus directe de se rendre au Vermont consiste à emprunter l’autoroute des Cantons-de-l’Est (10) jusqu’à la sortie 29, d’où on prend l’autoroute 35 jusqu’à la frontière et l’Interstate 89. Pour se rendre à Jay Peak, il faut prendre la sortie 106 de l’autoroute 10 et suivre les indications jusqu’à Mansonville et Highwater, où se trouve la frontière.
www.greenmountainclub.org est l’adresse Internet du Green Mountain Club. Ce club fondé en 1910 est voué à la protection de la Long Trail et de ses sentiers adjacents. On y trouve de l’information sur les sentiers et leurs conditions.
Le site www.vtliving.com/hiking est une mine d’or sur des dizaines de sentiers du Vermont. On y indique le degré de difficulté, la présence de Lean-To, ainsi que et la route à prendre pour atteindre le départ.
GOLF
Ça swing!
Par Steve Proulx
D’un vieux sport qui sentait le jus de pipe, le golf est devenu un sport branché. Tout le monde, petits et grands, riches et moins riches, le pratique. Nos quelques arpents de neige verdissant, golfeurs et golfeuses astiquent leurs bois en prévision d’une nouvelle saison sur les terrains de la région métropolitaine.
Jadis, le golf était symbole de succès et de richesse. Ceux qui dominaient les verts étaient des présidents, des hommes d’affaires, des baronnets et des chanteuses soft-pop. Et tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce qu’un jeune pédant, la bouche remplie de sourire, vienne rivaliser avec ces magnats de la bouboule blanche. Pas étonnant que Tiger Woods plaise tellement à la classe moyenne: tous s’accordent pour dire que ses performances ont ouvert la voie à une démocratisation de ce merveilleux sport ancestral qu’est le golf… Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes délaissent même le mini-golf pour un sport plus à la hauteur de leurs ambitions… Pour plusieurs, le golf, c’est cool.
Pour frapper des balles autour de Montréal, les endroits ne manquent pas. Le golfeur amateur aimera le terrain public l’endroit, à Longueuil. Situé à 10 minutes de Montréal, le Parcours du Cerf présente des tarifs plus accessibles qu’ailleurs. Pour un prix qui oscille entre 18 $ et 36 $ la partie (selon l’heure du jour, pour les résidants ou non), vous avez le choix entre 2 parcours de 18 trous prêts à recevoir vos élans. Selon un représentant du Parcours du Cerf, on note une "nette augmentation du nombre de juniors sur le terrain, des jeunes de 10 à 18 ans qui, parce que le golf est plus accessible pour les parents, suivent la famille"…
Le Parcours du Cerf a accueilli plus de 80 000 golfeurs l’an dernier. De plus, la beauté du site est un facteur de succès important: ses concepteurs se sont inspirés des Écossais pour aménager un terrain pouvant offrir aux golfeurs des défis à leur mesure. C’est, par ailleurs, le seul terrain du Québec à s’être vu décerné, pendant quatre années consécutives, par la revue Golf International, la mention Meilleur Golf Public.
L’équipement du golfeur
Le terrain, ce n’est pas tout: il faut être bien équipé pour jouer au golf. Mélanie, de la boutique Golf UFO, soutient que, pour un investissement approximatif de 400 $, un golfeur débutant peut s’équiper adéquatement : "L’équipement de base comprend sept bâtons, un sac de golf, des souliers, un gant, des tés et des balles." Le prix de cet attirail n’est quand même pas à la portée de toutes les bourses. Avant d’investir, sachez qu’il est, la plupart du temps, possible de louer l’équipement nécessaire directement sur le site.
Pour ce qui est de la mode vestimentaire, le golf a beau se rajeunir, il reste que la tenue de base n’a pas encore rejoint le flamboyant des amateurs de planches à neige. Petit polo bleu Ralph Lauren et pantalon de coton sont encore les plus populaires. Espérons que l’arrivée des jeunes sur les verts viendra mettre un peu de couleurs dans cette sacro-sainte institution! En attendant, rabattez-vous sur le catalogue Sears!
Quelques adresses utiles:
Le Parcours du Cerf
www.parcoursducerf.com
Golf Montréal
www.golfmontreal.com/
Le golfeur
golfeur.qc.ca
Boutique Golf UFO
491, avenue Viger Ouest
tél.: 393-1800
www.golfufo.com
Enrichissez votre vocabulaire!
Un "mulligan" est un coup additionnel que votre adversaire peut vous allouer si le premier essai était vraiment mauvais… À noter: ce n’est pas la façon suggérée de jouer au golf.
Pour bien s’exprimer sur les verts, l’Office de la langue française propose ses recommandations; par exemple ne dites pas birdie mais bien oiselet …
www.olf.gouv.qc.ca