Vie

Destinations gaies internationales : Déguerpir gaiement

Le marché de l’homme rose (ou de la femme bleue, c’est selon) ne se limite plus aux itinéraires discrets. Les destinations ouvertement gaies figurent de plus en plus au box-office des agences de voyages et aux programmes des liaisons aériennes.

Surprenant? Pas du tout, considérant que les gais voyagent beaucoup, souvent et dépensent allègrement. Qu’est-ce qu’un voyageur gai cherche de plus qu’un autre? Selon Celso Thompson, président de l’IGLTA, un organisme international qui s’adresse aux professionnels du voyage, ce serait principalement la sécurité (l’engagement concret des gouvernements de rendre leur pays "confortable"), ensuite la reconnaissance (ne pas devoir se cacher), et … la fête. "D’ailleurs, le nom le dit nous sommes "gais", nous aimons nous amuser!" Voici donc les destinations de l’heure.

USA, Côte-Est- (Provincetown, Fire Island, Key West) C’est la trilogie des classiques getaway américains de la Côte-Est, des stations estivales et hivernales très fréquentées par les gais de tout le continent et même de plus loin. Mais ce sont surtout des endroits un peu mythiques. Et contrairement à ce que l’on a pu entendre souvent, ces villages pittoresques ont attiré des écrivains et des artistes de toute orientation sexuelle – Tennesse Williams, Hemingway, Eugene O’Neil, Jackson Pollock, Michel Tremblay n’y ont pas trouvé que des bars à gogo et des dunes isolées et de ravissants couchers de soleil, mais des endroits aux charmes bien réels, avec tout ce que peuvent souhaiter des vacanciers en moyens! Provincetown, la doyenne, reste très populaires auprès des gais québécois qui envahissent les maisons de chambres, les petits motels, et même les campings dès le début de l’été. À seulement neuf heures de route de Montréal. Key West, se vide quand P-town se remplit; cette station métissée vit au rythme de l’Amérique latine, un peu margarita, un peu rhum-punch, un peu martini extra-dry. Fire Island, c’est le secret hydeway des New-Yorkais: sur une longue langue de sable, des centaines de maisons de grand luxe bâties à même la plage, quelques hôtels et B&B, une dizaine de restos tout au plus, attirent les citadins gais dans deux petits villages: The Pines et Cherry Grove.

Le site Internet du magazine Fugues est rempli d’informations sur ces destinations: www.fugues.com/

Thaïlande – On est attiré par la Thaïlande pour sa culture, ses paysages et son rythme de vie lent et festif: d’excellentes raisons pour justifier la migration annuelle de milliers de gais australiens et européens. Au-delà de la réputation sulfureuse de sa capitale et de son industrie du sexe, la Thaïlande est surtout un pays tolérant (l’âge minimum des relations sexuelles entre adultes consentant est de 15 ans) et accueillant; on ne la surnomme pas le "pays du sourire" pour rien. Les stations de vacances gaies les plus intéressantes sont sur l’île de Phuket, (les plages d’Ao Patong et d’Ao Karon), un joyau au milieu d’une mer turquoise qu’on a mis en valeur pour un tourisme de vacanciers friqués. Le farniente de jour y est de rigueur; le party commence dès que le soir tombe. Si l’on préfère des vacances moins fébriles, on trouve plusieurs petits hôtels tenus par des gais sur des plages moins courues, avec la possibilité de réserver directement via le Net.

Infos: www.utopia-asia.com

Espagne – Depuis la movida des années 80, le taureau espagnol a émergé de sa torpeur. La délivrance politique a libéralisé les moeurs et profité aux gais ibères qui vivaient auparavant dans un placard des plus cathos. Aujourd’hui, les destinations soleil de la côte méditerranéenne attirent une clientèle, prospère ou étudiante, de tous les pays nordiques européens, clientèle qui aime s’enivrer du soleil et de l’ardeur espagnole. Sitgès demeure la station la plus connue, à quelques heures à peine de Barcelone et de la frontière française. Cette petite ville sophistiquée et animée continue d’attirer une faune qui recherche la vie de cafés, de plages, et un night life qui se termine à l’aurore. Plus loin, et depuis quelques années, Gran Canaria dans l’archipel des Canaries en plein milieu de l’Atlantique, plus près des côtes africaines que de l’Europe, propose aux voyageurs gais une ambiance très olé olé. Un plus: l’Espagne demeure une destination très raisonnable pour ceux qui ont des dollars canadiens.

Infos: gayguide.net/Europe/Spain/

Costa Rica – Étonnant pour un pays latino à réputation homophobe, mais la clientèle gaie est ici reçue à bras (presque) ouverts, dans des stations comme Manuel Antonio et surtout Jaco, où des petits hôtels sont tenus par des étrangers et des locaux, (souvent en couples). La capitale San José, si elle n’est pas pittoresque, possède en revanche quelques bars et discos gais fort réjouissants.

Quoi lire?

Eminent Maricones de Jaime Manrique (U of Wisconsin Press)

Fodor’s Gay Guide to the USA

The Gay Vacation Guide de Mark Chesnut

Pour des informations, consultez les agences de voyages

– Alex & Robert, tél.: 286-7577 ou 1 888 762-2539 ([email protected])

Le Club Exotica: http://www.clubexotika.com/