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Les festivals western au Québec : Le Far West près de chez vous

Le Québec se met à l’heure du country. Cet été, plus de 40 festivals western auront lieu dans la Belle Province et des milliers de caravaniers parcourront nos autoroutes tels des pionniers du Far West.

"Mesdames et messieurs, veuillez maintenant accueillir un excellent cow-boy de la région de Montréal: ÉÉÉÉÉric Thiiii-beault!!"

Douze secondes plus tard, Éric est sur le cul, mais il a pris la tête de la compétition de taureau sauvage et il est en bonne position pour remporter une partie importante de la bourse de 900 $. "Je fais deux ou trois rodéos par semaine. Je peux aller chercher jusqu’à 500 $ hebdomadairement avec ça. Quand j’aurai fini ce soir, je vais prendre une couple de bières pis m’en aller à Val-d’Or pour un autre rodéo."

Éric Thibeault et une vingtaine de Marlboro Men ont envahi le terrain de balle-molle de la polyvalente de Saint-Jovite pour le premier gros rodéo du premier gros festival country de la saison. Les riders (apparemment, cow-boy fait trop "homme à vaches"…) fument des cigarettes en arrière du manège portent les jeans, les bottes et le chapeau. Ils grimacent quand je parle de Montréal. Les spécialistes du taureau comme Éric sont faciles à reconnaître: ce sont ceux qui se tiennent les couilles à deux mains en sortant du manège. "J’avais vu ça dans un festival country il y a quelques années. Un de mes chums m’a mis au défi. Il m’a dit que je n’étais pas game. Le lendemain, on était tous les deux sur les chevaux." C’était il y a sept ans.

Tout le monde a entendu parler de Saint-Tite, le petit village de 4000 habitants qui reçoit 400 000 visiteurs en 10 jours pour son festival western. Toutes proportions gardées, c’est comme si toute la population des États-Unis montait à Montréal pour le Festival de Jazz. Mais Saint-Tite n’est seulement qu’un des festivals western du Québec, puisqu’on en dénombre plus de 40 chaque été.

"Le Québec est beaucoup plus country qu’on pense", m’explique Richard Lavigne. "Vous autres, à Montréal, vous ne le savez pas, mais les jeunes dans les campagnes, quand ils retournent à la maison, c’est ça leur musique." Richard Lavigne, son épouse Ginette et trois autres couples sont venus à Saint-Jovite avec leurs tentes-roulottes pour inaugurer la saison de caravaning. Ce soir, ils bivouaquent autours du barbecue en discutant de Brooks & Dunn, du rap français et de la pertinence du show de Prince au Festival de Jazz. "C’est un phénomène très intéressant, les festivals country, m’explique Richard Miller de Lorraine. C’est gros, il y a toute une culture derrière ça qui n’a absolument aucun exposure."

Malheureusement, il paraît que j’ai raté mon coup: le Festival country de Saint-Jovite, avec ses 20 000 participants, son rodéo extrême, ses manèges du Parc Belmont et son spectacle d’Annie Brocoli, ce n’est pas un "vrai" festival country. Si je comprends bien, Saint-Jovite et même Saint-Tite sont le Bal en Blanc ou le Black & Blue du country. Ce sont de bons partys et il n’y a pas de mal à attirer beaucoup de monde, mais ça ne représente pas le véritable esprit de la scène. C’est trop gros, trop commercial, et il y a trop de 514. "Saint-Jovite n’est pas assez rural, m’explique Stella Plante. Ce n’est pas un vrai festival country. Il n’y a pas assez de musique, il n’y a presque personne d’habillé en cow-boy. Les vrais festivals country, c’est la musique d’abord et avant tout. Les gens y vont pour la musique et la danse. C’est un esprit, une mentalité, un mode de vie."

Les vrais, ceux qui représentent l’underground, préfèrent les plus petits festivals. Ils parcourent les autoroutes comme des pionniers en winnebago, toujours à la recherche d’un autre party. C’est une clique tissée très serré d’orchestres country qui vivent dans leurs roulottes, de danseurs semi-professionnels qui courent les compétitions et de retraités qui veulent seulement faire la fête.

"Nous, on n’est pas des vrais country, m’explique Richard Miller. Des festivals, on en fait trois ou quatre par année. Pas plus. Les vrais country (prononcer kun-tré), ils sont sur la route avec leurs motorisés et ils ne rentreront pas avant le mois d’octobre. Toutes les fins de semaine, ils ont le choix entre deux ou trois festivals. Le campement des roulottes, c’est là où ça se passe. Il y a de la musique, des orchestres, de la danse." Le phénomène des festivals country est essentiellement québécois. Le circuit ne dépasse pas la frontière, et même en Ontario, c’est une affaire canadienne-française. Cela se déroule presque uniquement dans des petits villages de campagne, mais pas toujours. Par exemple, Longueuil a son festival du 24 au 26 août à l’aréna Jean-Béliveau.

La musique, elle, vient des States (ou de Timmins en Ontario dans le cas de Shania Twain), parce que le western, la musique de cow-boys made in Québec, c’est out. Il semble que Willie Lamothe et Renée Martel aient autant de pertinence dans un festival country que Gino Soccio ou Martin Stevens (Love is in the Air…) au Stéréo. (D’ailleurs, tous les organisateurs de festival que j’ai joints ont bien insisté sur le fait qu’ils présentaient des festivals country, et non western.)

M. Miller craint que le mouvement ne s’épuise par manque de relève. Il n’y a pas beaucoup de jeunes dans les campagnes et peu d’entre eux ont les moyens de prendre la route avec leur winnebago. La vie de roulotte n’attire pas beaucoup de jeunes, mais tout de même quelques-uns, comme Charles-Étienne Filiatrault, un gars dans la vingtaine qui s’est laissé séduire par le plus authentique des sports extrêmes: le rodéo. "C’est la première fois que je m’essaie. Je travaille avec l’organisateur et ses yeux deviennent gros comme ça chaque fois qu’il me parle des taureaux. Il m’a mis au défi. J’ai décidé que cette année, je me lançais. Si j’aime ça, je pourrais tenter ma chance dans le circuit."


Chaudière-Appalaches – Des seigneuries à l’esprit des bâtisseurs
Le vaste territoire de Chaudière-Appalaches s’étend au sud de Québec entre le fleuve Saint-Laurent et la frontière américaine. Il englobe les régions de l’Amiante, des Etchemins, de Bellechasse, de Montmagny et de l’Islet. Quatre circuits vous sont ici proposés.

La route des navigateurs
De la région de Lotbinière à celle de Saint-Jean-Port-Joli, les 200 kilomètres de rivage le long du Saint-Laurent offrent aux visiteurs la découverte de villages pittoresques et un retour dans le passé, à l’époque des seigneuries et des moulins à eau.

Près de Lotbinière, le Moulin du Portage permet, grâce à une visite commentée, de renouer avec les techniques traditionnelles de la meunerie dans cet ancien moulin seigneurial. Plus à l’est, près de Sainte-Croix, faites un tour au Domaine Joly-De Lotbinière pour profiter de la beauté de ses jardins et de son manoir datant de 1851.

Près de Québec, rendez-vous dans le Vieux-Lévis et arrêtez à l’historique Maison Alphonse-Desjardins. C’est ici que le fondateur de la première caisse populaire en Amérique élabora son projet, il y a plus de 100 ans. À l’intérieur de cette demeure de style néogothique, vous apprendrez les grands moments de sa vie et de sa carrière.

À l’approche de Montmagny, observez les nombreuses îles qui flottent sur le fleuve, dont la Grosse-Île qui, de 1832 à 1937, fut utilisée comme station de quarantaine pour les immigrants débarquant en Amérique. Ces derniers, irlandais pour la plupart, avaient subi plusieurs grandes épidémies qui sévissaient alors en Europe. Le Lieu historique national de la Grosse-Île et le Mémorial des Irlandais vous feront découvrir plusieurs aspects des expériences et des drames vécus sur cette île d’isolement par les nouveaux arrivants de l’époque.

Authentique Mecque de la sculpture, Saint-Jean-Port-Joli présente l’Internationale de la sculpture du 23 juin au 1er juillet. Cet événement "fête et sculpture" vous permettra de rencontrer des artistes venus d’Europe et des deux Amériques.

Revivez l’histoire d’une seigneurie à Saint-Roch-des-Aulnaies. Devenue le centre d’interprétation de la vie seigneuriale la plus complète au Québec, la Seigneurie des Aulnaies nous fait revivre une page de notre passé à travers son manoir, ses jardins et son moulin encore en activité.

La route des deux vallées Beauce-Etchemin
Ce magnifique circuit, qui s’enfonce à l’intérieur de la chaîne des Appalaches, débute par une incursion dans la vallée de la Chaudière et nous conduit tout droit au pays de la Beauce, véritable royaume des bâtisseurs. C’est de l’imagination des patenteux, des débrouillards et des entêtés que sont nés le génie et l’entrepreneurship beaucerons.

Un arrêt à Sainte-Marie, à la Maison J.-A.-Vachon, vous initiera à l’histoire de la Pâtisserie Vachon. Dans cette demeure ancestrale transformée en centre d’interprétation, vous découvrirez comment une modeste entreprise familiale a pu devenir l’usine de petits gâteaux la plus importante au Canada. Du 28 juin au 1er juillet, Sainte-Marie vous convie sur le site enchanteur du Manoir Taschereau pour un événement de grande envergure: le festival folklorique international La Gigue en Fête. Troupes de danseurs et musiciens venus d’ici, mais aussi de Caroline du Nord, du Brésil et de Bolivie feront vibrer les passionnés de danse, de rythmes et de percussions.

Au Musée de l’entrepreneurship beauceron de Saint-Georges, faites la découverte des grandes réalisations de certaines familles locales.

Poursuivant sur la route des Etchemins, explorez le Village des défricheurs de Saint-Prosper, véritable musée grandeur nature de la vie rurale du XIXe siècle.

Au pays des mines
Le secteur minier vous étonnera par ses cratères et ses paysages lunaires. La région de Thetford Mines doit son expansion à la découverte de l’amiante en 1876. Le parc de Frontenac (parc provincial) constitue un havre de paix et de détente pour l’amateur de plein air.

La route des parcs
Voies d’accès à la grande nature et aux activités de plein air, le parc régional Massif du Sud et le parc régional des Appalaches offrent une multitude d’activités pour les passionnés de nature sauvage. Ce dernier, par sa formule originale, constitue un des seuls projets de parc régional éclaté au Québec (10 sites naturels / 8 municipalités) et vous donne à découvrir les plus beaux sites de la région.

Renseignements touristiques sur la région Chaudière-Appalaches
Tél.: (418) 831-4411 ou, sans frais, 1 888 831-4411
Site Internet: www.chaudapp.qc.ca