e ministère de la Culture et des Communications a recensé des milliers de sites archéologiques au Québec: précisément 6144 sites amérindiens, 1024 inuits, et 2166 euroquébécois (selon des statistiques du mois d’août 2000). De Pointe-à-Caillière jusqu’à L’Accueil Bonneau (qu’on a gratifié de deux vitrines et de trois panneaux d’interprétation après y avoir découvert des vestiges d’anciennes fondations, à la suite de l’explosion de 1998), les sites dûment classés ont bien tous quelque valeur, mais loin d’avoir le même intérêt touristique. Le réseau Archéo-Québec, un organisme financé par le ministère de la Culture et des Communications et par Tourisme Québec, et qui chapeaute une centaine de lieux voués à la recherche, la conservation et la mise en valeur de l’archéologie, a trouvé une ingénieuse façon de dégager le bon grain de l’ivraie et d’intéresser le public aux us et coutumes des anciens habitants.
Chaque dimanche depuis le 20 mai, et ce jusqu’au 30 septembre, l’un ou l’autre parmi les 47 sites membres du réseau découvrent leurs trésors pour qu’on leur rende visite. Rencontres avec des archéologues, expositions d’artefacts, initiation aux techniques de fouilles et de restauration: tout un menu a été élaboré afin d’intéresser autant les rats de musée que ceux qui ne dédaigneraient pas se frotter le museau à la poussière du passé.
En Abitibi-Témiscamingue, où l’on fait remonter la première présence humaine jusqu’à 7000 ou 8000 ans (ce qui fait tout de même, comme on peut le lire sur le site d’Archéo-08, trois millénaires avant la construction de la pyramide de Khéops en Égypte!), on invite la population, le dimanche 22 juillet, à assister aux fouilles de deux sites archéologiques: un poste de traite et un site amérindien, auxquels on accède par voie d’eau. À l’autre bout du Québec, en Gaspésie, on annonce au même moment un rallye-recherche au cours duquel les visiteurs devront, à l’image des archéologues, partir à la chasse aux découvertes. Et si vous êtes dans le coin de Québec pendant le dernier week-end de septembre, le laboratoire d’archéologie du ministère de la Culture et des Communications, normalement fermé au public, vous invite à venir constater les projets en cours.
On peut évidemment songer à planifier un itinéraire de vacances au Québec en s’inspirant des visites archéologiques offertes par Archéo-Québec dans leur Passeport 2001 (disponible dans les bureaux de tourisme et sur le site d’Archéo-Québec). Mais ceux qui seront coincés à Montréal ne seront pas en reste puisqu’une bonne douzaine des sites s’y trouvent. Ainsi, le 22 et le 29 juillet, on pourra visiter le Musée Marguerite-Bourgeoys (gratuitement, entre 10 h et 11 h 30 pour les détenteurs du Passeport) qui abrite les vestiges de la première chapelle de pierre de Montréal. Et le dimanche 12 août, à Pointe-à-Callière, des archéologues remettront aux visiteurs un dépliant proposant un circuit auto-guidé des musées montréalais qui témoignent de l’histoire de la Nouvelle-France.
Enfin, que l’on soit un passionné d’archéologie, ou un simple curieux, on pourra certainement profiter d’une virée virtuelle dans le ventre du Québec en accédant à l’un ou l’autre des sites Web des organismes membres du réseau Archéo-Québec, dont certains offrent par ailleurs des programmes de fouilles publics (comme Archéo-08). Parce que les truelles ne servent pas qu’à planter des fleurs. Elles peuvent déterrer des bijoux aussi.
On trouvera plus d’information, ainsi que le Passeport 2001 contenant l’horaire complet des activités, sur le site d’Archéo-Québec, le réseau de la diffusion de l’archéologie:
www.mcc.gouv.qc.ca/reseau-archeo/
Ou, par téléphone, à Tourisme Québec: 1 877 BONJOUR.
Pour une initiation à l’archéologie, on pourra consulter le très beau site de l’organisme Archéo Topo, qui a pignon sur bord de mer, à Bergeronnes, en Haute-Côte-Nord: www.archeotopo.qc.ca
Pour connaître les 158 sites archéologiques officiels de la région de Montréal: www.mcc.gouv.qc.ca/region