Ready! Ready! Set!
Bras croisés, dos arqué, jambes pliées et tête vers l’arrière; je m’élance dans le vide, le corps bien fixé à celui de mon instructeur. Nous ne formons qu’un et ma vie repose entre ses mains pour les prochaines minutes. Nous sommes à 4500 mètres d’altitude, dans le ciel bleu de Farnham en Montérégie. C’est mon premier saut en tandem.
Cinquante secondes de chute libre à 200 km/h, la sensation est impressionnante. "On ne peut être plus libre que cela!" me disait Gilles Leboeuf, l’homme derrière moi et parachutiste depuis 1976. Et il avait raison. À plat ventre entre ciel et terre, j’oublie chum et enfants et je plane… L’air s’engouffre dans ma bouche (que je dois tenir fermée), la peau de mon visage claque sous la vitesse, le vent lèche férocement tout mon corps, mon "maître tandem" me murmure quelques mots à l’oreille, question de savoir si je suis bien. Et puis vlan! spin vers la droite, tournis vers la gauche, grandes excitations que ces préliminaires avant l’ouverture du parachute.
À 1600 mètres du sol, on stoppe la folle descente. Trois cent trente pieds carrés de nylon rouge se déploient au-dessus de nos têtes. Fini, la vitesse! On me tend les cordes de la voilure. Je savoure le paysage. Voir la terre comme une courtepointe où les tons de beige, vert et brun se partagent cette immensité est majestueux. Je veux prendre mon temps pour faire durer ce plaisir divin.
Les deux font la paire
Depuis deux ans, l’école de parachutisme Nouvel Air offre des sauts en tandem. Ici, il n’est plus question d’enfiler un parachute pour sauter de 1000 mètres après seulement cinq heures de cours comme c’était la mode auparavant. Le saut en tandem permet de vivre pleinement la descente sans avoir à se soucier de la technique. Comme initiation, il n’y a rien de mieux. Daniel Paquette, l’un des propriétaires du centre, explique qu’en sautant en tandem, les gens peuvent "flyer", jouer sur ce gros matelas d’air tout en apprenant la technique. "Avant l’instauration du saut en tandem, seulement 2 % de nos clients revenaient nous voir; maintenant, plus de 10 % poursuivent leur apprentissage pour devenir parachutistes autonomes", ajoute celui qui en 1999 a battu le record du monde du saut en formation.
Comme toute pratique de sport extrême, sauter en parachute comporte des risques de blessures ou d’accident mortel. D’ailleurs une jeune femme nous met en garde contre les dangers dans un vidéo préparatoire. Mais la sécurité est maximale: quatre mousquetons avec verrous nous relient à l’instructeur; deux parachutes et une ouverture automatique du parachute à 250 mètres nous rassurent totalement. Les consignes sont claires: on écoute notre instructeur et surtout on ne lui prend pas les mains (!!!). Revêtu de notre combinaison de nylon, on monte dans l’avion en confiance… avec des petits papillons dans le ventre!
Pas besoin d’être un super-athlète ou une superwoman pour effectuer un saut en tandem. Il faut juste avoir le désir de vivre une expérience hors du commun. Manon Lajoie, 35 ans, est venue avec des collègues de travail. Elle en est à son deuxième saut en parachute. La première fois, elle a fait un saut en solitaire avec un départ à 1000 mètres. Trop de choses à penser pendant la descente!" lance-t-elle. Elle préfère "le rushd’adrénaline" et le feeling de la descente en tandem.
Michel Limoges fait partie de mon vol. Ce jeune homme un peu timide a sauté pour la première fois l’an dernier. Il a ramassé son argent tout l’hiver pour s’offrir la session de cours afin de devenir parachutiste autonome. Dix sauts lui permettront d’obtenir son certificat solo.
Lors de ma visite, il sautait accompagné de deux instructeurs qui l’agrippaient fermement. En contact avec eux grâce à une radio intégrée dans son casque, il recevait les consignes afin de descendre en toute sécurité.
Geneviève, une charmante coiffeuse de 26 ans, a elle aussi sauté pour la première fois l’an dernier. Elle se rappelle son premier saut en tandem: "Quand l’instructeur m’a tapé sur l’épaule pour me dire qu’on ouvrait le parachute, je ne voulais pas. J’étais tellement bien." Elle a eu le coup de foudre pour le parachutisme… et pour l’instructeur. Depuis, elle partage sa vie avec Michel Lemay, l’un des propriétaires du centre, et saute en solitaire. "Sauter est la première chose que je fais après le travail." On appelle cela avoir la piqûre. Et croyez-moi, elle s’attrape facilement!
NOUVEL AIR
Tél.: 293-8118
Tarifs chute libre en tandem:
265 $ la fin de semaine / 240 $ en semaine
Vidéo et photos: 100 $
Prix spéciaux pour groupes
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Way Down South
Vous appréciez le climat quasi tropical de Montréal au mois de juillet? Vous n’avez encore rien sué si vous n’êtes jamais allé dans le Old South en plein été! Si vous décidez de faire le trajet en voiture, Lonely Planet propose un guide intitulé Louisiane, Mississippi et Tennessee, trois États du Sud que vous devrez traverser pour vous rendre à la Nouvelle-Orléans. Un guide assez bien écrit et rempli de bons petits conseils pour laisser les bons temps rouler. Cependant, si les 400 pages consacrées à ces trois États nous permettent de nous retrouver dans le vieux Sud mythique, c’est plutôt mince si on s’intéresse un tant soit peu à la culture et à l’histoire de cette région. Voilà donc un guide pratique, mais qui nous laisse sur notre appétit. Prix: 32,95 $.
Louisiane, Mississippi et Tennessee, Lonely Planet, 400 pages.
Voodoo Queen!
Pour percer les mystères de la flamboyante cité du croissant, munissez-vous plutôt du guide Ulysse sur La Nouvelle-Orléans. Pratique, très complet, précis et contenant une foule de renseignements inédits, ce guide de 344 pages propose une couverture réservée à la ville et ses environs. Il s’intéresse autant à la diversité culturelle, à la richesse architecturale, à la gastronomie locale qu’au passé légendaire de La Nouvelle-Orléans. En vente dans un format poche pratique, avec quelques photos et de nombreuses illustrations. Excellent rapport qualité-prix. Prix: 17,95 $.
La Nouvelle-Orléans, Éditions Ulysse, 344 pages.
La French Touch
Le Guide du routard est, bien entendu, écrit par des Français pour des Français. Résultat? Le lecteur québécois qui va à New York risque de trouver le temps long en lisant le Guide du routard New York et ses conseils tels que: "[…] pour entrer plus facilement dans cette boîte, montrez bien que vous êtes français: les Français résidant à New York étant pleins de charme…" Ou des critiques du style: "[…] ce n’est pas vraiment nickel, limite vétuste." On n’est pas encore parti qu’on a déjà l’impression d’entendre un film américain doublé… De plus, vous ne pourrez pas échapper aux explications sur le beurre d’arachide, la root beer, ou même à la description des exotiques salles de cinéma new-yorkaises: "Allez au cinéma. C’est dépaysant, le public américain est dissipé, voire bruyant. Il mange du pop-corn salé recouvert de beurre fondu artificiel et boit du coca pendant toute la séance, mais c’est une expérience intéressante." Un chausson avec ça?
Le Guide du routard New York 2001, Éditions Hachette, 382 pages.
Josiane Lapointe