Les Anglais révolutionnent le voyage et inventent le tourisme au XVIIIe siècle. Ils appellent ça The Grand Tour. Un voyage éducatif à travers l’Europe d’une durée de six mois à un an, réservé uniquement aux jeunes hommes issus de l’aristocratie. À travers le temps, le mot Tour donne naissance au tourisme. Industrie en constante mutation, le tourisme a évidemment connu une expansion fulgurante depuis lors.
Plus récemment, l’effondrement du mur de Berlin en 1989 symbolise la chute du communisme et ouvre de nouveaux horizons. L’industrie des transports se développe et favorise le tourisme de masse. Même si les événements du 11 septembre dernier ont temporairement fragilisé le tourisme, il n’en demeure pas moins que cinq phénomènes ont redéfini le voyage depuis environ 15 ans. À chacun son style.
Écotourisme
Vers la fin des années 80, une nouvelle volonté se fait jour. La Nouvelle-Zélande est l’un des premiers pays à jouer la carte du tourisme écologique avec un slogan simple, mais percutant: "Clean and green", "Propre et vert". S’ensuit une sérieuse prise de conscience relative à l’environnement. Les vacanciers posent davantage de questions pointues avant de partir en voyage. Est-ce que l’agence recycle ses déchets? Les sanitaires de l’hôtel disposent-ils de savon biodégradable? Est-ce que l’établissement utilise des panneaux solaires pour produire de l’énergie électrique "propre", c’est-à-dire non polluante? Toujours à l’affût de marchés à développer, les voyagistes tablent sur ces préoccupations nouvelles et organisent des circuits auréolés de mots-clés comme "écocircuits" pour s’éloigner du tourisme de masse. Les touristes deviennent des voyageurs prêts à s’enfoncer dans l’étouffante forêt tropicale pour observer des papillons géants multicolores et des singes hurleurs agités.
Le Costa Rica devient rapidement La Mecque des écolos, quelques années plus tard, grâce à ses nombreux parcs nationaux qui abritent une faune et une flore riches et variées. Cependant, dès 1995, le tourisme vert est victime de son propre succès. À cause de l’envahissement progressif de l’homme, plusieurs espèces animales et végétales sont mises en péril et parfois poussées aux limites de l’extinction.
Devenu une marque de commerce vide de sens, le terme écotourisme est aujourd’hui galvaudé. Au Québec, le Bureau de normalisation, Tourisme Québec et l’Association aventure écotourisme Québec (www.aventure-ecotourisme.qc.ca) travaillent de concert pour établir des normes de qualité pour 2002. L’Organisation mondiale du tourisme (OMT) tiendra son prochain sommet mondial sur l’écotourisme à Québec du 19 au 22 mai 2002. Grosso modo, écotourisme est surtout synonyme de tourisme socialement responsable avec un souci aigu de protéger l’environnement et ses communautés.
Voyage extrême
Vous êtes prêt à hausser la barre d’un cran? À traverser le désert à pied? Envie d’explorer des abîmes sans fond ou bien d’atteindre des sommets vertigineux? Le voyage extrême est pour vous… à certaines conditions. Commencez par avoir une forme physique hors du commun. Ensuite, possédez la volonté de repousser vos limites physiques et psychologiques. Finalement, déliez les cordons de votre bourse et trouvez des commanditaires. Facile, non? La création du Raid Gauloises en 1989 a engendré une suite d’événements d’aventures extrêmes comme le célèbre Echo Challenge. Ces concepts combinent sport, nature et aventure. Les concurrents progressent à pied ou à cheval, à dos de chameau, en raft, en canoë, en pirogue ou en kayak de mer. Le succès de ces événements touche plusieurs générations de voyageurs en quête d’exaltation qui désirent s’évader des sociétés mécanisées.
Voyage d’aventure
Au Québec comme à l’international, les voyages d’aventure ont beaucoup changé depuis une quinzaine d’années. Avant, les vacanciers étaient surtout à la recherche d’une bonne dose d’adrénaline et de sensations fortes. On favorise maintenant l’accessibilité à la nature, le dépaysement et les grands espaces. Le concept du voyage d’aventure défend aussi le respect de l’environnement.
Les balades en traîneau à chiens et, plus récemment, le canyonning sont parmi les nouveaux créneaux en émergence au Québec. Le canyonning consiste à descendre des chutes ou des torrents au moyen de cordes. Figure de proue dans l’Est du Canada, l’agence Canyonning-Québec (www.canyoning-quebec.com/) organise des descentes de la chute Jean-Larose, au pied du mont Saint-Anne, depuis l’an dernier.
Hôtels-boutiques
Durant les années 80, les hôtels gratte-ciel impersonnels foisonnent. Ian Schrager (ancien propriétaire du mythique Studio 54) confie la décoration du Morgan et du Mercer, deux petits hôtels de Manhattan, aux designers français Andrée Puttman et Philippe Starck. Le résultat est spectaculaire: décor épuré, mobilier aux formes bizarres et lobby déstructuré tranchent avec l’architecture classique de l’époque. Bien que le concept des hôtels-boutiques existe depuis les années 70, le style unique et branché du Morgan et du Mercer fait rapidement des émules dans le monde entier. L’hôtellerie standardisée fait place aux établissements plus conviviaux, plus petits, mais surtout plus cool et fashionable. Aujourd’hui, même les mammouths de l’industrie hôtelière, comme la chaîne des Hyatt, emboîtent le pas pour répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante. Dans ce genre d’établissement, le décor et le service sortent de l’ordinaire. Le Saint-Paul (www.hotelstpaul.com) et le Place d’Armes (www.hotelplacedarmes.com), ouverts à Montréal en 2001, suivent la tendance.
Internet
Il y a une dizaine d’années, téléphoner à la maison depuis l’Amérique du Sud relevait de l’exploit. Les communications étaient mauvaises, difficiles et coûteuses. L’arrivée d’Internet a totalement changé les données. Plus besoin de passer par la standardiste pour rassurer papa et maman: vous n’avez qu’à trouver un cybercafé et envoyer un "imèle" pour seulement quelques dollars. Les cybercafés ont aussi relégué la carte postale aux oubliettes.
Internet a ouvert une fenêtre sur de nouvelles réalités insoupçonnées: celles du cyberespace.
Vous souhaitez acheter un billet d’avion? Il suffit d’avoir un ordinateur branché sur Internet à la maison. Vous pouvez aussi visiter virtuellement des chambres avant de réserver en ligne. De plus, plusieurs sites comme MapQuest (www.mapquest.com) permettent de visionner des cartes routières ou géographiques pour pratiquement tous les pays du monde.
Renseignements pratiques
– www.travelweb.com: permet de réserver des hôtels et des billets d’avion en ligne.
– www.oanda.com/converter/classic: pour convertir les devises de 164 pays.
– www.intellicast.com: donne les prévisions météorologiques des villes du monde.