Une mini-révolution se met en branle dans les principales stations de ski de la province, par les temps qui courent. En effet, de plus en plus de skieurs et planchistes délaissent les pentes au profit des terrasses sises au pied des montagnes. Cette migration s’explique par ce que plusieurs nomment le "ski de printemps". Il s’agit d’une sorte de rituel annuel venant clôturer la saison hivernale.
Le ski de printemps, c’est bien plus que la pratique de ce sport dans les conditions difficiles – notamment sur de la neige ramollie – causées par un redoux de température au mois de mars, s’accordent pour dire les porte-parole des stations de ski interrogés par Voir.
"Le ski de printemps, c’est l’occasion de tenir des activités d’animation, de rouvrir les terrasses, de présenter des spectacles de musique, explique Guy Desrosiers, directeur général du Mont-Sainte-Anne et de la station de ski de Stoneham. Bien sûr il y a le ski, mais c’est aussi l’occasion de participer à des événements loufoques."
Ceux qui décideront de faire un dernier tour de piste au Mont-Sainte-Anne le 20 avril pourront prendre part à une course de boîtes à savon sur la piste de la Grande Allée. "Les participants disposeront d’une heure pour fabriquer leurs propres bolides, explique M. Desrosiers. La station leur fournit le matériel nécessaire à la fabrication." Des prix et bourses en argent pour un total de 4000 $ seront remis aux gagnants.
Skieurs terrassés
L’ambiance festive qui s’empare des stations de ski à chaque printemps risque même d’attirer ceux refusant de s’en approcher. C’est qu’une journée de ski de printemps typique ne ressemble en rien à une excursion ordinaire, affirme Karina Prévost, porte-parole du Mont-Saint-Sauveur.
"Une journée de ski de printemps, c’est l’occasion d’apporter de la lotion solaire, des lunettes de soleil et de se rendre sur les pentes très tôt le matin. On skie jusqu’en début d’après-midi, après quoi on revient au pied de la montagne. Sur le site, il n’est pas rare de retrouver des personnes autour d’un bon BBQ, sur les terrasses en dégustant une bière ou un verre de vin et en écoutant les groupes de musique invités. L’atmosphère festive en soi est grisante. Le plaisir dure normalement jusqu’aux alentours de 18 heures."
Nul besoin d’être un skieur expérimenté pour assister au Challenge Pepsi Dynastar du 6 avril, une compétition annuelle de bosses à laquelle des athlètes connus tels Jean-Luc Brassard et Stéphane Rochon prennent part régulièrement. "La compétition est ouverte à tout le monde qui possède le calibre suffisant pour participer", précise Mme Prévost. Les débutants peuvent toujours se rincer l’oeil, question de voir ce qu’ils pourraient accomplir à force de pratique. Le gagnant du duel de bosses remportera 4000 $. L’inscription coûte 40 $.
L’épreuve de l’étang
À Morin-Heights, les badauds sont invités à participer à la Traversée du lac, un événement dont la renommée n’est plus à faire, peut-on lire sur le site Internet de la station. Le but est fort simple: il s’agit de traverser l’étang situé au bas des pistes sans pour autant prendre l’eau. La difficulté: réussir la manoeuvre en ski ou en planche à neige en se propulsant du haut des pistes. L’événement est ouvert aux plus de 16 ans, moyennant 10 $.
Idem du côté de la station Jay Peak, au Vermont. "La compétition de l’étang est un événement de grande importance à Jay Peak", avance Chris Veillon, directeur du marketing. Cette station se trouve à moins de deux heures de route à partir du pont Champlain. "L’épreuve de l’étang est haute en couleur. Près de neuf personnes sur dix finissent par tomber dans l’eau", dit-il.
Le ski de printemps est également l’occasion de connaître de nouveaux talents musicaux. À Jay Peak, le groupe Freaks of Nature, Custom et Simple Plan, mieux connus de la scène anglophone, se produiront en collaboration avec la station de radio américaine The Buzz 99,9 FM. Par ailleurs, Les Tubes et Les Subbs se donneront en spectacle à Morin-Heights, les 6 et 13 avril. "Les Tubes est une formation montréalaise qui interprète les succès de la francophonie des années 60 et 70", tient à préciser Maude Bédard, chargée des communications à Morin-Heights. La saison de ski de printemps se prolongera jusqu’au mois de mai dans bien des stations. Pour plus de renseignements sur les activités et les forfaits, il suffit de consulter leurs sites Internet.