Vie

Hôtels-boutiques : Bon chic, bon genre

Les hôtels-boutiques se font de plus en plus nombreux dans les villes canadiennes. Luxueux mais sans extravagance, ils sont l’incarnation des attentes d’une nouvelle classe de voyageurs qui cherchent moins l’épate que le confort et la  classe.

En créant le Morgans, petit hôtel ultrachic de New York, au milieu des années 80, Ian Schrager, ex-proprio du Studio 54 reconverti dans l’hôtellerie, ne se doutait probablement pas qu’il était en train de lancer un modèle qui, 20 ans plus tard, deviendrait la norme: l’hôtel-boutique. Taille humaine, environnement design (Schrager fait systématiquement appel aux services de Starck), accueil personnalisé: les attentes des voyageurs ont changé. À la recherche de raffinement discret, ils fuient les grands complexes imposants des années 70, trop gros, trop impersonnels.

Les nouveaux hôtels urbains jouent presque tous la carte hôtel-boutique et les grands groupes s’inspirent du succès de leurs petits compétiteurs de luxe. Un exemple: il y a quelques mois, le groupe Méridien lançait à Beverly Hills son nouveau concept Art+Tech Rooms, une sorte d’hôtel-boutique intégré à un hôtel plus traditionnel. Le Canada n’échappe pas non plus à cette mode. Chaque grande ville a son ou ses hôtel(s)-boutique(s). Petit guide des hôtels de charme les plus proches de nous.

QUÉBEC

LE GERMAIN DES PRÉS et LE DOMINION
Version québécoise de l’Hôtel Germain à Montréal, le Germain des Prés constitue une bonne solution de rechange aux auberges typiques ou aux hôtels-usines de la capitale. Contrairement à la plupart des hôtels-boutiques d’Amérique du Nord, le Germain des Prés ne tente pas de suivre une mode particulière. Le décor est soigné et classique. Le Bistango, son restaurant, est une des tables les plus courues de la ville. Autre hôtel, mêmes propriétaires: le Dominion 1912 occupe l’un des plus anciens "gratte-ciels" de la ville (neuf étages pour Québec, c’est quand même quelque chose!), entre le Vieux-Port et la place Royale. Plus moderne que son grand frère de Sainte-Foy, le Dominion attire une clientèle un tantinet plus branchée. Chacune des 60 chambres douillettes offre une vue sur le fleuve ou sur les remparts de la vieille ville.

Hôtel Dominion 1912, 126, rue Saint-Pierre, Québec, tél.: 1 888 833-5253

Hôtel Germain-des-Prés, 1200, avenue Germain-des-Prés, Sainte-Foy, tél.:

1 800 463-5253, www.hotelboutiques.com

OTTAWA

ARC THE.HOTEL
Ottawa n’a pas exactement la réputation d’être une Mecque du design. L’Arc surprend d’autant plus dans le paysage hôtelier de la paisible capitale. Un ancien Howard Johnson reconverti par Yabu Pushelberg, architecte torontois, l’Arc est l’unique hôtel-boutique de la ville. Résolument branché mais avec une certaine réserve, il ne tranche pas avec la rigueur d’Ottawa. Le décor est élégant, moderne, avec une pointe de cool clinique: panneaux de bois sombre, tapis calligraphiés, chandelier en onyx. Il attire les artistes, gens d’affaires et autres jeunes dandys. Un hôtel-boutique n’en serait pas un sans un bar-événement, et l’Arc ne déroge guère à la règle. Son lounge est très probablement le bar le plus chic et le plus actuel en ville.

Arc the.hotel, 140 Slater Street, tél.: 1 800 699-2516

TORONTO

Ville d’argent, reine du tape-à-l’oeil, Toronto était jusqu’à l’année dernière étonnamment à la traîne des autres grands centres urbains canadiens sur le plan des hôtels-boutiques. Un fait qui n’est pas passé inaperçu chez les grands hôteliers. Résultat: une dizaine d’hôtels bon chic, bon genre sont actuellement en chantier ou sur les planches à dessin. C’est à qui ouvrira le premier hôtel-boutique de la ville. En tête de peloton, on retrouve, encore une fois, le groupe Germain. Avec ses 11 étages et ses 123 chambres, le Germain de Toronto est loin d’être un petit hôtel. Pas de surprise sur ce front: on s’attend à ce que la formule gagnante des Germain de Montréal et Québec soit appliquée. Les Américains lorgnent eux aussi le marché torontois. Le groupe Starwood a commencé les travaux au Soho Metropolitan, dans le centre-ville. Le nouveau complexe comprendra 86 chambres d’hôtel, des condominiums, un restaurant (le Sen5es), un bar et tutti quanti. Les hôtels-boutiques sont peut-être le dernier cri, mais Toronto n’abandonne pas tout à fait son goût pour la démesure. D’ici trois ans, le centre-ville de la Ville-Reine aura son Ritz-Carlton. Avec ses 65 étages, ce sera de très loin l’hôtel-condominium le plus monumental au pays.

À lire
Hôtels extraordinaires villes tire le portrait de 44 hôtels urbains des quatre coins du monde. Sélectionnés pour leur personnalité et leur style, ils partagent une vision commune du service hôtelier: un hôtel devrait être chaleureux, accueillant et luxueux, sans être intimidant. Photos à l’appui, Herbert Ypma nous montre à quel point ces hôtels-boutiques sont agréables et nous donne envie d’aller nous y ruiner.

Hôtels extraordinaires villes d’Herbert Ypma, chez Hachette