Vie

À vélo dans les Cantons : En balade…

La fin de l’été marque également la fin des canicules à répétition que nous avons connues ces derniers mois. Pour réchauffer une dernière fois corps et esprit avant l’hibernation, rien de tel qu’une balade à bicyclette en  Estrie.

Avez-vous remarqué que, depuis un certain temps déjà, l’asphalte ne fond plus et le smog nous a faussé compagnie? L’été achève, pour le meilleur et pour le pire. Concentrons-nous sur le "meilleur", puisque nous avons encore un peu de temps devant nous.

Le meilleur avec le mois de septembre, c’est qu’il nous donne l’occasion d’enfourcher le vélo pour une journée de plaisir sans suer à grosses gouttes. En effet, même si les efforts à fournir dans les côtes sont aussi "décarcassants" qu’en juillet, la brise constante et le mercure zigzaguant dans la deuxième douzaine nous promettent des excursions confortables.

Confortables entre toutes, les excursions qui empruntent le réseau Les Grandes Fourches vous attirent toujours plus loin, comme si les magnifiques paysages bucoliques de la contrée la plus loyaliste du Québec n’attendaient que quelques coups de pédales pour être admirer. Les amoureux des longues promenades à vélo auront d’ailleurs reconnu ce réseau qui fait le bonheur des cyclistes de tous les âges.

Créé dans les années 1990, Les Grandes Fourches relient Sherbrooke à Bromptonville, Rock Forest, Magog, North Hatley et Lennoxville sur plus de 100 km de sentiers, dont la plupart longent des lacs ou des rivières. Un bon parcours, qui peut prendre une demi-journée si la performance olympique n’est pas dans la mire, consiste à boucler le circuit Sherbrooke-Rock Forest-North-Hatley-Lennoxville-Sherbrooke.

Le point de départ se trouve à Sherbrooke, le long de la rivière Magog, soit légèrement à l’ouest du centre-ville. Par la rue King, rejoignez les parcs Blanchard ou Jacques-Cartier, où vous pourrez stationner votre véhicule et atteindre la piste cyclable clairement indiquée.

La piste suit d’abord la berge de la rivière Magog, tantôt la frôlant dans un parc où les parfums sylvestres embaument votre passage, tantôt pénétrant légèrement dans le labyrinthe des quartiers résidentiels. Après quelques kilomètres, un pont permet de franchir la rivière et le sentier s’éloigne résolument des restants urbains de la banlieue sherbrookoise.

L’autre rive, plus sauvage, vous plonge au coeur de la forêt pendant plusieurs kilomètres. Au milieu de l’été, on trouve ici des framboises et des mûres sauvages en bordure de la piste. Le relief ondule quelque peu, autant vers le haut que vers le bas, mais ne laisse aucunement présager la suite.

Car une fois sortie de la forêt, la piste revient sur des routes de campagne et un faux-plat ascendant donne rapidement du fil à retordre aux mollets. Apparemment interminable, ce faux-plat se transforme, au détour d’une courbe, en une côte en bonne et due forme, obligeant le cycliste à se lever et à pédaler avec toute son âme. Rassurez-vous, tout cela est normal, vous êtes seulement en train de passer de la vallée de la rivière Magog à celle de la rivière Massawippi. Effectivement, la géographie nous enseigne qu’entre deux vallées, il y a inévitablement une crête.

Mais après la crête, vient la descente à pic vers le grand lac Massawippi et North Hatley, l’un des plus jolis villages au charme anglo-saxon de la province. La pause lunch est tout indiquée sur le long quai offrant pour tableau l’horizon du lac entouré de collines.

Le retour vers Sherbrooke est des plus aisés. Le sentier emprunte une ancienne voie ferrée réhabilitée en piste cyclable et longe le cours nonchalant de la rivière Massawippi sur une quinzaine de kilomètres. On y croise tour à tour un énorme tas de résidus miniers de couleur soufre, un pont couvert fermé à la circulation et l’ancienne mine de cuivre de Capelton. À l’époque du Far West, on y exportait le minerai aux États-Unis pour la fabrication d’armes lors de la guerre de Sécession. On peut visiter la mine (réservation nécessaire) en suivant un guide qui vous fait descendre 45 mètres sous terre.

Tout le long du parcours cycliste, la signalisation est bien indiquée. La piste comme telle varie beaucoup. Tantôt ancienne voie ferrée, tantôt rue citadine, tantôt route de terre campagnarde, elle vous promène entre villages, forêts et terres agricoles, pour un festin qui n’a d’égal que votre goût de vous mêler au paysage.

Info pratique

Départ et arrivée: parc Blanchard ou parc Jacques-Cartier, Sherbrooke

Carte et vignette obligatoire (10 $): Excellence sports, 42, rue Wellington Nord, Sherbrooke

Mine de Capelton (17,75 $): (819) 346-9545