Ahoooou!!
Vers 23 heures, je me retrouve à faire du lèche-vitrine sur la Saint-Germain Est. Selon toute vraisemblance, on y cultive les plaisirs nocturnes et éthyliques. Mes yeux se posent alors sur une enseigne qui renvoie l’image cinématographique de jolies filles entraînant une foule en liesse: Coyote Bar. Déjà prêt à la critique, j’entre avec des préjugés plein les poches. À ma grande surprise, le bar est presque plein, animé… et les jolies filles annoncées occupent la place. Bien identifiées aux couleurs de l’endroit, les jeunes bacchantes circulent derrière le bar, sur la piste de danse, autour des tables, distribuant sourires et clins d’oeil à profusion. Devoir professionnel oblige, j’entame la conversation avec Allyson, la Coyote en chef qui m’apprend que l’endroit exploite ce concept depuis plus d’un an. La musique majoritairement pop-rock habille l’intérieur, d’inspiration vaguement saloon, du Coyote. Au premier signe de leur meneuse, les Coyote Girls animent la foule, dansent en chorégraphie, descendent un shooter, prennent soin d’un jubilaire… et tout ça en y prenant, apparemment, un plaisir contagieux. La formule est aussi simple que le résultat: les invités s’éclatent comme s’ils avaient été payés pour le faire. Et pour ma part, si je n’avais pas eu un peu d’exploration à faire, j’y serais bien resté jusqu’au dernier service. Coyote Bar, 134, rue Saint-Germain Est, (418) 721-4011
3 pour 1 sur toutes marques de bars
Rimouski étant une ville estudiantine et l’étudiant moyen, un animal grégaire, il est naturel qu’un bar du coin (ou plusieurs dans ce cas-ci) serve de quartier général à tous ces cerveaux en quête de décrochage scolaire. Le 45, rue Saint-Germain semble bien remplir cette fonction. Malgré sa grande surface, la place est bondée. On y passe du salon plus intime du St-Germain à la piste de danse très achalandée de Chez Pull, puis aux spectacles live du Cactus. Le tout sous la même administration. Le principe du centre commercial appliqué au bar. La jeune vingtaine s’y sentira en terrain connu. Comme on peut s’y attendre, les jeunots sont tous beaux comme des coeurs et mordent sauvagement dans la vie qui s’étend loin devant eux. Chaque style musical y est bien défini: lounge au salon, pop commerciale et techno sur la piste et pop-rock sur scène. Dans ce dernier cas, si la qualité du groupe de cette soirée reflète la moyenne, l’endroit mérite son label de qualité. La plupart des bars du coin exigeant un prix d’entrée, l’amalgame de l’endroit représente une option intéressante pour les indécis. Au 45, rue Saint-Germain Est; Le St-Germain, (418) 723-2155; Chez Pull, (418) 723-2152; Bar Le Cactus, (418) 723-2149
Retour vers le futur
Bien que le Rétro 50 ne soit qu’à quelques portes des précédents, on peut difficilement imaginer plus différent. Le nom annonce bien la marchandise pour ce qui est de la musique: du pur rock’n’roll à la Elvis, des tubes des années folles, une touche de disco des années 70. Mais contrairement à plusieurs bars branchés du boulevard Saint-Laurent, les murs dégagent la nette impression de n’avoir jamais rien entendu de plus moderne. Ici, on ne court pas après la mode, on la laisse nous rattraper. Idem pour la clientèle. Chemise et pantalon fin 70, mise en plis début 80: les couples dans la quarantaine revisitent leur jeune vingtaine l’espace d’une soirée. On rentre un peu le ventre, on bombe le torse, on se déhanche… bon, il y a bien un bourrelet qui sort ici et là mais pour le reste, on s’y croirait.
Rétro 50, 25, rue Saint-Germain Est, (418) 722-5003
À gauche, en haut de la côte
Pas besoin de prendre un taxi pour la prochaine destination, à peine cinq minutes à pied suffiront pour changer à nouveau d’univers. Cette fois-ci, une ambiance musicale très hétéroclite vous attend. Vous y entendrez coup sur coup du Led Zeppelin, du Khaled, du Depeche Mode, le dernier J-Lo enchaîné avec un Jamiroquai… De tout, mélangé et à fond la caisse. Un coin pour les apatrides du Bas-Saint-Laurent. C’est d’ailleurs à peu près le seul endroit où j’ai vu de la diversité raciale. Massés au fond du bar, les danseurs, un chouia néo-granos, flirtaient avec l’expression corporelle et semblaient y prendre un plaisir catalysé par quelque paradis artificiel. Le Sens Unique, 160, rue de la Cathédrale, (418) 722-9400