Vie

Abitibi : Belle Aiguebelle

Plus grand que bien des pays, le Québec possède des espaces protégés qui font bégayer d’envie même nos plus volubiles cousins européens. Le parc d’Aiguebelle, situé en Abitibi, fait partie de ces beautés vierges que l’on ose à peine aborder. Trop belle pour soi??

Ceux qui réussissent à percer le brouillard technologique qui nous envahit et qui savent encore s’extasier devant les ineffables beautés de Mère Nature comprennent bien la portée du slogan choisi par Parcs Québec: Place au spectacle! Et du spectacle, le parc d’Aiguebelle sait en offrir, hiver comme été. Pour encore quelques semaines, la Belle vous accueille recouverte de son blanc manteau.

Généreuse en activités

Comme la plupart de ses congénères, la Belle offre des sentiers balisés où vous pourrez à loisir vous dépenser en ski de fond (30 km de tracés, 50 km de pistes balisées) ou en raquettes (40 km2). Chaussé large, vous pouvez bien sûr emprunter les sentiers balisés, mais tout le plaisir de la raquette repose dans l’exploration. Même si le relief du coin s’avère passablement plat, certains parcours conviendront aux plus musclés. La pêche blanche demeure l’une des activités les plus accrocheuses. Et grâce au réseau de refuges établi dans le parc, une combinaison hébergement/activités permet d’étirer le plaisir nordique. Pour les chercheurs d’originalité, l’équipe du parc s’occupe de vous avec des soirées Clair de lune et flambeaux, activités d’interprétation et autres initiations au GPS (Global Positionning System).

Formes généreuses

Elles sont belles et certainement majeures du haut de leurs 2,7 milliards d’années. C’est à cet âge plus que respectable que les spécialistes évaluent les roches des collines Abijévis, ce qui les classe parmi les plus vieilles formations rocheuses de la planète. Et les environs recèlent bien d’autres surprises: superbes escarpements, lacs de faille, chutes de glace, cônes d’éboulis, coussins volcaniques, marmites de géants. Un véritable magasin de bonbons pour géophile. Et c’est sans compter la luxuriante végétation qui agrémente la plaine abitibienne. Pour être bien certain d’observer respectueusement ses charmes, on a installé un escalier hélicoïdal de 15 mètres, un pont suspendu de 64 mètres et plusieurs postes d’observation savamment parsemés.

La Belle et les bêtes

La flore agit comme un aimant sur la faune. Côté avien, si votre ramage se rapporte à leur plumage, les bruants, tétras, gélinottes, parulines, coulicous et pygargues vous permettront peut-être le tutoiement. Sinon, vous en trouverez assurément des moins farouches sur les 121 espèces logeant dans le coin. L’Art déco ambiant semble plaire aux orignaux et castors car on trouve à Aiguebelle une très forte concentration de ces deux mammifères. Et si vous tendez l’oreille dans la bonne direction, l’un des guides experts vous contera des histoires de grands gentils loups. Si plusieurs passionnés de la région réussissent à communiquer avec ce canidé, il semble que la plus grande difficulté soit de savoir ce qu’il comprend de notre babillage pseudo-bestial. Mais si vous réussissez à établir un contact, quel qu’il soit, cela vous donnera une bonne excuse pour retourner visiter la Belle du Nord.

www.sepaq.com

Tél.: 1 877 637-7344

Détour

Des saints animés

Pour la 16e fois en autant d’années, les saints patrons de la bande dessinée se réuniront à Québec (plus précisément à la Place Laurier), du 3 au 6 avril, afin de prêcher la bonne nouvelle dans le cadre du Festival de la bande dessinée francophone de Québec. Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, l’univers de la bande dessinée est du richesse et d’une complexité inouïes. En Europe, on a depuis longtemps accordé aux bédéistes le statut d’artistes à part entière. Si des noms comme Frank Le Gall, Gérald Forton ou Mario Malouin vous sont inconnus, vous aurez l’occasion de découvrir le talent derrière certaines parutions célèbres telles que le Journal Spirou, le magazine Schtroumpf, Bob Morane, Fluide glacial et compagnie…

www.bdquebec.qc.ca/festival

Tél.: (418) 953-4645

L’auteur tient à remercier Chlorophylle pour sa contribution. www.chlorophylle.net