Vie

Cantons-de-l’Est : L'Écosse des bois

Beaucoup de Québécois connaissent l’essaim de petits villages et hameaux nichés au coeur des Cantons-de-l’Est, où il fait bon se perdre pour mieux se trouver. Pour sa part, le canton de Lingwick se laisse bercer par des airs de cornemuse et des parfums de scotchs raffinés. Fiers de leurs origines, Gould et Sainte-Marguerite vous accueillent de calédonienne  façon.

Fondée en 1855 par l’immigrant écossais James Ross, le canton compte moins de 500 habitants pour une superficie de 234 km2. Le long de la route 108, entre Sherbrooke et Lac-Mégantic, sa nature invitante abrite une faune abondante ainsi que la rivière au Saumon, qui offre des passages turbides bien connus des kayakistes. Un belvédère érigé en 1999 sur ses berges, à l’endroit même où fut construit le premier pont reliant les deux rives, permet d’en apprécier la furie aquatique et les courbes aguichantes. Lingwick conserve jalousement le plus long pont couvert des Cantons-de-l’Est (65 mètres), un bel exemple de structure en treillis de type Town original interdit aux voitures mais où l’on peut pique-niquer au son apaisant du courant. Et ce n’est qu’un amuse-gueule…

La Ruée vers Gould

Montréalais d’origine, Daniel Audet et Jacques Cloutier ont sans doute du sang highlandais. Ces derniers ont entendu l’appel de la cornemuse lorsqu’ils ont séjourné pour la première fois dans le bourg de Gould. Et depuis, on revêt le kilt et on partage la passion de l’histoire de ce coin de terre labouré par les colons écossais au début du 19e siècle. Les propriétaires de l’auberge La Ruée vers Gould vous reçoivent dans cet ancien magasin général où l’on sert une cuisine au parfum québéco-écossais. Les haggis, kippers, ragoûts et scones côtoient le saumon, la longe de porc et le filet mignon. Les boulimiques intellectuels pourront également calmer leur appétit de savoir à l’intarissable science gouldienne de Daniel, qui semble avoir vécu personnellement les événements marquants de l’histoire du canton. Le Magasin général James Ross, la Maison Jane C. Ross et la Maison McAuley (à l’intérieur très typé) offrent une dizaine de chambres coquettes qui vous inviteront à un séjour prolongé dans le coin.

www.rueegouldrush.com

Tél.: 1 888 877-3446

Maison publique

Yves Migneron, fier Henley de sang, se révèle une autre source impressionnante de connaissances écossaises. Celui-ci est plutôt spécialisé dans l’histoire de l’Écosse et de ses différents clans. Un coin de son pub (dérivé de public house) est d’ailleurs rempli de livres et vidéos sur cette passion partagée avec sa compagne Geneviève Lussier. Après un bon repas à l’auberge, vous n’aurez qu’à traverser la rue pour vous plonger dans l’ambiance authentique du Pub Caledonia. Une bière écossaise ou un scotch à la main, la soirée défilera à toute vitesse à jouer aux dards et/ou à palabrer avec les sympathiques propriétaires et fidèles habitués de la maison. Pour plus d’authenticité, il vous faudra prendre l’avion.

www.pubcaledonia.com

Tél.: (819) 877-5830

Traditions écossaises

Toute cette passion ne pouvait être contenue très longtemps. Pour une cinquième année consécutive, le Festival des traditions écossaises de Gould ravit les "calédophiles". Fortes de leurs précédents succès, les festivités s’étendent sur trois fins de semaine (en août, septembre et octobre) car il devenait difficile pour ce petit patelin d’accueillir les milliers de visiteurs attirés par les ateliers de cuisine écossaise, de runes (divination celtique), de gaélique, de danse et musique traditionnelles, les dégustations de scotchs et autres célébrations de la fête celtique de l’"Hallow’en". Que ceux qui en doutent aillent vérifier par eux-mêmes: les Écossais connaissent abondamment le sens du mot fête.

http://pages.globetrotter.net/refletgt/lingwick/visiter.htm

Tél.: 1 888 305-3526

Gitans québécois

Bien qu’il pourrait s’agir d’un pseudonyme scout, Le Cochon souriant est en fait une troupe de théâtre ambulant des plus originales. S’étant donné comme mission d’amener le théâtre là où il se fait rare, les dix artistes-artisans sévissent depuis bientôt sept ans un peu partout dans la province et ont Sainte-Marguerite comme port d’attache. D’une créativité débordante, la troupe échappe aux définitions. Leur mélange de rigueur et d’improvisation se doit d’être expérimenté pour être apprécié. Pour la saison estivale, leur chapiteau, tentes, kiosques et… talents culinaires se déploieront (surtout) derrière l’ancienne école de Sainte-Marguerite avec leur pièce Et le bateau s’en va, la troupe de relève Les Porcelets et la production mexicaine Patolli: El juego de la vida. À vivre.

www.geocities.com/cochonsouriant

Tél.: (819) 877-5526

L’auteur tient à remercier Chlorophylle pour sa contribution à ce reportage. www.chlorophylle.net