Vie

Luge d’eau : Tasse d'été

Un maillot de bain, une paire de palmes et une planche en styromousse. C’est tout ce qu’il faut pour se taper une fabuleuse partie de plaisir. Enfin, presque tout… Ça prend une rivière aussi.

8 h 30 le matin. Le ciel est bas, un léger crachin brouille la surface de l’eau. Mais c’est un détail puisqu’on s’en va se détremper jusqu’aux os à descendre 8 km de la rivière Jacques-Cartier en luge d’eau. Ne faire qu’un avec le courant, s’il le veut bien. Parce qu’en se renseignant sur la forme physique de ses quatre lugistes, notre guide-ange-gardien Alexandre Leclerc spécifie que le débit est assez élevé par les temps qui courent. "C’est limite pour la luge d’eau, aujourd’hui." Alors on termine d’enfiler l’équipement (qui est complété par un casque, une veste de sauvetage et une combinaison isothermique) et on saute à l’eau pour se réchauffer.

Le secteur de mise à l’eau est plutôt calme. Alex en profite donc pour nous apprendre les manoeuvres de base: les virages, comment remonter sur la luge rapidement, comment s’avancer sur la luge pour se protéger des roches et surtout, règle primordiale, ne jamais, JAMAIS laisser aller sa luge. Et c’est parti! Premier exercice important, réussir à atteindre les zones calmes, à l’abri du courant, derrière certaines formations rocheuses. Très important de toujours bien pointer vers l’endroit désiré, sinon on risque de passer tout droit. Optimiser la reprise de courant et parvenir à palmer assez fort pour le remonter en cas de besoin sont d’autres exercices qui seront abordés lors des premières minutes de descente.

Le premier des neuf rapides du parcours nous donne l’occasion de goûter à l’ivresse de la descente et de mettre en pratique les notions acquises. Debriefing et conseils avec Alex; tout se déroule bien. Et c’est là, pour la première fois, qu’on entend parler du "Hache-viande". "Sur une échelle de 6, c’est un rapide de force 4… Un gros 4… Presque 5…" prend soin de préciser notre gourou. On peut deviner le grondement du monstre qui s’élève doucement en aval. Prêt à nous avaler. Vu de loin, il est tout de même impressionnant. À part des remous, difficile d’y distinguer grand-chose. Alex indique le meilleur chemin à suivre, marque les obstacles à éviter et nous rappelle de garder le sourire! Un steak haché souriant; ça me semble une fin heureuse… Allez hop! Cascade! et on suit le grand manitou en file indienne. La vitesse est grisante et les vagues formidables; le vent siffle aux oreilles. Les quelques séances de plongée sous-marine ne permettent malheureusement pas d’identifier beaucoup de poissons, mais celles de vol plané offrent une vue magnifique!

À la fin du Hache-viande, la cerise sur le gâteau: une de ces vagues éternelles où il est possible de surfer sur place. Une légère session de contre-courant et Alex nous transmet les rudiments avant de se lancer. Belle séquence; ça ne semble pas si sorcier… À mon tour: je saute et… quel bouillon! Ça tourbillonne comme au coeur des immenses vagues lessiveuses du pied de la Cuesta mexicaine, le sable en moins! Trop avancé sur ma luge, j’ai effectué la manoeuvre de sortie dès le départ… C’est pas grave car la chute de la Surprise nous attend dans le détour, suivie d’un saut spectaculaire. Absolument fantastique, mais prenez bien soin de maintenir la luge en dessous de vous sans quoi amerrissage pourrait rimer avec ecchymose! Après deux heures et demie de descente, les mollets en feu et le souffle court, on sort de la rivière à reculons et on en redemande. Merci à Alex et tous ses disciples; on se retrouvera lors de la prochaine mousson…

Luge d’eau, deux départs par jour au Village Vacances Valcartier, jusqu’au 14 septembre.