Vie

La Montérégie en montgolfière : Voguer au-dessus de l'hiver

En s’éloignant lentement du sol dans une petite coquille soulevée par l’énorme volume gonflé de la montgolfière, on redécouvre l’hiver et sa blancheur infinie.

Vous les avez certainement remarqués. Impossible de ne pas se laisser absorber par ces gigantesques ballons qui semblent immobilisés dans le ciel montérégien. Les automobilistes qui empruntent l’autoroute des Cantons-de-l’Est pourront le confirmer. En été, bien sûr. Car c’est le gros bon sens qui nous le dit, comme un sous-marin dans le ciel ou une visite du pape à La Mecque, le vol de montgolfière hivernal est assurément de l’ordre de l’irrationnel. Eh bien non!

Les montgolfières volent en toutes saisons. C’est davantage le vent et les précipitations que la stricte baisse du mercure qui dictent à quel moment gonfler la toile. "En automne et au printemps, c’est le pire moment, nous apprend Marc Bégin, de Baladair, une entreprise qui se spécialise dans les excursions en montgolfières. Les paysages sont laids, uniformes, la nature est comme toute grise, toute brune. Alors qu’en hiver, l’horizon, blanc de tous les côtés, est très spectaculaire." Pour voler en montgolfière l’hiver, il faut un vent inférieur à sept noeuds et un ciel sans risque de précipitations.

Terrasse volante
L’envol de la montgolfière se fait en douceur, comme si une main tirait la nacelle vers le haut. En fait, c’est le brûleur au propane qui envoie de l’air chaud. Cet air, bloqué par les parois du ballon, continue malgré tout à vouloir monter, emportant du même coup la nacelle. Arrêtez d’envoyer le propane, la montgolfière redescend. La puissance du brûleur est de 20 millions de BTU ou, si vous préférez, 500 fois celle de votre barbecue.

Comme pour la neige et les différents sports de glisse (ski de fond, ski alpin, snowboard, télémark), chaque façon de se déplacer dans les airs (avion, planeur, chute libre, deltaplane, parapente, montgolfière) procure un lot de sensations qui lui est propre. Plus stable et moins bruyant que l’avion, le vol berce l’équipage pendant une heure. La sensation est très zen, le ballon déplaçant lentement ses occupants au gré des courants d’air. "C’est comme être assis au balcon du 37e étage et voir le paysage défiler devant soi."

"Idéalement, on sort entre le point de congélation et -10 ou -12 degrés", explique Marc Bégin. Plus chaud, la voilure risque d’être détrempée au décollage. Plus froid, le brûleur ne fonctionne plus correctement.

Un des avantages de l’excursion hivernale, ce sont les terrains d’atterrissage, beaucoup plus faciles à trouver. Peu importe le terminus choisi, on sort une bouteille de mousseux et on invite le propriétaire du champ à un tchin-tchin improvisé. Au XVIIIe siècle, les frères Montgolfier avaient coutume de procéder ainsi pour éviter qu’on ne les prenne pour des envahisseurs…

Sorties selon la météo
2 à 4 personnes
200 $ / personne (incluant le mousseux!)
(514) 990-1492
www.76mm.com/baladair