Vie

Abitibi : Abitibi: le bon filon

Mars, signe de douceur printanière? Pour ceux qui aiment la neige, le mois serait plutôt signe de ski en tenue légère! Et de la neige, l’Abitibi n’en manque pas jusque tard au  printemps…

Parc national d’Aiguebelle

La route est peut-être un peu longue pour se rendre au parc d’Aiguebelle, mais pas plus que pour aller en Gaspésie. Et le ski de fond est gratuit, qu’on se le dise! Sur ce vaste territoire au paysage dominé par les vieilles collines Abijévis, tout est possible, de la petite balade avec coucher en chalet tout confort ou en camp rustique (idéal pour les amoureux) à la grande randonnée de trois jours en ski de fond, en passant par quelques magnifiques sentiers de raquette. Ici comme ailleurs, les découvreurs ne se sont pas cassé la tête pour nommer le plus haut sommet du coin, le mont Dominant (568 mètres)! Le parc est notamment réputé pour son intérêt géologique. Une immense faille, orientée nord-sud, abrite les lacs La Haie et Sault. Skier sur ces deux lacs longilignes, au fond d’un escarpement rocheux d’une trentaine de mètres de haut, vaut assurément le voyage… dans le temps glaciaire. Entre les deux, vous marchez sur la "ligne de partage des eaux" qui court d’est en ouest dans tout le Nord du Québec. Un panneau indique simplement "Abbittibbi", ce qui signifie "là où les eaux se séparent" en algonquin. D’un côté, vers le nord, les eaux s’en vont vers la baie James; de l’autre, plein sud, elles courent vers le bassin de l’Outaouais.

Vers le sud du parc, ne manquez pas de chausser les raquettes pour attaquer le sommet de "La Trompeuse", une petite colline où se niche un superbe refuge, La Cigale, surplombant la vallée. Par grands vents, l’endroit doit être plutôt mouvementé, mais pour le lever du soleil, c’est un must absolu!

Village minier de Bourlamaque
C’est l’un des "quartiers" historiques les mieux conservés du Québec. Un vrai miracle quand on sait qu’il n’a été "classé" qu’en 1979 et qu’il est encore habité! On y trouve une soixantaine de maisons en bois rond, datant des années 30, pour la plupart construites en beau pin gris que l’usure du temps a joliment patiné. Une seule maison se visite mais il est aussi très agréable de vagabonder simplement dans les rues de ce village-musée vivant.

Auberge de l’Orpailleur
On peut même dormir dans le village… L’auberge, tenue par deux sympathiques Français, Anne et Bruno, est installée dans une ancienne "maison de chambres" qui accueillait les mineurs célibataires. Les planchers craquent avec bonheur dans les chambres meublées à l’ancienne. Les propriétaires sont des passionnés de l’Abitibi, leur accueil est chaleureux et ils adorent vous faire découvrir ce coin de pays où ils ont choisi de vivre. Chez eux, c’est presque l’auberge espagnole. On y côtoie aussi bien des motoneigistes que des hommes à mallette, des Français en vacances que des laissés pour compte à l’aéroport pour cause de tempête. De là, on peut pratiquer toutes sortes d’activités, qu’il s’agisse du ski de fond, de la raquette, du traîneau à chiens en hiver ou du canot l’été. L’auberge offre ses propres forfaits de tourisme d’aventure, pour ceux qui préfèrent ne pas se casser la tête avec l’organisation d’activités. Le couvert est à l’image du logis, avec cuisine du terroir à l’honneur. Le soir, place à la tradition des veillées, en contes ou en chansons. Ce pourrait être l’occasion d’entendre Daniel Gagné, un Abitibien moins célèbre que Richard Desjardins mais à la voix aussi typée!

Cité de l’Or
De l’auberge, il n’y a qu’un pas à franchir pour faire une "visite industrielle" enrichissante à la Cité de l’Or. Entrez de plain-pied dans la vie des mineurs, y compris sous terre… La mine Lamaque, qui faisait la richesse de la région depuis 1935, a fermé ses portes 50 ans plus tard, laissant en l’état ses immenses galeries souterraines et plusieurs de ses bâtiments de surface. On descend désormais à 91 mètres de profondeur dans ce qui fut la plus riche mine d’or du Québec, et mieux vaut être bien habillé, même en été! La visite totale dure quatre heures environ, dont 1 h 30 sous terre, suffisamment de temps pour imaginer, avec force anecdotes, ce qu’était le dur labeur des mineurs. Avis aux amateurs de concours: on accueillera et célébrera en avril le 100 000e visiteur de la Cité de l’Or!

Fromagerie Dion
Ne cherchez pas ailleurs ses délicieux fromages de chèvre. Gilberte Pelchat-Dion ne les vend pour l’instant que dans sa région… Sur la route de vos vacances, il ne faut pas manquer un arrêt chez elle, entre Abitibi et Témiscamingue. Elle a commencé avec quelques chèvres, pour nourrir ses enfants… et elle transforme aujourd’hui 21 000 litres de lait par an… dans le sous-sol de sa maison. Tartinades, cheddar, yogourt, feta… Elle déshydrate même un fromage qui a tout l’air d’un parmesan! Ici, tout est fait maison, du fromage à ses moules et aux filtres recyclés à partir de pots de beurre de peanut! Après la visite de la fromagerie et une petite dégustation, on file à l’étable nourrir les chèvres et chevreaux. Succès garanti avec les enfants!

Infos pratiques:

Parc d’Aiguebelle: hébergement en camp ou chalet (22 $), location d’équipement sur place. Activités les 6 mars (soirée théâtre, ski ou raquette aux flambeaux et au clair de lune, fondue au fromage) et 13 mars (dîner-diaporama, sortie en raquettes).

Auberge de l’Orpailleur, Val-d’Or, tél.: (819) 825-9518, www.aubergeorpailleur.com (45 $ à 70 $ la chambre avec déjeuner)

Cité de l’Or, tél.: 1 877 5VALDOR, www.citedelor.qc.ca (12 $ à 25 $ pour la visite complète, ouvert d’avril à octobre; réservations conseillées)

Fromagerie Dion, Montbeillard, tél.: (819) 797-2617 (du mercredi au dimanche, de 10 h à 18 h, d’avril à novembre), www3.sympatico.ca/chevreriedion

Disques de Daniel Gagné (Productions l’Harricaneuse)