Avril est l’un de ces drôles de mois entre-deux. Ni trop chaud, ni trop froid. On passe du t-shirt au manteau dans la même journée en attendant que Dame Nature se décide enfin à dépasser la barre des vingt degrés.
Rivières
La neige a fondu, les rivières se sont gonflées, l’eau est encore glaciale. Si certains cours d’eau sont déchaînés, d’autres voient leur débit augmenter suffisamment pour devenir navigable. C’est le cas de la Tomifobia, qui frôle les États-Unis à l’est du lac Memphrémagog avant de remonter vers le nord pour se jeter dans le grand lac Massawippi.
Entre les villages de Boynton et d’Ayer’s Cliff, son cours sinueux berce calmement les canots sur une quinzaine de kilomètres. Si ce n’était des arbres sans feuilles, on se croirait en Amazonie tant la petite Tomifobia n’en finit plus de zigzaguer. Une infinité de courbes qui fait complètement perdre le nord aux canoteurs. Qu’on se rassure: la rivière se dirige inéluctablement vers le lac Massawippi.
Pendant la lente descente, on rencontre souvent des canards, des castors, des chevreuils et de nombreux oiseaux. La rivière n’est large que d’une dizaine de mètres et des branches peuvent parfois obstruer la voie et obliger un portage.
Pour plus d’espace, on suggère la Missisquoi, à l’ouest du lac Memphrémagog, qui descend du nord et longe la frontière du Vermont vers le lac Champlain. Plus large que la Tomifobia, on l’attrape à Highwater et on la descend sans problème jusqu’au hameau de Glen-Sutton, une douzaine de kilomètres en aval. La balade est tranquille et les débutants y trouveront leur compte. Aucun rapide n’est à signaler, mais le vent de face peut parfois déranger.
Chemin
Si vous n’avez pas le pied marin, vous pouvez quand même côtoyer la Tomifobia en empruntant l’ancienne voie ferrée devenue piste cyclable en mai 2003. Le chemin plat revêtu de fin gravier permet une agréable randonnée de dix-neuf kilomètres entre Ayer’s Cliff et Beebe. Surtout ne pas hésiter à s’arrêter contempler la rivière et la faune qui gravite autour, particulièrement les nombreux oiseaux et leurs chants qui confirment que le printemps est bel et bien là.
Les contemplatifs en manque de méditation seront heureux d’apprendre l’existence du Sentier poétique de Saint-Venant-de-Paquette. Collé sur la frontière du New Hampshire, ce minuscule village d’une centaine d’âmes s’est doté d’un sentier permettant de découvrir, non seulement les beaux paysages montagneux de la région, mais également nos poètes québécois. Chemin faisant, on rencontre ainsi des stèles où l’on peut lire des poèmes de Félix Leclerc, Gaston Miron, Anne Hébert et d’autres moins connus, avant de laisser leurs vers nous pénétrer davantage en observant l’horizon lointain. Attention cependant, on vient marcher sur ce sentier moins par défi sportif que par détente et découverte de poètes passionnés.
Ceux qui voudront marcher plus longtemps iront voir du côté des Sentiers de l’Estrie, un organisme à but non lucratif qui gère quelque 150 kilomètres de sentiers pédestres entre la frontière des États-Unis et la région de Richmond, sur la rivière Saint-François. Le sentier passe par des monts connus tels Orford et Sutton, mais traverse aussi les monts Glen et Écho. En route, on rencontre de spectaculaires points de vue et parfois quelques chevreuils. On peut aussi constater les dégâts des coupes forestières dans les secteurs de Sutton et de Brompton.
Sachez vous savonnez!
Après la boue des chemins et des rivières printanières, rien de tel que la visite d’une fabrique de savon artisanal. Une fois par jour, à 11 h, le public est convié à une démonstration gratuite des différentes étapes de la fabrication du savon à la Savonnerie des Cantons, près de Magog. Du mélange des ingrédients au moulage et au séchage, voilà soudainement démystifiée la recette d’un produit qu’on utilise pourtant depuis toujours. La boutique propose bien sûr les savons de sa fabrique, mais également les matières premières nécessaires à la fabrication de son propre (!) savon à domicile.
Course aux gîtes
Une activité inusitée permettant de découvrir plusieurs gîtes de la région de l’Estrie est organisée pendant la fin de semaine du 15 mai 2004. Treize gîtes de Magog et des environs sont à l’origine de cette deuxième édition du Rallye des gîtes. On invite les participants à recueillir des indices d’un gîte à l’autre et en chemin, on leur fait remarquer les attraits touristiques du coin. Le tarif d’inscription est fixé à 91 $ par personne et donne droit à une nuit dans l’un des gîtes, un repas trois services et la visite d’un vignoble. Gagnants et participants se partageront des prix d’une valeur de 1 500 $ en certificats-cadeaux, les incitant à revenir en Estrie. Tous les profits du Rallye sont versés à la Fondation des maladies du cœur.
Information :
Rivière Tomifobia (marche, vélo, canot)
Autoroute 10 Est, puis autoroute 55 Sud, sortie Ayer’s Cliff.
Rivière Missisquoi(canot)
Autoroute 10 Est, sortie 106 et route 245 Sud jusqu’à Highwater.
Location de canot
La Cordée
Montréal et Laval
(514) 524-1106
www.lacordee.com
Saint-Venant-de-Paquette (marche)
Comme pour la Tomifobia, mais poursuivre sur la route 141 après Ayer’s Cliff jusqu’à Coaticook et Saint-Herménégilde, puis prendre la route 251 Nord.
www.amisdupatrimoine.qc.ca
Les Sentiers de l’Estrie
Carte de membre (20 $) obligatoire
(819) 864-6314
www.lessentiersdelestrie.qc.ca
Savon des Cantons
1540, chemin des Pères
(819) 868-0161
www.savondescantons.com
Ouvert les vendredi, samedi et dimanche de 11 h à 17 h à partir du 17 mai
Autoroute 10 Est, sortie 115, prendre le chemin des Pères en direction de Saint-Benoît-du-Lac.
Rallye des gîtes
Départ au kiosque d’information touristique de Magog
Information et inscription avant le 9 mai
1 866 785-2559
www.alombredelorford.com/rallye.htm