LE TOUR DE L’ÎLE
Dans la célèbre chanson, notre barde bien-aimé craignait qu’on la mette "en mini-jupe and speak english". Le cri d’alarme a porté car l’île d’Orléans a su s’ouvrir aux visiteurs sans perdre son caractère rural. "L’Île est un territoire fragile, heureusement qu’il existe au sein des organismes des "chiens de garde" pour la préserver de certains entrepreneurs", explique Sylvie Lavoie, résidante de longue date et exploitante, en compagnie de Guy Bel, d’une boutique très singulière, la Forge à Pique-Assaut, à Saint-Laurent. Dans l’atelier, l’artisan manie le marteau et l’enclume, entouré de ses œuvres les plus récentes. Le métier de forgeron ne s’enseigne plus et la visite de cet économusée permet de découvrir cette technique ancienne à travers des réalisations actuelles.
À Sainte-Famille, le Parc des Ancêtres-de-l’Île-d’Orléans est voué lui aussi à la préservation du patrimoine. Dans l’ancien presbytère, la Maison de nos aïeux offre un service de généalogie. Plus loin, la Maison Drouin (1675), plus vieille maison de l’Île, est conservée dans son état original. Les fins de semaine, on y assiste à des démonstrations de métiers traditionnels: sabotier, creuseur d’auge, etc.
La tournée culturelle ne serait pas complète sans un arrêt à l’Espace Félix-Leclerc, à Saint-Pierre. On s’y attarde pour l’exposition, la boutique ou la terrasse. On y reste pour un spectacle ou une pièce de théâtre. En juillet, le programme va de Martine St-Clair (le 7) à la pièce de Félix Sonnez les matines (les 8, 21, 22 et 23), en passant par l’exposition des photos de Mélanie et Martin Leclerc (le 17).
Faire le tour de l’Île, c’est goûter aux saveurs de saison. Le temps des fraises est arrivé, l’autocueillette, c’est délicieux et rigolo! Sur réservation, on peut aussi manger de la tire sur la neige au Relais des Pins (Sainte-Famille) et à L’Entailleur (Saint-Pierre). Encore le goût de sucré? Essayez les glaces et sorbets de la Chocolaterie de l’île d’Orléans, à Sainte-Pétronille.
L’Île, c’est aussi les pommes. Au Domaine de la source à Marguerite (Sainte-Famille), on déguste cidres et apéritifs, produits à partir des 34 variétés de pommes qui y sont cultivées. On trouve du cidre de glace au Domaine Steinbach (Saint-Pierre), ainsi que des terrines, pâtés et confits. Les oies et les canards sarclent et engraissent le verger, dans une belle harmonie toute bio.
Dans les six villages de l’île d’Orléans, les bonnes tables et les gîtes chaleureux abondent. Pour n’en nommer que deux, citons le Vieux Presbytère et Les Ancêtres, à Saint-Pierre. Dans ces anciennes demeures surplombant le Saint-Laurent, les chambres ont un cachet indéniable et l’excellente table fait appel aux produits locaux.
LE LONG DE LA CÔTE
L’avenue Royale offre un accès privilégié à la Côte-de-Beaupré. Quarante-deux autres milles de choses tranquilles. Ou plutôt 50 kilomètres, pour être précis. L’artère peu fréquentée porte le nom de Route de la Nouvelle-France, et de superbes maisons ancestrales s’y succèdent, donnant envie d’y entrer. On peut le faire à la Maison Girardin, doyenne des demeures du Vieux-Beauport. Les amateurs de généalogie viennent de loin pour y vivre l’expérience de la présentation multimédia Souches, qui raconte l’histoire des premières familles et documente leurs lieux d’implantation.
Le Moulin du Petit Pré, à Château-Richer, est un autre rendez-vous incontournable, car il s’agit du plus ancien moulin à farine "commercial" en Amérique. Dans la nouvelle annexe, le gigantesque mécanisme moud la farine sous nos yeux. C’est le meunier lui-même, en costume d’époque, qui guide la visite, qu’on complète au petit bistro en dégustant une crêpe de sarrasin fraîchement moulue. Château-Richer est le plus long village du Québec et les sites pittoresques y abondent. C’est ce qui attire chaque année 150 peintres, sculpteurs et artisans pour le Festival Arts et Reflets. Les 12, 13 et 14 août, ce sera l’occasion de les voir à l’œuvre.
La tournée se poursuit avec un arrêt à la basilique pour prier la bonne sainte Anne, à l’ombre des béquilles. Une fois dans ses bonnes grâces, les plus aventureux feront un détour par le Mont-Sainte-Anne pour essayer le parapente ou la descente à vélo, à moins qu’ils ne se dirigent vers le Canyon Sainte-Anne pour s’attaquer au parcours d’aventure aérienne, avec ses ponts de cordes et ses tyroliennes à couper le souffle.
La Route de la Nouvelle-France se termine à la magnifique Réserve nationale de faune du cap Tourmente, à la rencontre du fleuve, des marais et des montagnes. Vingt kilomètres de sentiers attendent les marcheurs ou les ornithologues après une visite du centre d’interprétation. Tout près de la réserve, un vignoble de 10 000 vignes, le Domaine Royarnois, produit des vins issus d’un cépage rustique créé au Québec. Camille Roy et Roland Harnois vous invitent sur leur terrasse pour y déguster leurs vins et une assiette de fromages locaux.
Pour terminer une journée sur la Côte ou à l’Île, pourquoi pas une soirée au Parc de la Chute-Montmorency? Après un repas avec vue au Gril-Terrasse du Manoir Montmorency, passez une soirée pleine d’émotions au Théâtre La Dame blanche, qui présente Visites à M. Green, une comédie de mœurs avec Jean Guy et Louis-Olivier Mauffette. Sur les pelouses du Manoir, du 30 juin au 3 juillet, la grande fête L’Aventure gourmande proposera les produits de 70 exposants, des spectacles et des jeux. Puis, du 23 juillet au 10 août, les Grands Feux Loto-Québec nous en mettront encore une fois plein la vue et les oreilles.
Information
www.iledorleans.com ou 1 866 941-9411
www.cotedebeaupre.com ou (418) 824-3439