Vie

Saint-Prime, Saint-Félicien : Prime Félicité

Notre région est certainement le Royaume de tous les excès. Après s’être frotté aux paysages bruts d’un fjord parmi les plus grands du monde, découvrir la douceur du Lac-Saint-Jean…

LE DOUX GOÛT DE L’HISTOIRE

À l’extrême ouest du Lac-Saint-Jean, la vieille fromagerie Perron se trouve au coeur de Saint-Prime, comme toujours depuis plus d’un siècle. Classé monument historique depuis 1989 par le ministère de la Culture du Québec, l’édifice a été ouvert au grand public en 1992, abritant dès lors le Musée du fromage cheddar. C’est en ces murs ayant abrité trois générations de fromagers que les visiteurs peuvent apprendre les rudiments de la concoction artisanale du cheddar d’antan.

C’est aussi une incursion dans les dédales de notre histoire régionale qu’offre le musée. Article de luxe au début du siècle dernier, le fromage était alors destiné à l’exportation, les Anglais étant friands de ce produit de notre terroir. En exposant les nécessités de la production fromagère artisanale, l’animatrice, chevronnée, ne manque pas de souligner l’esprit de communauté des cultivateurs. La visite, d’une durée d’environ une heure, ponctuée de ses commentaires humoristiques, est nourrie par les anecdotes que lui ont racontées certaines gens de passage, des mémoires ambulantes qui conservent le souvenir de leur propre expérience de la préparation du fromage. Le tout se termine par le visionnement d’un film récent portant sur la fabrication moderne du fromage et la dégustation de cinq saveurs de cheddar.

Musée du fromage cheddar
148, avenue Albert-Perron, Saint-Prime
1 888 251-4922
www.museecheddar.org

PASSEZ AU BESTIAIRE

Se connaître soi-même. La Boréalie, c’est notre environnement. Chaque jour, notre regard est embrassé par la forêt boréale, nous sommes baignés par ce climat particulier qui a façonné notre histoire et notre identité régionale.

Le Zoo sauvage de Saint-Félicien n’est pas l’un de ces jardins zoologiques où l’on fait la monstration obscène d’animaux exotiques déroutés; pas de girafe incrédule entre deux épinettes, ni de zèbre broutant quelque pissenlit ayant poussé dans l’enclos. Les visiteurs se laissent plutôt prendre au jeu d’une aventure autrement plus particulière.

Chaque animal est une fable qui se raconte. Et chaque jour est une page de ce bestiaire merveilleux qui se tourne, enseignant des leçons de solidarité, voire de survie. Au Zoo sauvage, on ne se contente pas d’exhiber les animaux comme s’ils étaient des trophées encore vivants. Le site, en plus d’accueillir les visiteurs, est un lieu idéal pour observer et étudier les comportements de chaque espèce. Parce que connaître la situation des animaux de la Boréalie, c’est en apprendre un peu plus sur nous-mêmes.

Pour que ce cheptel diversifié soit représentatif des animaux en liberté, il fallait un milieu riche et sécurisant. Ainsi, plusieurs d’entre eux ne sont pas enfermés, mais évoluent dans un vaste enclos où ce sont les visiteurs qui se voient encagés dans ce qui prend l’apparence d’un train minuscule – ce qui évite les congestions cauchemardesques et extrêmement polluantes qui ont lieu lorsque certains zoos invitent les gens à entrer avec leur propre véhicule.

Des habitats plus restreints sont toutefois accessibles à pied. L’oeil aguerri, le visiteur pourra envier la farniente des locataires du zoo. Pour un peu plus d’action, il est aussi possible de suivre l’horaire des collations qui, à tout coup, fait sortir les museaux et sourire les frimousses.

Joueurs, les ours blancs acceptent volontiers de poser avec les visiteurs.

Parmi les vedettes, des grizzlis paressant lascivement en cherchant un peu de fraîcheur dans un ru aménagé, des couguars et des lynx faisant la ronde en attendant leur en-cas, les mythiques carcajous qui scrutent avidement les passants…

Les têtes d’affiche de ce jardin zoologique sont sans contredit les trois orphelins du nord, de jeunes ours blancs qui attirent des foules à chacune de leurs collations. À la fois joueurs et amusants, ils posent volontiers avec les visiteurs en se rafraîchissant dans leur bassin, nageant avec une étonnante agilité malgré leur prestance et leur poids.

En plus de leur présence lors des goûters de leurs protégés, les naturalistes employés par le zoo arpentent les sentiers à notre rencontre. Plutôt que de servir ces discours mécaniques auxquels nous avons trop souvent droit dans les musées ou centres d’interprétation, ces animateurs hors pair s’adaptent aux questions des visiteurs pour mieux faire connaître la faune boréale – et les habitudes particulières de certains des locataires… Avec juste assez de tact, un brin d’humour et beaucoup de passion, ils nous parlent à satiété de ce qui semble être au coeur de leur vie…

Zoo sauvage de Saint-Félicien
2230, boulevard du Jardin, Saint-Félicien
1 800 667-LOUP
www.borealie.org