Vie

Charlevoix : Muses amusées

Attirées par la beauté de La Malbaie et de Cap-à-l’Aigle, nul doute que plusieurs des muses, filles de Zeus et médiatrices entre le divin et le poète, ont dû régulièrement quitter l’Olympe afin d’inspirer les artistes créateurs de la région.

MNÉMÉ

L’idée d’un établissement muséal germe dans Charlevoix depuis les années 30. À cette époque, un couple de peintres américains composé de Maud Cabot et Patrick Morgan, appréciant l’art populaire et les différents métiers d’art de la région, met sur pied une collection d’oeuvres. Cette dernière est reprise par un habitant du coin, Roland Gagné, qui fonde un musée privé auquel il donne le nom de plume de l’auteure Félicité Angers. Fort des dons de messieurs Morgan et Gagné, le Musée régional Laure Conan s’installe dans de nouveaux locaux avant de se lover dans l’établissement actuel lorgnant sur la baie Murray. L’institution opère sous le nom de Musée de Charlevoix depuis 1992.

Si vous faites vite, vous pourrez y admirer le patrimoine bâti, au milieu des paysages charlevoisiens, cadré selon le photographe Paul Létourneau. Portant un regard actuel, fragile et empreint de symbolique, l’exposition "Lumières de Charlevoix" illumine les murs de l’établissement jusqu’au 25 juin. Ces images interrogent la rapide modification de notre environnement et la préservation de la mémoire bâtie.

À partir du 4 juin, le Musée exposera l’un de ses enfants d’adoption, le peintre Claude Le Sauteur. Ce natif de la Côte-Nord et élève de Jean-Paul Lemieux a consacré une bonne partie de ses oeuvres à interpréter des personnages, fictifs ou réels, de l’histoire québécoise tels Menaud, maître draveur et La Bolduc. Pour cet événement, intitulé "Le monde habité de Claude Le Sauteur", le visiteur est invité à découvrir l’oeuvre de ce grand artiste par thème plutôt que par chronologie.

Au cours de l’été, deux autres expositions attireront les amateurs d’art. Celle concernant "Les arts du feu" misera sur les souffleurs de verre, céramistes, joailliers, orfèvres et autres dompteurs de métal. Pour sa part, l’exposition "Grandeur nature", de l’artiste Denis Reid, explore l’univers bucolique à travers une série de tableaux et illustrations.

Le Musée de Charlevoix, www.museedecharlevoix.qc.ca, tél.: (418) 665-4411

MÉLÉTÉ

Remontant également aux années 30, le genèse de l’Auberge des Peupliers dénote le caractère précoce de l’industrie touristique de la région. Au début, lorsqu’elle s’appelait encore la Pension des Peupliers, la coquette maison de style normand présentait quatre chambres, un bar-salon, une salle à manger et une réception. En 1981, la grange familiale a été transformée en Pavillon Henri-Anne afin d’ajouter 14 unités d’hébergement, en plus d’un sauna et d’un bain à remous. Le domaine est complété par des terrains de tennis, croquet et badminton. Classées de régulière à de luxe, plusieurs des chambres contemplent le fleuve. Cet établissement à l’accueil royal permet de recevoir des massages au Pavillon. Vous pourrez donc profiter des équipements de détente et vous faire pétrir avant d’aller, en robe de chambre, cuver tranquillement votre bonheur dans votre chambre. Vous y trouverez également l’une des meilleures tables de la région. Inspirant, non?

Auberge des Peupliers, www.aubergedespeupliers.com, tél.: 1 888 282-3743

ACTIVITÉS À SURVEILLER

Les 1er, 2 et 3 juin, Les Grands Rendez-vous cyclistes de Charlevoix vous en mettront plein les mollets. www.clubcyclistecharlevoix.com, tél.: (418) 435-2205

Les 8, 9 et 10 juin, c’est Le Temps des lilas à Cap-à-l’Aigle. www.villagedeslilas.com, tél.: (418) 665-2127

Aux mêmes dates se tiendra également la Fête de la pêche à Clermont. Même pas besoin de permis pour attraper le poisson de la rivière Malbaie pendant ces festivités. [email protected], tél.: (418) 439-0672

Tourisme Charlevoix: www.tourisme-charlevoix.com, tél.: 1 800 667-2276

L’auteur tient à remercier Chlorophylle pour sa contribution à ce reportage. www.chlorophylle.net

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Auberge des Peupliers
381, rue Saint-Raphaël, Cap-à-l’Aigle, tél.: (418) 665-4423
Soir: 110 $

Vingt-cinq ans au même fourneau, ce n’est pas rien. L’expérience et la fidélité du réputé chef Dominique Truchon transcendent les plats inspirés du terroir charlevoisien. Souligné par le prix Renaud-Cyr, l’attachement du chef aux produits locaux profite à sa clientèle. Et il y a de quoi faire: canard et foie gras de la Ferme basque, veau et émeu de Charlevoix, fromage Migneron, le coin regorge de denrées inspirantes qu’il sait mettre en valeur. Que l’on pense au magret de canard avec risotto aux champignons sauvages, au mignon de veau accompagné d’un médaillon de homard ou encore à la crème brûlée des sous-bois, les cuissons et l’équilibre des saveurs évoquent des gestes souvent répétés et totalement maîtrisés. De l’apéro au digestif, le personnel suggère habilement le parfait complément fluide.