Vie

Bas-Saint-Laurent : Le lièvre ou la tortue?

Le Bas-Saint-Laurent est à son meilleur dans la douceur de la fin d’été, surtout côté îles.

Lièvre ou tortue en vacances? En choisissant de séjourner sur les îles gérées par la Société Duvetnor – la corporation sans but lucratif créée en 1979 par des biologistes pour protéger plusieurs îles du Saint-Laurent -, vous n’aurez plus à choisir. L’île aux Lièvres est le paradis des randonneurs, tandis que les îles du Pot à l’Eau-de-vie plairont aux contemplatifs.

VACANCES ACTIVES

L’histoire débute par une belle matinée brumeuse. On n’y voit goutte à la marina de Rivière-du-Loup mais à peine embarqués sur Le Pèlerin, le voile se lève. Le bateau file vers le large, découvrant bientôt un petit archipel: le phare du Pot à l’Eau-de-vie domine le paysage. Des dizaines d’oiseaux virevoltent alentour: guillemots à miroir, eiders, petits pingouins, mouettes, marmettes, goélands et cormorans s’en donnent à coeur joie. Le bateau poursuit sur sa lancée jusqu’à l’île aux Lièvres qui s’étire en longueur, sur 13 km, avec un relief surprenant. Au centre, on grimpe à travers une forêt dense jusqu’à 86 mètres de haut, tandis qu’aux extrémités, on se perd dans les battures à marée basse.

L’île compte 45 km de sentiers, ainsi que de beaux chemins de balades en bordure du littoral, lorsque la marée est basse. Il faut une bonne journée de marche pour La Grande Course, un sentier de 14,4 km qui relie chaque extrémité de l’île en passant par la forêt. On peut préférer emprunter l’un des 18 sentiers moins exigeants. Celui de la mer est une boucle de 10 km passant par la Pointe Est et longeant d’odorants églantiers. À marée basse, des phoques sont perchés sur les rochers! Partout, le lièvre est roi et nul doute que cet animal curieux viendra vous voir le bout du nez au détour d’un chemin. L’un des beaux sentiers est celui de La Corniche (1,9 km) qui domine l’île et transite par une forêt diversifiée. On finit par le court sentier du Jardin pour découvrir un lichen ancestral, typique du Grand Nord, ou on s’épivarde pour descendre au bord de l’eau, côté ouest ou est, en passant par de superbes anses appréciées des canards. À l’ouest, les couchers de soleil sont au programme des campeurs et les plus chanceux verront peut-être des bélugas. On peut passer une nuit ou deux, voire plus, sur l’île aux Lièvres, dans sa sympathique auberge de six chambres, ses quatre chalets confortables ou sur l’un de ses sites de camping aussi rustiques que privés.

FARNIENTE

Réembarquement pour les îles voisines du Pot à l’Eau-de-vie… au curieux nom, hérité de cuvettes d’eau épousant le roc. Mais comme l’archipel aux trois "Pots" fut aussi un repaire pour contrebandiers du temps de la prohibition, on ne sait plus de quelle eau-de-vie on parle! Passer une nuit au Pot du Phare est une expérience inoubliable. On est conquis dès l’arrivée par le superbe travail de restauration accompli par la Société Duvetnor sur ce phare de 1861 qui avait été abandonné par la Garde côtière. Tout en rouge et blanc, il a retrouvé son charme d’antan. Y dormir, c’est comme dormir dans un musée tant la décoration à l’ancienne de la salle à manger comme des trois chambres est réussie. Accessible à six personnes seulement à la fois, le phare est une oasis de tranquillité. Activité principale: se prélasser au soleil en profitant de la vue magique sur le fleuve ou en observant les voiliers à la jumelle.

Très préservée, l’île n’offre guère de possibilités pour marcher. À partir d’août, on peut en faire le tour par les rochers mais ce n’est pas autorisé avant car il y a trop d’oiseaux aquatiques nichant ou couvant sur place. Un court sentier forestier traverse la partie centrale et l’on peut aussi grimper au sommet du phare pour profiter du paysage, surtout au lever et au coucher du soleil. Le soir, on est gâté avec un souper de fine cuisine régionale qui n’usurpe nullement son appellation.

Société Duvetnor
Tél.: 1 877 867-1660
Info: www.duvetnor.com

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Auberge du Chemin Faisant
12, Vieux-Chemin à Cabano, tél.: 418 854-9342
100 $

La grande classe se mérite! Il faut se rendre jusqu’à Cabano pour dénicher cette auberge Art déco, avec son super restaurant tenu par un Madelinot et sa femme. Hugues Massey fait dans la haute voltige comme "créateur culinaire", tandis que Liette trône en salle avec la sommellerie en bandoulière et un talent certain pour vous mettre le vin à la bouche. Leur "aventure sensuelle" débute par une proposition très originale. Finies les classiques tables d’hôte, place à six plats format entrée aux accents du terroir, avec plusieurs composantes bien élaborées et quatre finales sucrées, dont un surprenant shooter de foie gras. On peut ainsi goûter à plusieurs plats à la suite, le tout à prix raisonnable. En fin de service, le chef passe au piano. On adore!