Vie

Bas-Saint-Laurent : Anti-stress-sur-mer

Dans le Bas-Saint-Laurent, on prend le temps de vivre, de se détendre, de bien manger et de profiter des nouveautés de l’été.

Quarante bougies pour une auberge très santé

L’Auberge du Portage fête cette année ses 40 ans sous la houlette de la famille Defoy, Claude, Ginette et leur fils Alexandre. Mère et fils tiennent désormais le phare de cet établissement haut de gamme de Notre-Dame-du-Portage, avec vue directe sur le fleuve, 46 chambres, un restaurant à deux cheffes (Sabine Bérubé et Thérèse Vaillancourt) et un centre de santé à la clientèle fidèle.

Nouvelle venue, j’opte pour une cure express antistress et anti-microbes… qui commence mal, par un réveil sonnant à 7 h 30 un dimanche! Par la fenêtre de la chambre, le fleuve paraît brumeux, le ciel gris avec une fine pluie. Temps parfait pour une journée d’intérieur. Elle débute à la grande salle à manger où virevoltent les peignoirs blancs, portés à 95 % par des femmes (même si la clientèle masculine du centre de santé est en hausse). Après un copieux petit-déjeuner, rendez-vous est donné pour quelques-uns à 9 h au solarium, pour une "méditation active". L’éloge de la lenteur débute ici, par une heure d’initiation au taï chi. Le regard perdu au loin (avec le fleuve en avant-plan et les montagnes de Charlevoix en arrière), on se fait aller le yin et le yang en douceur, cherchant nos racines sous les pieds, notre intériorité au creux du ventre, notre énergie dans la respiration et la circulation du tout dans des mouvements aussi fluides que possible.

Après ce bon début antistress, et alors que la pluie continue, je file au centre de santé me faire minoucher. Pour fêter le fameux anniversaire, trois nouveaux soins ont été ajoutés à une liste déjà longue. Rhume oblige, je choisis le massage thaïlandais aux herbes. Fait d’étirements des muscles et des articulations, il est complété par des pressions effectuées à l’aide d’un baluchon d’herbes et d’épices chauffé à la vapeur. La massothérapeute le promène très chaud, le faisant rouler de droite à gauche sur toutes les parties du corps, en massage doux avec imprégnation d’herbes.

Un esprit sain dans un corps sain

Après une période de détente au solarium, si le temps le permet, on peut aller se promener sur la grève ou aller faire du vélo sur la petite route en attendant l’heure du lunch. Santé comme il se doit, avec légumes à profusion, saumon ou porc bio. "Du bio, nous en aurons de plus en plus à notre table", assure Alexandre Defoy qui mijote pour l’été d’utiliser la production de son nouveau bébé, "un vrai jardin bio à Saint-André de Kamouraska", pour alimenter la table de l’auberge.

Début d’après-midi: je reprends le (court) chemin du centre de santé pour un enveloppement aux algues, proximité du fleuve oblige… même si ces algues viennent en fait de Bretagne. La séance débute au gant de friction, rêche à souhait. On supporte stoïquement devant ses bienfaits appréhendés : activer la circulation et favoriser la pénétration de cette macération d’algues, avec huiles essentielles de camphre, menthe et genévrier. Vient le temps de l’enveloppement aux algues laminaires ayant des vertus revitalisantes, avec huiles essentielles d’orange et de lavande. Relaxation assurée dans un drôle de cocon de plastique et drap sur table chauffante… À condition de ne pas bouger un orteil ou un doigt, auquel cas on se sent plutôt comme un poisson gluant dans sa papillote! Le visage masqué de crème régénératrice, je reste là une trentaine de minutes avant d’être "délivrée". Une bonne douche est de rigueur avant le retour à la table de "travail" pour être enduite de gel hydratant à base d’algues et lierre joliment odorant. On est fin prêt pour repartir du bon pied, en essayant de garder pour quelque temps le stress loin de soi!

Auberge du Portage
671, route du Fleuve
Notre-Dame-du-Portage

418 862-3601
www.aubergeduportage.qc.ca

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TROIS-PISTOLES DURABLE

Pour sa septième présentation, du 22 au 26 juillet, le festival ÉchoFête table sur une thématique "fleuves et rivières", avec Roy Dupuis comme président d’honneur. La programmation épouse toujours la cause environnementale et l’événement se veut lui-même exemplaire en faisant du "zéro déchet". L’accès à l’emplacement en plein air du festival, débordant d’animations et d’exposants régionaux originaux, sera désormais gratuit, hormis pour les spectacles musicaux. Il recevra ainsi O’Linea, Capitaine Révolte, Subb, Jaune, Madame Moustache, Zébulon, EchoKalypso, Juan Sebastian Larobina, Paul Piché et Yann Perreau. L’animation est dévolue aux Marionnettes du bout du monde, au Cirque Mystika, aux Afros Productions, à la troupe de percussions Yolémà ainsi qu’à des artistes locaux. Côté conférences, le festival recevra notamment André Morin (Vu du large), Daniel Breton (Maîtres chez nous), la Fondation Rivières (pour raconter son histoire), Martin Roy (l’habitation écologique), et les BioProduits de Sainte-Rita (pour parler des plantes de bord de mer). Pour les gourmands, L’Halte-Bouffe proposera cette année non seulement ses produits végétariens locaux mais aussi des produits de la mer.

ÉchoFête
Du 22 au 26 juillet
418 857-3248
www.echofete.ca

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DU CÔTÉ DE RIMOUSKI

Au site historique de Pointe-au-Père dans le Bas-Saint-Laurent, on surveille la mer du haut du phare ou on explore ses profondeurs à bord du sous-marin Onondaga.

Un phare centenaire

Le phare de Pointe-au-Père, à Rimouski, est centenaire, du moins dans sa structure actuelle, tout de blanc vêtu, après que le premier eut brûlé en 1867. Avant-gardiste pour 1909, son remplaçant est en béton armé et domine le fleuve du haut de ses 34 mètres, soit le deuxième plus élevé au Canada après celui de Gaspé. On peut toujours monter ses 128 marches pour se délier la patte et admirer le paysage. À deux pas, on visite aussi la maison du gardien et surtout le Musée de la mer, le tout faisant partie du site historique maritime de la Pointe-au-Père. On y découvre l’histoire de l’Empress of Ireland qui fit naufrage en 1914 au large de Rimouski, faisant plus d’un millier de victimes, deux ans après le Titanic. De nombreuses pièces de l’épave ont été remontées par des plongeurs et mises en valeur dans une exposition très didactique. Une immense maquette du navire trône près de l’entrée.

Un sous-marin nouveau

L’attraction de l’été se trouve toutefois à l’extérieur, sur la rue du Phare. C’est un vieux sous-marin canadien, l’Onondaga, désarmé en 2000 et qu’on a remorqué récemment depuis Halifax pour le monter sur rail et l’installer sur le site. Fraîchement repeint, le sous-marin de 88 mètres de long se visite à l’aide d’un audio-guide à partir de l’arrivée sur le pont. On entre dans les entrailles d’une machine sophistiquée pour découvrir ce qui fut aussi un espace de vie réduit, avec couchettes minuscules pour les sous-mariniers. Mieux : deux activités se font le soir en petits groupes. On visite pendant deux heures le bâtiment en compagnie du capitaine d’armes Albéric Gallant, ex-pilote du Saint-Laurent. Suite logique et bien tentante: on peut décider de dormir à bord. Une quinzaine de couchettes sont disponibles mais avant de s’étendre, il faudra répondre aux ordres du capitaine qui vous mènera à la baguette, distribuant les rôles à ses nouveaux apprentis-sous-mariniers, commandant des exercices de sauvetage… À 23 h, repos! Rendez-vous dans la salle des torpilles pour regarder un film, puis dodo sur sa couchette étroite. Claustrophobes s’abstenir, évidemment!

Site historique maritime de la Pointe-au-Père : 418 724-6214 ; www.shmp.qc.ca

RESTOS À RIV
IÈRE-DU-LOUP

Au Boucaneux, près du départ du traversier pour Saint-Siméon, est un restaurant sans prétention où l’on vous conseille fortement de manger poisson et fruits de mer. En saison, crabe et homard respirent de fraîcheur et sont excellents. Lili Michaud dirige l’endroit depuis 20 ans mais le resto, lui, fête cette année ses 25 ans d’existence. Pour l’occasion, on y propose un double combiné crevettes, palourdes, filet de poisson et homard entier avec deux verres de vin ou sangria pour 66 $. Pas si mal à deux!

Au Boucaneux
210, rue Mackay C.P. 362, Rivière-du-Loup
418 867-4733 (ouvert de mi-avril à mi-septembre, matin, midi et soir)

Au centre-ville, L’Intercolonial est une belle bâtisse plus que centenaire de la rue Lafontaine. Elle fut la maison d’un conducteur de train pour l’Intercolonial Railway et les murs sont décorés de photos anciennes, voire de bouteilles et d’autres objets trouvés dans les murs lors de la restauration. À table, à l’intérieur ou sur la terrasse, on sert un peu de tout en cuisine québécoise mais aussi de la cuisine aux accents d’Asie du Sud-Est, style sauté de crevettes citronnées. Le chef laotien y est sûrement pour quelque chose…

Bistro-terrasse L’Intercolonial
407, rue Lafontaine, Rivière-du-loup
418 862-3321